Suffit-il de parler la même langue pour se comprendre ?
Publié le 10/01/2020
Extrait du document
• Problème :
Comme le précédent, ce sujet incite d'emblée à adopter une attitude critique. Il semble évident que la connaissance d'une langue commune facilite la communication*. Faut-il aller plus loin, et tenir la communauté linguistique pour une condition suffisante de la compréhension mutuelle ? On pourra aussi se demander si elle en est une condition nécessaire.
Ne pas oublier de définir ce qu'est une langue*, ne pas confondre langue et langage*. Penser le cas échéant à l'existence de signes* autres que ceux du langage oral articulé : il est tout à fait légitime, par exemple, de nommer « langue des signes » celle utilisée par les sourds-muets. '
• Formulations voisines :
— « Le langage peut-il seul garantir la communication entre les hommes ? »
— « Peut-on légitimement instituer une langue universelle ? »
«
donc penser que des individus qui ont en commun à la fois une
langue et des systèmes de valeurs, des modes de vie, etc., ont
toutes les raisons de se comprendre sans difficulté (cf.
texte 12).
B.
Se comprendre, est-ce exactement la même chose que com
muniquer? Oui, si l'on considère comme allant de soi que la
communication* est une forme d'échange qui suppose l'enga
gement de toute la personne, et pas seulement la référence aux
mêmes codes* (cf.
textes 11 et 19).
Non, si l'on restreint le
champ de la communication à celui de l'échange linguistique
d'informations, d'opinions, de savoirs, etc.
: peut-on dans ce cas réduire les conditions de la communication à un accord sur le
sens* des mot.s employés par les uns et les autres ?
C.
Paradoxalement.
la réponse à la question-sujet de la disser
tation ne dépend pas totalement du choix opéré entre ces deux
conceptions.
-Au sein d'une même société, la même langue* n'est pas maî
trisée par tous de la même façon.
Même des gens partageant
la même langue peuvent avoir du mal à se comprendre.
- L'interprétation* des paroles ou des textes des autres peut
être considérée comme une dimension normale de la compré hension et de la communication* (cf.
glossaire: interprétation herméneutique et chap.
4, introduction et texte 16).
Distinguer« entendre)) (ou « lire ll) et« comprendre» : exem
ples de la relation professeur/élève, auteur/lecteur, etc.
- L'importance accordée à la parole* est variable: le partage
des mêmes goûts, des mêmes centres d'intérêts, des mêmes
valeurs morales ...
peut, dans certaines situations ou pour cer
taines personnes, favoriser des formes de compréhension
mutuelle dans lesquelles le recours aux échanges verbaux est
limité ou second.
Peut-on aller jusqu'à dire que parler la même
langue n'est pas une condition nécessaire à la compréhension
mutuelle? À condition d'être rigoureusement argumentées, et
illustrées par des exemples précis, différentes réponses à cette
question sont possibles.
Analyser les conditions de la commu
nication par le jeu (enfants petits, ou ne parlant pas la même
langue).
par le partage des sentiments, ou d'un idéal, etc.
Il est possible d'aborder à propos de ce sujet les problèmes
soulevés par l'idée de langue universelle* : faudrait-il tenir la pos
sibilité de parler tous la même langue pour la condition par excel
lence de la compréhension mutuelle ? Bien montrer à la fois les
raisons de ce rêve, et son caractère illusoire (cf.
l'introduction
du chapitre 4 et le texte 13)..
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