Suicide et société

« 1 I Le suicide est un fait individuel 1 •U·H• Le suicide est avant tout une action par laquelle on tente d'échapper à une situation jugée intolérable.

Seul le suicidant est à même d'évaluer son seuil de tolérance à l'égard de la souffrance et de son histoire personnelle.

Chaque suicide est un cas particulier T oute généralisation du suicide est abu­ sive, car elle nie les dif­ ficultés personnelles du suicidant ainsi que le sens particulier qu ' il a voulu donner à son geste .

De quel droit , en effet , mettrait-on sur un même plan le suicide d 'un vieillard qui se sait atteint d ' une maladie incurable , et celui d' un adolescent qui n 'a pas trouvé d'autres moyens pour faire entendre sa dé­ tresse? Le suicide est un fait psychologique A l 'approche sociolo­ gique du suicide , on doit donc préférer l' ap­ proche psychologique, qui prend en compte la souffrance morale du suicidant ainsi que les conflits (internes et -La vie te ple1t? Vis.

Elle ne t.plllpm?'IU peuxNllu­ ner d'ail tu viens.• SWque, Lettres é Luclllus relationnels) auxquels il est confronté .

Il arrive souvent que l'adolescent dénonce , par sa tentative de suicide , l' obstination de ses proches à ne pas vouloir le comprendre .

L'individu est seul juge de son propre suicide P our les Stoïciens , dont Sénèque, il n 'y a pas plus de raisons d'être l 'esclave de sa vie que de l 'être de ses pas­ sions .

L'important n'est pas de vivre longtemps , mais de bien vivre.

La vie , impersonnelle , ne retient personne contre son gré .

Chacun con­ serve jusqu'à son der­ nier souffle la liberté de mettre fin à une vie que lui seul juge insupportable, indigne ou misérable.

Le suicide est un acte dont les motivations sont strictement personnelles.

C'est pourquoi personne, à part le suicidant, ne peut juger des raisons qui l'ont conduit à passer volontairement de vie à trépas.

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