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Suffit-il de prendre conscience de ce qui nous détermine pour nous en libérer ?

Publié le 14/03/2015

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Dissertation Philosophie : Suffit-il de prendre conscience de ce qui nous détermine pour nous en libérer ? Se demander si une chose est suffisante, c'est se demander si une chose supplémentaire est nécessaire, ou si elle est seule à être nécessaire. Étymologiquement, « conscience » vient du latin cum scientia, qui signifie avec savoir, accompagné de savoir. La conscience est la faculté proprement humaine de ne pas seulement agir, penser, parler, mais, en même temps, de savoir que l'on agit, que l'on pense ou que l'on parle. « Prendre conscience », c'est donc saisir par la conscience, c'est-à-dire s'apercevoir d'une chose, sans être entièrement immergé dans l'action, ce qui rend possible une maîtrise de soi-même. De plus, le déterminisme s'oppose à la liberté : ce qui nous détermine, c'est ce qui nous incline à faire une chose plutôt qu'une autre, sans avoir l'impression pour autant d'y être contraint. Enfin, se libérer, c'est se défaire d'une contrainte, de ce qui pèse sur nous indépendamment de notre volonté. Dans cette mesure, on distingue la libération de la liberté, puisqu'il ne suffit pas toujours d'être libéré d'une contrainte pour être libre. Nous avons donc été amenés à nous poser la question suivante : Suffit-il de prendre conscience de ce qui nous détermine pour nous en libérer ? Nous allons voir dans un premier temps que prendre conscience de ce qui nous détermine est suffisant pour nous en libérer pour dans un second temps observer que cette prise de conscience peut être toutefois insuffisante voire faussée selon la situation. En effet, prendre...
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« d’autres termes, la conscience, malgré la distance qu’elle donne, pourrait être victime d’illusions quant à la liberté qu’elle pense permettre. La conscience produirait donc des illusions, parce que d’abord la vie est difficile bien souvent ; l’esprit s’ingénierait alors de manière individuelle ou collective (comme dans le cas des religions) à inventer certaines idées, ou certaines conceptions de la vie pour se faciliter l’existence.

Une des sources d’illusions les plus fréquentes pour les êtres conscients, est celle liée à l’argent.

En effet, les inégalités sociales génèrent soit la mésestime de soi, soit la surestimation de soi.

Les gens riches ont l’illusion d’être des personnages importants, des gens de valeur parce que les autres sont intéressés par l’argent qu’ils peuvent donner.

Le statut social lié à l’argent n’est pas la valeur intrinsèque d’un individu donné, mais c’est souvent ce que croient les gens aisés car cela flatte leur ego.

De même, a contrario, la pauvreté génère la méfiance et le rejet d’autrui.

L’individu défavorisé par sa condition sociale aura en général tendance à se sous-estimer. Il y a des personnes aussi qui s’illusionnent en pensant pouvoir acheter les sentiments comme l’amour et l’amitié.

Ainsi, il arrive assez régulièrement aux gens riches de dispenser de l’argent pour s’attirer la bienveillance des autres.

C’est par ailleurs, un fait bien observé que les hommes riches trouvent plus facilement des partenaires « jeunes et jolies » que les hommes moins socialement favorisés.

D’autres illusions sont facilement reconnaissables telles que celles liées à l’enfance, au sentiment amoureux ou encore celles liées par la religion.

Ainsi, le philosophe Nietzsche affirmait : « Nous ne vivons que grâce à des illusions ». De plus, nous allons voir que les illusions ne sont pas les seules à avoir un impact sur notre conscience et que la sociologie influence également celle-ci de manière conséquente. La sociologie a également un impact sur notre conscience et le fait de s’en libérer.

En effet, il existe des normes sociales qui sont un ensemble de manière de penser, de percevoir et d’agir qui sont imposés à l’individu par le groupe social dans lequel il vit.

L’existence de ceux-ci constitue une double objection contre le sujet conscient puisqu’il démontre que nous ne sommes pas toujours conscients des motifs pour lesquels nous agissons ou encore que nous ne choisissons pas de respecter certaines normes mais elles nous contraignent d’une façon plus ou moins explicite.

Elles s’imposent à l’individu notamment par l’éducation (famille, école…), les médias (TV, presse…), les productions culturelles (films, dessins animés, livres…), la religion…Emile Durkheim a exposé cette idée dans son ouvrage « Les règles de la méthode sociologique » paru en 1894. Au sens absolue du terme « libérer », on se libère donc jamais totalement des normes sociales car on vit toujours en société donc même si nous rejetons certaines normes, on adhère forcément à d’autres normes.

La sociologie des individus influence donc considérablement leur liberté de penser.

Nous pouvons étudier le cas des productions culturelles afin que cette affirmation prenne tout son sens.

En effet, on peut s’accorder sur le constat suivant : ces productions véhiculent des normes sociales.

Par exemple, les représentations de vieilles femmes sont majoritairement négatives car elles sont quasi toujours représentées en surpoids et laides.

A l’inverse, les princesses répondent toujours parfaitement aux normes sociales : beauté, jeunesse, maigreur, gentillesse… Les individus vont donc être amenés à penser que pour être gentil il faut également être beau et jeune. Nous avons donc vu qu’une prise de conscience de ce qui nous détermine peut être suffisante pour s’en libérer.

Toutefois, en réalité, on ne prend jamais conscience de ce qui nous détermine réellement et, de ce fait, nous croyons être déterminés par notre propre volonté.

En ce sens, on peut dire qu’il ne suffit pas de prendre conscience de ce qui nous détermine pour nous en libérer, dans la mesure où cette prise de conscience peut être nécessairement faussée par des illusions ou notre sociologie par exemple, en nous faisant croire que nous sommes déjà libres . En résumé, il ne suffit donc pas de prendre conscience de ce qui nous détermine pour pouvoir s’en libérer.. »

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