Stoïcisme: Le bonheur est la maîtrise de ce qui dépend de nous
Publié le 04/01/2010
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Le stoïcisme est le nom générique donné à une école philosophique dont la durée d'existence couvre une bonne part de l'Antiquité gréco-romaine, depuis le ive siècle av. 3.-C., date de sa fondation, jusqu'au vie siècle, date à laquelle l'empereur de Byzance, pris d'un accès de bigoterie chrétienne, ferme les écoles philosophiques d'Athènes. Les historiens distinguent trois stoïcismes: le stoïcisme ancien, celui des fondateurs (Zénon de Citium, Cléanthe, Chrysippe), le stoïcisme moyen (Panétios, Posidonios), marqué par un certain éclectisme (on y retrouve des thèmes platoniciens, aristotéliciens et épicuriens) et le nouveau stoïcisme ou stoïcisme impérial (Épictète, Sénèque, Marc Aurèle).
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Le stoïcisme: suivre l'ordre des choses
Le stoïcisme est le nom générique donné à une école philosophique dont la durée d'existence couvre une bonne partde l'Antiquité gréco-romaine, depuis le ive siècle av.
3.-C., date de sa fondation, jusqu'au vie siècle, date à laquellel'empereur de Byzance, pris d'un accès de bigoterie chrétienne, ferme les écoles philosophiques d'Athènes.Les historiens distinguent trois stoïcismes: le stoïcisme ancien, celui des fondateurs (Zénon de Citium, Cléanthe,Chrysippe), le stoïcisme moyen (Panétios, Posidonios), marqué par un certain éclectisme (on y retrouve des thèmesplatoniciens, aristotéliciens et épicuriens) et le nouveau stoïcisme ou stoïcisme impérial (Épictète, Sénèque, MarcAurèle).Les grandes idées du stoïcisme nous sont connues indirectement: les oeuvres du stoïcisme ancien ont été perdues(ne subsistent que des fragments), les oeuvres d'Épictète, de Sénèque et de Marc Aurèle ont en revanche étéépargnées par les hasards de l'Histoire, mais leur inflexion exclusivement éthique ne donne pas une image juste ducaractère total de cette grande philosophie.Le terme « stoïcisme e vient d'un mot grec signifiant «portique» parce que Zénon de Citium, le fondateur de l'école,enseignait sous un portique.
On dit le Portique pour désigner l'école stoïcienne.
Le Destin et la Providence
À l'opposé de l'univers épicurien gouverné par le hasard, l'univers stoïcien est dirigé par le Destin et la Providence.Le Destin est aveugle, il n'a ni visage, ni intention; aucun temple ne lui a jamais été dédié, ni aucune prièreconsacrée.
La Providence, elle, est intelligente et bienveillante.
Ce n'est pas elle qui s'acharnerait, comme le fait leDestin, sur le malheureux OEdipe dont le premier crime, qui déclenche les autres, est d'être né.
Le Destin estimpersonnel, la Providence est personnelle.
Le christianisme, bien sûr, reprendra l'idée de Providence et rejetteracelle de Destin.
Mais les deux idées coexistent chez les stoïciens, certains auteurs mettant l'accent sur l'une,certains sur l'autre.
Les destins conduisent celui qui veut, ils traînent celui qui ne veut pas.
— Sénèque
Zénon donna le fouet à son esclave qui le volait (ce qui, en entre parenthèses, prouve un certain énervement chezun philosophe qui fait profession de calme d'âme): «C'est mon destin qui m'a poussé à voler, répartit l'esclaveimpertinent qui ne connaissait est trop bien les idées de son maître.— Et à être battu aussi!» répliqua Zénon.
Entre Raison et raison
L'univers est pénétré par la Raison, qui est bonne.
Dès lors, il n'y a pas de mal absolu, pas de mal objectif parrapport au Tout.
Leibniz reprendra l'argument dans sa Théodicée.
Ce que nous appelons mal, ou croyons mauvais,ne l'est que par rapport à notre petit angle de vision.
Rapportée au Tout, chaque chose est bonne.Le finalisme stoïcien, qui se présente sous la forme d'un providentialisme, n'a pas su éviter quelques excès: ainsicertains auteurs vont-ils jusqu'à souligner l'utilité colossale des puces qui ont pour fonction de nous réveiller d'unsommeil qui, sans elles, risquerait d'être trop long et celle des souris qui nous poussent par leur seule présence àveiller au bon ordre de nos affaires.
La devise stoïcienne «Vivre selon la nature» n'est simple qu'en apparence.
Une équivoque analogue en grec existeen français: de quelle nature s'agit-il? Du grand Tout (de l'ordre cosmique) ou bien de son caractère propre? Cen'est, en effet, pas la même chose que de vivre selon l'ordre cosmique des choses ou bien selon sa propredisposition intérieure (qui peut être comique).Cela dit, à un niveau plus profond, les deux lectures finissent par se rejoindre.
Car la nature de l'être humain, c'estla raison.
L'ordre cosmique, c'est la Raison.
La raison qui est en nous est une étincelle de ce feu central qu'estla Raison qui ordonne le Tout des êtres et des choses.
Il n'y a donc pas de contradiction entre suivre sa nature (quiest rationnelle) et suivre la nature (qui, elle aussi, est rationnelle).
Distinguer ce qui dépend ou non de nous
La morale stoïcienne repose sur une distinction première entre ce qui ne dépend pas de nous et ce qui dépend denous.
Ne dépendent pas de nous les circonstances extérieures, c'est-à-dire tout ce qui appartient au Destin, à lasociété et au corps.
Dépendent de nous les idées que nous nous faisons en nous-mêmes.
Le fait de mourir, parexemple, ne dépend pas de nous; la façon dont nous mourons, notre attitude vis-à-vis de la mort, en revanche,dépend de nous.
Partage des choses: ce qui dépend de nous, ce qui ne dépend pas de nous.
Ce qui dépend de nous: l'impulsion, ledésir, l'aversion - en un mot, tout ce qui est notre oeuvre propre.
Ce qui ne dépend pas de nous: la propriété; laréputation, le pouvoir - en un mot, tout ce qui n'est pas notre oeuvre propre - Épictète
Épictète était esclave, Marc Aurèle était empereur: cette situation objective ne dépendait pas d'eux.
Mais la façondont Épictète vivait sa servitude, la façon dont Marc Aurèle vivait sa charge d'empereur, cela dépendait d'eux.Même si nous ne sommes pas maîtres des représentations qui sont causées par des facteurs externes, nous sommeslibres de leur donner ou non notre assentiment.
La souffrance, par exemple, ne dépend pas de nous, mais.
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