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Suffît-il de voir pour savoir ?

Publié le 10/02/2011

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• Signification générale du sujet.    Indépendamment d'une référence directe à la perception et à sa portée par rapport à la connaissance, on s'efforcera de ne pas réduire le sujet, notamment en interprétant de façon trop restrictive le mot « voir «. Rappelons en effet que le mot grec « teoria « ne signifie pas autre chose que «vue intellectuelle«, contemplation spéculative, et qu'il désigne pour  Platon le modèle même de la connaissance, sa forme suprême (cf. La République, fin du livre VI).

  

« Quatre questions envisageables pour susciter la réflexion : — Le savoir se réduit-il à un «voir»? (thèse empiriste). — Le savoir requiert-il un «voir»? (thèse kantienne de l'union nécessaire entre l'intuition sensible et le concept). — Le savoir appelle-t-il un autre type de « voir » que la perception première? (Cf.

Platon). — Dans quelle mesure le savoir implique-t-il une rupture avec le voir? (cf.

épistémologie critique de Bachelard). • Deuxième partie.

Les thèses sensualistes et empiristes et leur problématisation. — Thèse sensualiste d'Épicure et de Lucrèce. — Thèse des Sophistes concernant la relativité de toute chose.

Cf.

Protagoras.

« L'homme est la mesure de touteschoses.

» — Thèse empiriste de Hume (rien n'autorise l'homme à attribuer une valeur objective aux catégories qu'il forge parsimple habitude — comme celle de la causalité.

L'appréhension sensible des choses est le seul point de repèretangible). — Critique des thèses sensualistes et empiristes par Platon (cf.

Théétète, 184 D) et par Kant (cf.

Critique de laraison pure, début de l'introduction, Éditions des Presses Universitaires de France, page 31): «Si toute notreconnaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience, car il se pourraitbien que même notre connaissance par expérience fût un composé de ce que nous recevons des impressionssensibles, et de ce que notre propre pouvoir de connaître (simplement excité par des impressions sensibles) produitde lui-même...

» • Troisième partie: la problématisation de l'apparence optique et ses conséquences épistémologiques. — Galilée.

Discours concernant deux sciences nouvelles.

Mise en évidence de la relativité optique des mouvementsperçus, liée à la position du sujet percevant (sur un bateau en déplacement, la chute d'une pierre le long du mât estperçue comme verticale, alors qu'elle est parabolique).— Claude Bernard: Une théorie critique de l'observation.

« L'homme ne peut observer les phénomènes qui l'entourentque dans des limites très restreintes; le plus grand nombre échappe naturellement à ses sens, et l'observationsimple ne suffit pas» (Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, première partie, chapitre I). • Quatrième partie: l'élucidation critique du rapport perceptif. — Kant : L'espace comme condition de l'expérience (cf.

plus haut in « Éléments de réflexion ») : « L'espace est unereprésentation nécessaire, a priori, qui sert de fondement à toutes les intuitions externes.

» — Bachelard : cf.

plus haut in « Éléments de réflexion ». • Conclusion. — Les faits ne parlent pas d'eux-mêmes.

La vision est trompeuse. — Mais le rapport vécu aux choses n'est pas modifié par la connaissance (je continue à percevoir le bâton commes'il était brisé, même en sachant qu'il n'en est rien et en connaissant l'origine d'une telle illusion, cf.

Descartes). — L'enjeu d'un rapport entre voir et savoir concerne en fin de compte le pouvoir d'illusion de l'apparence: neutralisercelui-ci est de première importance non seulement dans la démarche scientifique (qui requiert une rupture initialeavec les obstacles épistémologiques) mais aussi dans la conduite de l'action quotidienne (où les faux-semblantsrenaissent sans cesse).. »

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