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STATUT RÉEL ET PROBLÉMATIQUE DE LA PHILOSOPHIE

Publié le 25/03/2015

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Commentaire

— L'introduction n'est pas nettement matérialisée. On commence ici par un rappel historique du spiritualisme clas-sique, puis on « embraye « immédiatement sur le statut du corps dans cette problématique. Il faudrait, avant cela, pré-senter et situer le sujet (qui n'est qu'évoqué allusivement à la fin du premier paragraphe). Pour cela, on pourrait men¬tionner rapidement les deux statuts possibles du corps — déprécié comme simple moyen ou valorisé comme être même — et voir dans cette alternative le lieu d'un pro¬blème effectif.

On regrettera l'absence d'une analyse approfondie du sujet et de ses implications. Notamment le type même de question posée (la philosophie pourrait-elle ?) et le sens que l'on peut donner à « ignorer « (méconnaître, négliger délibérément, omettre, sous-estimer, réduire, etc...) auraient dû faire l'objet d'une étude méthodique.

L'ensemble de la copie est à la fois très dense et très concis. On remarquera surtout :

· Une construction très rigoureuse, dont les principaux mo¬ments constituent des approfondissements successifs, sous l'angle historico-philosophique, du sujet :

Premier moment : le corps comme simple moyen, dans la philosophie traditionnelle. Spiritualisme et culpabilisation.

Deuxième moment : le corps, réalité essentielle, à la lumière de la psychanalyse.

La philosophie pourrait-elle ignorer le corps ?

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« besoins, les philosophes, et surtout les religieux, s'ingénièrent à culpabiliser les gens.

Les moines pra­ tiquaient un ascétisme physique, seul moyen pour eux d'atteindre la plénitude contemplative, et ceux qui 25 « fautaient » étaient bourrelés de remords.

A cette époque, le jeûne et les cilices étaient fréquents.

On souffrait pour mieux penser.

Le désir de connaissance ne devait à aucun prix être troublé par l'intrusion du corps ou des « instincts », de tout ce que l'homme 30 avait en lui de naturel et de spontané.

La philosophie a pu, pendant un certain temps, oublier le corps et le maîtriser, -avec peine -, bien que quelques philosophes, tels que Descartes, se soient un peu aperçus de son importance et de sa 3 5 nécessité.

Mais, au x1xe siècle, le corps et ses besoins ont brutalement fait irruption dans la philosophie.

En découvrant le rôle du corps et des instincts dans la vie humaine, Freud a mis à jour la culpabilisation et la tentative d'étouffement des besoins corporels prati- 40 quées depuis des siècles.

Le corps est devenu partie intégrante et nécessaire de l'homme et celui-ci a dû admettre son existence.

Le corps a repris sa place dans un système philosophique, -le système freu­ dien -.

f:videmment, la philosophie «traditionnelle » 45 et les gens qui s'y étaient habitués ont tout d'abord refusé ce que leur montrait Freud : l'importance des besoins du corps, le rôle essentiel de la sexualité, tout ce qu'on leur avait appris à cacher et dont ils avaient honte.

Freud a permis aux hommes de se déculpabiliser 50 par rapport à leur corps.

Il ne fallait plus dire : «Je» a un corps (et ce corps n'était qu'un outil), mais : «Je »est un corps (partie intégrante et essentielle de l'individu).

On découvre à ce moment une nouvelle forme de relation, non plus uniquement intellectuelle, 5 5 mais aussi gestuelle et physique.

Les besoins physiolo­ giques et sexuels ne sont plus contre nature, ils ne sont plus perversions ou péchés, tels que la religion conce­ vait le péché de souillure ou glorifiait la pureté et la virginité, mais besoins, et donc nécessaires et parfaite- 60 ment normaux.

En outre, la découverte de l'incons­ cient portait atteinte à la conception traditionnelle de -85 -. »

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