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Suffit-il de bien juger pour bien faire ?

Publié le 03/05/2017

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Suffit-il de bien juger pour bien faire ? Citation de Descartes dans le Discours de la méthode « notre volonté ne se portant à suivre ni à fuir aucune chose que notre entendement ne lui représente comme bonne ou mauvaise, il suffit de bien juger pour bien faire » IIIe partie du Discours de la méthode Bien juger : « bien » étant un adverbe, il s’agit de juger correctement Bien faire : bien agir Une définition des termes du sujet de peut pas se restreindre à des questions. Il faut partir d’une définition générale afin de progresser dans le questionnement général (dissertation = pousser la définition). Suffit-il : condition nécessaire ≠ condition suffisante Présupposé : un bon jugement est la condition nécessaire du bien agir, la seule Articulation de la raison et de l’action raison saine = agir bien ? Pertinence d’une morale rationnelle Enjeux : la liberté peut refuser les contraintes de la raison Introduction Accroche : Quand notre entendement nous montre quelque chose comme bon, alors il parait suffire de suivre notre entendement pour faire bien. Ovide disait aussi que nous pouvions voir le meilleur, l’approuver, et pourtant faire le pire. Suffit-il réellement de bien juger pour bien faire ? Analyse du sujet : La forme du sujet : le sujet fait le lien entre deux actions ‘bien juger’ et ‘bien faire’ et il interroge la force de ce lien. L’un suffit-il à expliquer et à déterminer l’autre ? En est-il la seule cause. Bien juger : juger c’est soumettre quelque chose à l’examen de notre raison (= ce que Descartes appelle entendement), bien juger c’est juger convenablement en distinguant le vrai et le faux, le bien et le mal (DC) Cette activité de jugement intervient dans la morale au niveau de sa fin. Bien juger intervient dans la délibération (est ce que je veux faire est bien ?) et dans le choix des moyens (comment faire ce que je veux faire). Bien faire : Capacité d’effectuer des choses selon des règles, ici + l’action morale Problématisation : Le sujet présuppose que bien juger est une condition nécessaire pour agir moralement. Mais on se demande si c’est une condition suffisante. Pourquoi le problème se pose-t-il ? L’action morale ne semble pas mobiliser uniquement notre pouvoir de juger ma...

« Chaque partie doit correspondre à une thèse, une position philosophique.

Il faut justifier dans les sous-parties, développer des arguments qui répondent à la thèse.

Partir du plus simple.

Une action morale est d’autant plus morale qu’elle est plus réfléchie et qu’elle part d’un savoir qui se fonde sur le bien.

Pour agir d’une manière morale il convient en effet d’ acquérir une connaissance morale , un savoir du bien et de perfectionner son jugement en éliminant toutes les sources d’erreurs (chez DC : les sens, ou encore les préjugés dans le domaine moral).

Nul n’est méchant volontairement, il est le fruit de l’ignorance.

Platon , Le Gorgias : pour agir moralement il faut distinguer ce qui relève d’un bien apparent (agréable) et ce qui relève d’un bien réel.

Là où les sophistes nous attire vers un plaisir apparent, la raison nous mène au bien réel.

Agir bien c’est appliquer l’idée du bien dans le monde sensible ( RepVII ). Le bien juger intervient à un premier stade, celui de la détermination des fins de l’action.

En effet, seule la raison semble apte si cette fin est morale ou non parce qu’elle n’est pas aveuglée par des intérêts particuliers et qu’elle est la seule faculté à pouvoir accéder à l’universel .

Seul la raison est à même d’examiner si la maxime de mon action peut être universalisée.

Kant , Fondements de la métaphysique des mœurs la loi universelle Le bien juger intervient également à un autre niveau qui est celui de la détermination des moyens pour atteindre la fin morale .

Bien juger signifie alors évaluer les risques liés à l’action, adapter celles-ci aux circonstances ou encore savoir quel est le bon moment pour agir.

Car c’est bien dans le monde et en tenant compte d’autrui que nous agissons.

Bien juger permet d’être certain d’atteindre son but et d’ éliminer la part d’hasard et donc les risques d’échec.

Aristote , Ethique à Nicomaque souligne que la vertu fondamentale de l’homme d’action c’est la phronesis (=prudence), agir de manière raisonnable, en évaluant les dangers (…) parce que le monde est caractérisé par sa contingence.

L’action la plus vertueuse consiste en une délibération préalable. Plus l’action est raisonnable, plus elle est morale.

Transition : Il semble donc bien que notre capacité d’agir moralement dépende essentiellement de notre raison.

Mais n’y a-t-il pas d’autres conditions bien plus déterminantes ? II.

Le jugement, condition nécessaire mais non suffisante En réalité, seule l’action technique semble vraiment se soumettre au modèle cartésien (  bien juger = bien agir).

Dans ce cas, la production d’un effet dépend uniquement de l’application d’une méthode ou d’un savoir ou encore de notre faculté à soumettre un cas particulier à une règle générale. Or, le propre de l’action c’est qu’elle rencontre dans le monde des obstacles (hasard).

Rencontre qui échappe à toute détermination rationnelle ce qu’il fait qu’il a un écart entre le but poursuivi et la réalisation de l’action.

Premier obstacle : la contingence du monde , son absence de nécessité.

Le cours des choses est aléatoire et peut varier entre le moment où je juge et le moment où j’agis.

Si bien qu’à trop me fier à mon jugement, je risque de produire le contraire de ce que le veut faire.

Machiavel Le Prince (Chp25) chapitre sur la liberté, tout ce que je peux faire c’est anticiper mais il peut être trop tard pour agir.

A se fixer des règles trop rigides, je risque d’agir mal ou de ne pas agir. Mes règles doivent être flexibles.

Deuxième obstacle : l’existence des autres qui rend mon action imprévisible.

Arendt Condition de l’homme moderne (chapitre 5, « l’action ») j’agis toujours dans un tissu de relations humaines qui fait que je ne peux pas prévoir toutes les conséquences de mon action.

Mon action que j’avais jugé morale peut être perçue comme le contraire par autrui.

Exemple : je voulais lui dire la vérité mais elle peut blesser, qu’elle sera sa réaction.. »

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