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Suffit-il d'être indépendant pour être libre ?

Publié le 24/01/2004

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1-      La dépendance comme hétéronomie permet de dire qu’il suffit d’être indépendant pour être libre

a)      qu’est-ce que la dépendance ?

b)     être libre = être à soi-même sa propre cause

c)      l’indépendance comme victoire sur ce qui me résiste

2-      La liberté ne se réduit pas à l’indépendance : sans pouvoir contraignant, une telle liberté est impraticable

a)      la démocratie comme régime libertaire et donc malade

b)     L’indépendance = condition propre à la guerre

3-      L’indépendance (à l’égard des déterminations naturelles) exige de se placer sous le commandement de la raison (= liberté réelle ou autonomie)

a)      l’indépendance est nécessaire pour se dire libre

b)     mais elle n’est pas suffisante

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Analyse du sujet :

-          « Suffit-il « indique qu’il faut s’interroger sur une condition et plus précisément sur une condition qui soit à la fois nécessaire et suffisante.

-          Il est donc présupposé ici que l’indépendance est nécessaire ; tout le problème est alors de savoir si cela suffit, c’est-à-dire si l’indépendance entraîne à elle seule l’effet souhaité, si elle est l’unique facteur déterminant la liberté.

-          La notion d’indépendance : si elle est simplement l’absence de dépendance au sens de soumission à une autorité et alors, elle serait  effectivement ce qui est uniquement requis pour penser la liberté entendue comme opposé de la servitude et puissance d’agir sans être empêché.

-          Cependant, la liberté n’est pas que pouvoir d’agir sans contrainte : il existe une forme de liberté qui inclut l’idée de contrainte et de soumission (=l’autonomie comme capacité de la volonté à constituer pour elle-même et par elle-même ses propres règles au lieu de rejeter toute forme de détermination). C’est cette définition qui permet de donner sens au sujet et qui est ici en jeu : la liberté doit-elle être pensée sur le modèle de l’affranchissement ou émancipation à l’égard de toute figure du commandement, de toute autorité ou bien n’existe-t-elle que dans et par une certaine forme de déterminisme ou de limitation ?

« a) la démocratie comme régime libertaire et donc malade Au livre VIII de La République, Platon montre que la démocratie reposant par principe sur la liberté totale de chacun de ses citoyens mène à leur perte.

En effet, s'il semble bien agréable de pouvoir vivre sans être commandé,s'il est effectivement tentant de faire tout ce que l'on veut sans être empêché par rien ou personne, sur le plancollectif, cette absence de commandement constitue une négation du politique comme réalisation du vivre-ensemble. Excessivement permissive, la démocratie permet à chacun d'être indépendant, de vivre comme il l'entend ; mais du même coup, elle est aussi le lieu où tous les désirs peuvent exiger satisfaction et où la raison est destituéede tout pouvoir : les appétits sont seuls maîtres.

La tyrannie peut s'installer (le tyran étant celui dont les désirsvont s'imposer à tous les autres) et l'indépendance se trouve concentrée en un seul : la liberté n'est plus fauted'avoir été confondue avec l'indépendance, absence de toute hiérarchie, de toute soumission à l'autorité. b) L'indépendance = condition propre à la guerre Ce risque compris dans une confusion entre liberté et indépendance se trouve clairement thématisé par Hobbes : le mécanisme des passions est tel qu'en l'absence d'un pouvoir commun qui tienne tous les hommes enrespect, la vie est « malheureuse, pénible, bestiale et brève », et cela, en raison d'un droit de nature absolu. C'est pourquoi, ayant parmi leurs passion la crainte de mourir, les hommes pactisent ensemble afin de se doter d'un pouvoir commun qui, restreignant leur indépendance naturelle, met du même coup un terme à la guerrede chacun contre chacun puisqu'elle en annule le moteur (une liberté sans borne). Transition : - On vient d'examiner les enjeux politiques du sujet : une indépendance stricte est un des ressorts de la guerre, c'est-à-dire qu'elle ne peut qu'être source de conflits et non une condition de liberté. - Cependant , Hobbes tire argument de ce constat pour justifier une obéissance absolue aux lois établies par l'état.

De même, on sait que Platon critique violemment la démocratie ( République , livre 8).

Comment alors parler encore de liberté ? - Problème : peut-on être à la fois libre tout en étant dépendant ? L'indépendance, sans être la condition suffisante pour se dire libre, n'est-elle pas cependant une condition nécessaire (unrequisist indispensable) ? - Tel est le dilemme auquel permet de répondre le concept d' autonomie tel qu'il est élaboré par Kant. 3- L'INDÉPENDANCE (À L'ÉGARD DES DÉTERMINATIONS NATURELLES ) EXIGE DE SE PLACER SOUS LE COMMANDEMENT DE LA RAISON (= LIBERTÉ RÉELLE OU AUTONOMIE ) a) l'indépendance est nécessaire pour se dire libre « La nécessité naturelle est une hétéronomie descauses efficientes ; car tout effet n'est possible qued'après cette loi selon laquelle quelque chose d'autredétermine la cause efficiente à exercer sa causalité »(Métaphysique des Mœurs, fondations , 3e section) Nulle liberté possible dès lors que mes actes sont déterminés pardes causes étrangères : dépendre du déterminisme naturel ou delois extérieures à mon vouloir = ne pas être libre.

Le principe de lamoralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminersoi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à sondevoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt nevient le forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sapropre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libremais hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui neprocède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que parl'autonomie de la volonté.

Être libre et moral, c'est agirconformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principesuprême du devoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y estpas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée surun principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi(indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de tellesorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte. »

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