SUBORDINATION DE LA POLITIQUE A LA MORALE
Publié le 21/02/2012
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Que les valeurs politiques et morales président à la constitution de la cité, telle est l'idée directrice des ré:flexions politiques de PLATON. Or, la cité idéale exige quatre vertus : la sagesse qui appartient aux chefs (la République ne s'accomplirait pleinement que le jour où les philosophes seraient rois dans la cité, ou hien les rois philosophes), le courage qui appartient aux gardiens, la tempérance qui est commune aux différentes classes, et enfin la justice. Cette dernière vertu réside dans l'harmonie entre les classes sociales qui constituent la cité. Elle est le principe de la division du travail et de la hiérarchie sociale puisqu'elle exige pour le hien de la cité que chacun soit à sa place selon ses aptitudes.
«
Eh bien, repris-je, crois-tu que dans notre Etat les forgerons ne seront
pas plus nombreux que ces veritables gardiens ? II y aura, dit-il, bien plus de forgerons.
Et si tu compares ces gardiens aux autres corps qui tirent leur nom de
quelque science, ne sont-ils pas les moires nombreux de tons?
De beaucoup.
Par consequent c'est an corps le moires nombreux, a la plus petite partie
de lui-meme et a la science qui y reside, c'est enfin a ce qui est a sa tete et le
gouverne qu'un Etat constitue selon la nature at consider' dans son ensem-
ble doit le nom de sage, et c'est, a ce semble, au groupe le moires
nombreux qu'il appartient d'avoir part a cette science qui seule entre toutes
merite le nom de sagesse.
Cela est tres vrai, dit-il.
(...)
L'Etat est done courageux par une partie de lui-meme, parce que c'est
en cette partie que reside le pouvoir de maintenir en tout temps l'opinion
relative aux choses qui sont a craindre, choses qui doivent etre les memes et
de la memo nature que celles que le legislateur a indiquees dans son plan
d'education.
N'est-ce pas la ce quo tu appelles le courage? Je n'ai pas bien saisi, ce que tu viens de dire; repete-le.
Je repris je dis que le courage est une sorte de conservation.
Conservation de quoi?
De l'opinion que la loi a creee par le moyen de reducation sur les choses
qui sont a craindre et sur leur nature.
J'ai ajoute que le courage la mainte-
nait en tout temps, parce qu'en effet, il la conserve dans le chagrin, dans le
plaisir, dans le desk, dans la crainte, sans jamais la rejeter.
(...)
Eh bien, dis-je, imagine-toi que nous faisions de notre mieux (...) en
choisissant les soldats et en les 'levant dans la musique et la gymnastique.
Persuade-toi que la seule fin que nous poursuivions, c'est qu'ils consentissent a prendre la meilleure teinture des lois, afin que, grace a la bonte de leur
naturel at de l'education revue, ils eussent une opinion indelebile at sur les
choses a craindre at sur les autres, et que la teinture resistat a ces savons
si actifs a emporter les couleurs, je veux dire le plaisir, plus efficace a cet effet que n'importe quel patron ou lessive, at la douleur, at la crainte, et la pas-
sion, detergents superieurs a tons les lavages.
C'est cette force qui maintient
en tout temps l'opinion juste at legitime sur ce qu'il faut craindre et ne pas
craindre, que j'appelle et &finis courage.
(...) La temperance, dis-je, est une sorte d'ordre at d'empire sur les plaisirs
et les passions, s'il faut en croire l'expression populaire assez etrange, ma
foi : cc etre maitre de soi», et d'autres semblables qui sont comme des traces
laissees par cette vertu.
Qu'en penes -tu? (...) Il me semble que le Bens de cette expression est qu'il y a dans Fame
meme de l'homme deux parties, l'une meilleure, l'autre moires bonne.
Quand
la partie qui est naturellement la meilleure maintient la moires bonne sous
son empire, on le marque par l'expression « etre maitre de soi », et c'est
un 'doge.
Quand au contraire, par suite d'une mauvaise education ou de
certaine frequentation, la partie la meilleure, se trouvant plus faible, est
Eh hien, repris-je, crois-tu que dans notre État les forgerons ne seront
pas plus nombreux que ces véritables gardiens?
Il y aura, dit-il, hien plus de forgerons.
Et si tu compares ces gardiens aux autres corps qui tirent leur nom de
quelque science, ne sont-ils pas les moins nombreux de tous?
De beaucoup.
Par conséquent c'est au corps le moins nombreux, à la plus petite partie
de lui-même et à la science qui y réside, c'est enfin à ce qui est à sa tête et le
gouverne
qu'un État constitué selon la nature et considéré dans son ensem·
ble doit le nom de sage, et c'est, à ce qu'il semble, au groupe le moins
nombreux qu'il appartient d'avoir part à cette science qui seule entre toutes
mérite le nom de sagesse.
Cela
est très vrai, dit-il.
( ...
)
L'État est donc courageux par une partie de lui-même, parce que c'est
en cette partie que réside le pouvoir de maintenir en tout temps l'opinion
relative aux choses qui sont à craindre, choses qui doivent être les mêmes et
de la même nature que celles que le législateur a indiquées dans son plan
d'éducation.
N'est-ce pas là ce que tu appelles le courage?
Je n'ai pas hien saisi, dit-il, ce que tu viens de dire; répète-le.
Je repris : je dis que le courage est une sorte de conservation.
Conservation de
quoi?
De l'opinion que la loi a créée par le moyen de l'éducation sur les choses qui sont à craindre et sur leur nature.
J'ai ajouté que le courage la mainte·
nait en tout temps, parce qu'en effet, il la conserve dans le chagrin, dans le
plaisir,
dans le désir, dans la crainte, sans jamais la rejeter.
( ...
)
Eh hien, dis-je, imagine-toi que nous faisions de notre mieux ( ...
) en
choisissant les soldats et en les élevant dans la musique et la gymnastique.
Persuade-toi que la seule fin que nous poursuivions, c'est qu'ils consentissent
à prendre la meilleure teinture des lois, afin que, grâce à la bonté de leur
naturel et de l'éducation reçue, ils eussent une opinion indélébile et sur les
choses
à craindre et sur les autres, et que la teinture résistât à ces savons
si actifs à emporter les couleurs, je veux dire le plaisir, plus efficace à cet effet
que n'importe quel patron ou lessive, et la douleur, et la crainte, et la pas·
sion, détergents supérieurs à tous les lavages.
C'est cette force qui maintient
en tout temps l'opinion juste et légitime sur ce qu'il faut craindre et ne pas
craindre, que j'appelle et définis courage.
( ...
)
La tempérance, dis-je, est une sorte d'ordre et d'empire sur les plaisirs
et les passions, s'il faut en croire l'expression populaire assez étrange, ma
foi:« être maître de soi», et d'autres semblables qui sont comme des traces
laissées par cette vertu.
Qu'en penses-tu? ( ...
)
Il me semble que le sens de cette expression est qu'il y a dans l'âme
même de l'homme deux parties, l'une meilleure, l'autre moins bonne.
Quand
la partie qui est naturellement la meilleure maintient la moins bonne sous
son empire, on le marque par l'expression« être maître de soi», et c'est
un éloge.
Quand au contraire, par suite d'une mauvaise éducation ou de
certaine fréquentation, la partie la meilleure, se trouvant plus faible, est.
»
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