SUBORDINATION DE LA MORALE A LA POLITIQUE
Publié le 21/02/2012
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L'action politique assume d'abord nne fonction fondamentale, celle de veiller à l'ordre et à la paix intérieure, de défendre I'nnité du groupe contre les dangers extérieurs. On ne s'étonnera pas alors si le pouvoir politique fait passer la « Raison d'État« avant les strictes considérations de la morale individuelle. Cette idée est illustrée par Antigone, tragédie de SoPHOCLE. Créon, roi de Thèbes, avait interdit, sous peine de mort, que l'on donnât nne sépulture à Polynice qui s'était révolté contre sa patrie. Mais Antigone, bravant les ordres du roi, rendit les honneurs fnnèbres à son frère. Elle se glorifia de sa conduite, opposant « les lois non écrites « de la conscience morale à la« raison d'État«. Créon condamna Antigone.
«
Des principes precedents que pose BOSSUET, decoule naturellement le
despotisme qui est un pouvoir absolu et arbitraire.
Le philosophe HOBBES,
de son cote, fait reposer l'absolutisme sur un contrat par lequel les hommes,
fatigues d'un etat de nature qui les coudamne a la guerre permanente,
abandonnent leurs droits individuels a un despote.
102.
LA DOCTRINE DE L'ABSOLUTISME
ire PROPOSITION.
- Le prince ne doit rendre compte a personne
de ce qu'il ordonne.
(...) Sans cette autorite absolue, it ne peut ni faire le bien, ni reprimer
le mal : it faut que sa puissance soit telle que personne ne puisse esperer de
lui echapper, et enfin la seule defense des particuliers contre la puissance
publique doit etre leur innocence.
(...)
2e PROPOSITION.
- Quand le prince a jugs, it n'y a point d'autre juge-
ment.
(...) Il faut done obeir aux princes comme a la justice meme.
Sans
quoi it n'y a point d'ordre ni de fin dana les affaires.
Its sont des dieux, et participent en quelque facon a l'independance
divine (...).
It n'y a que Dieu qui puisse juger de leurs jugements et de leurs person-
nes (...).
De la vient que celui qui ne vent pas obeir au prince n'est pas renvoye
a un autre tribunal, mais it est condamne irremissiblement a la mort, comme
l'ennemi du repos public et de la societe humaine.
(...) Le prince se pent redresser lui-meme, quand it connait qu'il a mal fait;
mais contre son autorite it ne pout y avoir de remade que dana son autorite.
(...)
3e PROPOSITION.
- Il n'y a point de force coactive contre le prince.
On appelle force coactive une puissance pour contraindre a executer
ce qui est ordonne legitimement.
Au prince seul appartient le commando-
went legitime; a lui seul appartient aussi la force coactive.
(...) Il n'y a dans un Etat que le prince qui soit arms; autrement tout eat
en confusion, et l'Etat retombe en anarchic'.
Jacques BOSSUET, Politique, Livre IV, article I (1681).
1.
Etat d'une societe desorganisee et depourvue de pouvoir politique.
SUJETS DE REFLEXION 1 / Quelle est la raison d'être de l'absolutisme?
2 / Est-ce vrai que l'c Etat retombe en anarchie», sans la touts puissance du
prince?
Des principes précédents que pose BossUET, découle naturellement le despotisme qui est un pouvoir absolu et arbitraire.
Le philosophe HOBBES, de son côté, fait reposer l'absolutisme sur un contrat par lequel les hommes,
fatigués d'un état de nature qui les condamne à la guerre permanente, abandonnent leurs droits individuels à un despote.
102.
LA DOCTRINE DE L'ABSOLUTISME
1re PROPOSITION.
-Le prince ne doit rendre compte à personne
de ce
qu'il ordonne.
(
•.• ) Sans cette autorité absolue, il ne peut ni faire le bien, ni réprimer
le mal : il faut que sa puissance soit telle que personne ne puisse espérer de
lui échapper, et enfin la seule défense des particuliers contre la puissance
publique
doit être leur innocence.
( •..
)
28 PROPOSITION.- Quand le prince a jugé, il n'y a point d'autre juge·
ment.
( .•.
) II faut donc obéir aux princes comme à la justice même.
Sans
quoi il n'y a point d'ordre ni de fin dans les affaires.
Ils sont des dieux, et participent en quelque façon à l'indépendance
divine (
.•.
).
Il n'y a que Dieu qui puisse juger de leurs jugements et de leurs person·
nes ( •.• ).
De
là vient que celui qui ne veut pas obéir au prince n'est pas renvoyé
à un autre tribunal, mais il est condamné irrémissiblement à la mort, comme
l'ennemi du repos public et de la société humaine.
( ...
)
Le prince se
peut redresser lui-même, quand il connait qu'il a mal fait;
mais contre son autorité il ne peut y avoir de remède que dans son autorité.
( ...
)
38 PROPOSITION.
- Il n'y a point de force coactive contre le prince.
On appelle force coactive une puissance pour contraindre à exécuter
ce qui est ordonné légitimement.
Au prince seul appartient le commande·
ment légitime; à lui seul appartient aussi la force coactive.
( ..• )
Il n'y a dans un État que le prince qui soit armé; autrement tout est
en confusion, et l'État retombe en anarchie!.
Jacques BossUET, Politique, Livre IV, article I (1681).
1.
État d'une société désorganisée et dépourvue de pouvoir politique.
SUJETS DE RÉFLEXION
1/ Quelle est la raison d'être de l'absolutisme?
2/ Est-ce vrai que l'« État retombe en anarchie», sans la toute-puissance du
prince?.
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