Devoir de Philosophie

Suis-je bien le sujet de toutes mes pensées et mes actions ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

              2. La responsabilité   * Là se situe la différence entre l'homme et l'animal. L'animal n'est pas le sujet de ses actions de la même manière que l'homme, puisque celles-ci ne procèdent pas d'un même type de réflexion, mais en grande partie de l'instinct. * Dire que l'homme est toujours le sujet de ses pensées et de ses actions, c'est également dire qu'il est responsable. Il faut faire la distinction ici entre « responsable » et « coupable ». Si je suis contraint à commettre une action répréhensible, je ne suis peut-être pas coupable (je n'ai pas eu le choix), mais je reste responsable : en effet, il a bien fallu que mon entendement et ma volonté entrent en jeu pour agir. La décision ne m'appartient peut-être pas, mais je reste l'auteur de mes actions.   à Personne ne pense ni n'agit à notre place, mais nous participons toujours à la production de nos pensées et de nos actions. Cependant, dire que nous y participons ne signifie pas que nous sommes le seul à le faire. D'autres instances entre en jeu dans la production des pensées et des actions : si j'en suis bien le sujet, je ne suis peut-être pas le seul.

• Le sujet est l'être considéré dans son individualité, le « moi «. C'est, comme dans le sens grammatical, l'auteur, celui auquel se rapporte les pensées et les actions.

Dans un autre sens, le sujet est également le thème, le propos. Enfin, il faut tenir compte du troisième sens : le sujet est celui qui est soumis à une autorité souveraine.

• Les pensées, entièrement dans l'intériorité, se rapportent plus profondément au sujet. Elles sont l'oeuvre d'une conscience. Cependant, il faudra voir la part d'influence extérieure à l'oeuvre : ce que j'appelle « mes « pensées, est-ce bien entièrement mes propres pensées ?

• Les actions au contraire appartiennent au domaine de l'extériorité, de ce qui est visible. Cependant, elles relèvent de la volonté, donc des pensées et de l'intériorité. Mais toutes nos actions ne sont pas l'oeuvre de notre volonté. 

• Dès lors, en quoi réside notre « moi « : est-ce une individualité spontanée, qui est entièrement l'auteur et le créateur de nos pensées et de nos actions ? Ou bien le sujet est-il justement le produit des pensées et des actions ? En d'autres termes : qu'est-ce exactement que le sujet, et comment peut-on le définir par rapport à ses pensées et ses actions ? Quel rapport les unit ?

 

« 2.

L'inconscient • Cet ensemble des déterminations extérieures vient nourrir ce que Freud appelle l'inconscient.

Or l'inconscient est ce que nous ne pouvons pascontrôler mais qui nous contrôle, qui influe sur notre manière de penser etd'agir.

Ainsi, l'acte manqué ou le lapsus : ils s'apparentent à une erreur,l'individu peut penser à une simple distraction, mais c'est l'inconscient qui enest l'auteur. • « On peut aller plus loin et avancer, pour étayer la thèse d'un étatpsychique inconscient, que la conscience ne comporte à chaquemoment qu'un contenu minime, si bien que, mis à part celui-ci, la plusgrande partie de ce que nous nommons connaissance consciente setrouve nécessairement pendant les plus longues périodes, en état delatence, donc dans un état d'inconscience psychique.

»Freud, Métapsychologie 3.

L'illusion de la liberté • Ainsi, si l'on tient compte de l'influence de la société, de l'éducation et del'inconscient, je ne suis que très peu le sujet de mes pensées et de mesactions.

Je le suis dans la mesure où c'est bien en moi qu'elles sedéveloppent, mais je n'en suis pas la cause réelle. • C'est uniquement dans la mesure où j'ignore ces influences, qui sont les causes supérieures, que je crois être lesujet des mes pensées et de mes actions : une illusion de liberté.

Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'unevolonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volonté perdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté estgrandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissance au point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînementrationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telleautre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que tel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa proprenature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autreà exister et à agir.

Au sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il aune connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivantsa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la libertén'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nousfait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire deliberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'uncorps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Natures'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour lanôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisonsqu'être mus, par l'existence de causes extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent denotre éducation, de notre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupédu milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature."Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et quiconsiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent." • « Pour rendre cela clair et intelligible, concevons une chose trèssimple: une pierre par exemple reçoit d'une cause extérieure qui la pousse, une certaine quantitéde mouvement et, l'impulsion de la cause extérieure venant à cesser, elle continuera à se mouvoirnécessairement.

Cette persistance de la pierre dans le mouvement est une contrainte, non parcequ'elle est nécessaire, mais parce qu'elle doit être définie par l'impulsion d'une cause extérieure.Et ce qui est vrai de la pierre il faut l'entendre de toute chose singulière, quelle que soit lacomplexité qu'il vous plaise de lui attribuer, si nombreuses que puissent être ses aptitudes, parceque toute chose singulière est nécessairement déterminée par une cause extérieure à exister et àagir d'une certaine manière déterminée.Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir,pense et sache qu'elle fait effort, autant qu'elle peut, pour se mouvoir.

Cette pierre assurément,puisqu'elle a conscience de son effort seulement et qu'elle n'est en aucune façon indifférente,croira qu'elle est très libre et qu'elle ne persévère dans son mouvement que parce qu'elle le veut."Spinoza (Lettre à Schuller, LVIII) III – Le sujet est créé par les pensées et les actions 1.

L' ego • Il ne faut pas pour autant déduire de ce constat d'influences extérieures que mes pensées ne m'appartiennent. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles