Suffit-il de prendre conscience de ce qui nous détermine pour nous en libérer ?
Publié le 14/03/2015
Extrait du document
«
d’autres termes, la conscience, malgré la distance qu’elle donne, pourrait être victime d’illusions quant à la liberté
qu’elle pense permettre.
La conscience produirait donc des illusions, parce que d’abord la vie est difficile bien souvent ; l’esprit
s’ingénierait alors de manière individuelle ou collective (comme dans le cas des religions) à inventer certaines
idées, ou certaines conceptions de la vie pour se faciliter l’existence.
Une des sources d’illusions les plus fréquentes pour les êtres conscients, est celle liée à l’argent.
En effet, les
inégalités sociales génèrent soit la mésestime de soi, soit la surestimation de soi.
Les gens riches ont l’illusion
d’être des personnages importants, des gens de valeur parce que les autres sont intéressés par l’argent qu’ils
peuvent donner.
Le statut social lié à l’argent n’est pas la valeur intrinsèque d’un individu donné, mais c’est
souvent ce que croient les gens aisés car cela flatte leur ego.
De même, a contrario, la pauvreté génère la méfiance
et le rejet d’autrui.
L’individu défavorisé par sa condition sociale aura en général tendance à se sous-estimer.
Il y a des personnes aussi qui s’illusionnent en pensant pouvoir acheter les sentiments comme l’amour et l’amitié.
Ainsi, il arrive assez régulièrement aux gens riches de dispenser de l’argent pour s’attirer la bienveillance des
autres.
C’est par ailleurs, un fait bien observé que les hommes riches trouvent plus facilement des partenaires
« jeunes et jolies » que les hommes moins socialement favorisés.
D’autres illusions sont facilement reconnaissables
telles que celles liées à l’enfance, au sentiment amoureux ou encore celles liées par la religion.
Ainsi, le philosophe
Nietzsche affirmait : « Nous ne vivons que grâce à des illusions ».
De plus, nous allons voir que les illusions ne sont pas les seules à avoir un impact sur notre conscience et que la
sociologie influence également celle-ci de manière conséquente.
La sociologie a également un impact sur notre conscience et le fait de s’en libérer.
En effet, il existe des normes sociales qui sont un ensemble de manière de penser, de percevoir et d’agir qui sont
imposés à l’individu par le groupe social dans lequel il vit.
L’existence de ceux-ci constitue une double objection
contre le sujet conscient puisqu’il démontre que nous ne sommes pas toujours conscients des motifs pour lesquels
nous agissons ou encore que nous ne choisissons pas de respecter certaines normes mais elles nous contraignent
d’une façon plus ou moins explicite.
Elles s’imposent à l’individu notamment par l’éducation (famille, école…),
les médias (TV, presse…), les productions culturelles (films, dessins animés, livres…), la religion…Emile
Durkheim a exposé cette idée dans son ouvrage « Les règles de la méthode sociologique » paru en 1894.
Au sens absolue du terme « libérer », on se libère donc jamais totalement des normes sociales car on vit toujours en
société donc même si nous rejetons certaines normes, on adhère forcément à d’autres normes.
La sociologie des
individus influence donc considérablement leur liberté de penser.
Nous pouvons étudier le cas des productions culturelles afin que cette affirmation prenne tout son sens.
En effet, on
peut s’accorder sur le constat suivant : ces productions véhiculent des normes sociales.
Par exemple, les
représentations de vieilles femmes sont majoritairement négatives car elles sont quasi toujours représentées en
surpoids et laides.
A l’inverse, les princesses répondent toujours parfaitement aux normes sociales : beauté,
jeunesse, maigreur, gentillesse… Les individus vont donc être amenés à penser que pour être gentil il faut
également être beau et jeune.
Nous avons donc vu qu’une prise de conscience de ce qui nous détermine peut être suffisante pour s’en
libérer.
Toutefois, en réalité, on ne prend jamais conscience de ce qui nous détermine réellement et, de ce fait, nous
croyons être déterminés par notre propre volonté.
En ce sens, on peut dire qu’il ne suffit pas de prendre conscience
de ce qui nous détermine pour nous en libérer, dans la mesure où cette prise de conscience peut être nécessairement
faussée par des illusions ou notre sociologie par exemple, en nous faisant croire que nous sommes déjà libres .
En résumé, il ne suffit donc pas de prendre conscience de ce qui nous détermine pour pouvoir s’en libérer..
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