Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
Publié le 12/03/2012
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«
La connaissance de soi n’est pas immédiatement donnée, sur ce point Hegel dans l’ Esthétique ,
Confirme la thèse de Descartes.
Il soutient en effet que la conscience de soi se forme théoriquement
à travers trois étapes : l’observation détaillée de ce qui se passe en soi ; il s‘agit des « mouvements
de l’âme »,les divers états par lesquels chacun passe au cours de sa vie ; cette observation permet
d’élaborer une représentation de soi, c’est-à-dire une image de ce que l’on est, et enfin la dernière
étape consiste à « se reconnaître dans cette représentation », c’est-à-dire à s’identifier à ce qu’on a
découvert être soi.
La conscience de soi passe par une médiation : la représentation par la pensée de
soi-même.
Il faut un reflet de soi pour s’y reconnaître.
Transition : La conscience peut donc être transparente à elle-même, cependant les cartésiens qui
combattent les préjugés doivent admettre qu’ils sont déterminés à leur insu par des influences dont-
ils ont oublié la source.
Nous reconnaissons alors implicitement dans ce cas l’origine inconsciente
de ces idées.
C’est pourquoi nous devons nous demander si la conscience de soi n’est pas illusoire ?
II La conscience de soi n’est-elle pas illusoire ? Est-elle une connaissance incomplète de soi ?
Après le doute, ou l’observation d’une représentation de soi-même, il suffirait de s’observer
pour se connaître .
Cependant, l’introspection est une connaissance sans valeur.
En effet, selon Auguste Comte la
psychologie en première personne est impossible.
Nous ne pouvons pas être à la fois le sujet qui
observe et l’objet observé, d’autant plus que nous ne sommes pas objectifs vis-à-vis de nous-
mêmes.
Soit nous nous surestimons, soit nous nous dévalorisons.
Par exemple le sentiment de
culpabilité engendre le mépris de soi, ou l’investissement narcissique un amour aveugle de soi.
Dans le domaine des sciences humaines l’obstacle épistémologique principal est l’illusion de
transparence, l’équation personnelle, c’est-à-dire l’ensemble des sentiments, des croyances, des
illusions, des opinions et des préjugés d’un sujet.
C’est pourquoi Le sujet ne peut se fier à sa
conscience pour se connaître parce qu’elle est source d’illusions.
Sur ce point Spinoza rejoint les sciences humaines, en effet il défend une conception qu’on
appellera au 19 ème
siècle, le déterminisme.
Ce terme désigne l’inscription de l’homme dans un
enchaînement strict et nécessaire de causes et d’effets, qui conditionnent son action sur le plan du
corps et de l’âme.
Aussi pour Spinoza la volonté elle-même est une illusion Le libre arbitre est donc
selon Spinoza une illusion inévitable,
Pour justifier sa thèse, dans une Lettre à Schuller , ( Correspondance , lettre 58), Spinoza nous
demande d’imaginer une pierre qui reçoit d’une cause extérieure une certaine quantité de
mouvement, si nous attribuons à la pierre une conscience pour qu’elle soit comparable à un homme.
Parce qu’elle est douée de conscience tandis qu’elle continue de se mouvoir, elle croit être libre, et
être l’auteur de la poursuite du mouvement, alors qu’elle est en réalité, ignorante de la cause
véritable, c’est-à-dire l’impulsion qui l’a mise en mouvement qui est une contrainte.
Comme elle l’homme est pris dans une situation de ce genre, et ce qui en résulte constitue ce qu’on
appelle la liberté : " telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d’avoir " et qui
n’est que la conscience de nos désirs doublée de l’ignorance de leur cause véritable.
Nous sommes
tous, en effet, conscients de poursuivre des fins (désirer le lait, vouloir se venger ou fuir, le mot " fin
" désignant ici le motif ou le but), mais nous attribuons la cause de nos désirs à notre volonté libre..
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