Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
Publié le 24/01/2023
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Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
Analyse :
1) Quel est l’enjeu de ce sujet ? Sur quoi nous invite-t-on à réfléchir ?
A l’évidence, on nous demande de décider, de façon argumentée, s’il y a ou non une
identité entre l’être que je suis et la conscience que j’en ai : il se peut, autrement dit, que je
sois autre que ce que j’ai conscience d’être.
Cette altérité peut se comprendre de deux
manières : ou bien il y a plus dans mon être que ce que j’ai conscience d’être ( auquel cas,
mon être déborde l’étendue de ma conscience) ; ou bien il y a autre chose dont ma conscience
témoigne ( auquel cas ma conscience est maîtresse d’illusions).
Ce qui est donc en cause, c’est
l’adéquation entre mon être et ma conscience.
Du coup, si je suis plus que ce que j’ai conscience d’être, ma conscience est
réductrice- la manière dont je me représente laisse échapper quelque chose de mon être ; dès
lors, ma conscience ne me restitue pas en vérité.
Si je suis autre, ma conscience transfigure
mon être- derechef, elle ne me restitue pas en vérité.
Ainsi, l’enjeu est de savoir si le point de vue de la conscience suffit à définir l’être que
je suis.
Et comme cet être est un être humain, il s’agit de savoir si la conscience est un point
de vue suffisant sur l’humanité.
La définition est en question.
Il faut d’emblée remarquer ceci : ‘définir l’homme’, ce
serait enclore l’homme dans des limites; ce serait ou bien parvenir à une notion de l’homme,
ou bien à un concept.
Mais justement, ce qui est aussi en jeu, c’est de savoir si un concept est
possible au-delà d’une simple, et nécessairement indéfinie, notion.
En effet, il se peut qu’il y
ait une contradiction entre certaines caractéristiques nécessaires pour penser l’humanité et une
tentative de définition de l’homme.
Toute définition suppose qu’on a affaire à un être contenu
dans certaines limites.
Mais n’est-ce pas justement le propre de l’homme de se soustraire, ou
bien individuellement, ou bien collectivement à ce qui prétend le limiter?
La relation inconscient-humanité est en question.
Il ne suffit certes pas de montrer que
l’inconscient psychique fait partie du psychisme humain.
Encore faut-il au moins s’interroger
sur le caractère humain d’un tel inconscient.
Par exemple, à supposer que le refoulement du
complexe d’Oedipe fasse partie de cet inconscient, rien ne permet d’admettre d’emblée que
les relations oedipiennes sont proprement humaines.
Si on songe au personnage mythologique
d’Oedipe, ce qu’il fait est-il humain?
Une problématique :
Pour répondre à cette question, il faut évaluer le pouvoir de la conscience en ce qui
concerne la définition de l’homme.
Suffit-il de comprendre la conscience pour embrasser tous
les aspects de l’humanité? Ainsi, une première partie pourra mesurer la force du point de vue
de la conscience dès lors qu’on s’interroge sur son être en tant qu’homme, ou sur l’humanité
de l’homme.
Mais justement, évoquer la mesure ou l’évaluation d’un pouvoir implique bien
qu’on a le souci des limites.
Il faudra donc nécessairement, dans une deuxième partie,
s’attacher à ce qu’on peut concevoir de ces limites et de ce qu’il y a au-delà.
Simplement,
d’un point de vue logique, il ne faut pas confondre plusieurs expressions de la condition : si
nous disons : « A ne suffit pas », nous concevons nécessairement un B au-delà de A qui joue
le rôle de partie complémentaire; le danger est alors de poser, par un mouvement de balancier,
cette partie complémentaire à son tour comme une condition suffisante.
Ainsi, une troisième
partie de notre devoir pourra se démarquer de diverses formes de réductionnisme.
Finalement,
l’idée générale de notre sujet est la suivante : humanisme, définition et réductionnisme- peuton seulement prétendre définir l’homme sans réduire l’homme?
Eléments d’intro :
[Ou bien vous partez de l’expérience commune, ou bien vous partez de votre culture
philosophique, ou littéraire, etc.
Ensuite, enjeu du sujet.
Ensuite, problématique]
Dans le mouvement même de son doute méthodique et hyperbolique, Descartes se
découvre comme un être dont toute la nature ou l’essence n’est que de penser.
Nous savons
par ailleurs que, réfléchissant sur ce que c’est que penser, il identifie cette activité à ce qui se
fait en lui de telle manière que ceci est l’objet d’une aperception immédiate.
Dès lors, du fait
même de cette coextension de la pensée à l’aperception immédiate, il revient au même de dire
que l’homme est un être pensant ou que l’homme est un être conscient.
Mais c’est justement
cette équation que l’approche freudienne des troubles mentaux met en question : ne peut-on
pas dire que l’inconscient, conçu comme domaine psychique particulier, permet autant que la
conscience de défnir l’homme? L’enjeu de ce dialogue nécessaire entre cartésiens et freudiens
est de renouveler l’humanisme de telle sorte qu’il puisse intégrer un au-delà de la conscience.
Pour mener ce dialogue à bien, nous nous interrogerons tout d’abord sur l’avantage du point
de vue de la conscience; puis nous en indiquerons les limites avant, dans un dernier temps, de
tenter de nous démarquer de toute forme de réductionnisme.
Eléments de développement :
1) Humanité et conscience :
Jusqu’à quel point la concscience permet-elle de définir l’homme?
[ Augustin, Descartes, Hegel : ceci, tout le monde y a pensé, plus ou moins bien]
2) La conscience en question :
A) Conscience et relation : peut-on parler d’un être conscient ou peut-on seulement
décrire ce qu’est être conscient? Dans le premier cas, nous avons tendance à substantialiser la
conscience; dans le second cas, nous pouvons faire l’économie d’une catégorie métaphysique
peut-être plus embarassante qu’éclairante.
Allons droit au fait : il n’y a pas la conscience; il y
a seulement des manières d’être conscient.
Si on raccroche ce point à l’humanité de l’homme,
on en déduira qu’il est malaisé de parler d’une essence de l’homme ou d’une nature humaine;
il est plus facile de concevoir des manières de se relier à l’autre que soi.
Finalement, être un
homme, n’est-ce pas....
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