Spontanéité et liberté
Publié le 01/01/2015
Extrait du document
«
SUJET 29
oppose conscience réfléchie et conscience spontanée, parce que cette
dernière ne se pense pas explicitement elle-même par un mouvement
réflexif (dont elle est pourtant capable), ne fait pas retour sur soi.
• Une conduite imprévisible, enfin, qui non seulement n'est pas calculée,
préméditée, mais ne peut être connue à l'avance, comme telle ou telle
réaction spontanée, une grève spontanée, etc.
2.
Spontanéité et liberté
a) Des actes spontanés mais non libres
• Il est clair que si ma conduite est dirigée par autrui, mes actes ne sont ni
spontanés (premier sens) ni libres.
Mais il ne suffit pas que je ne dépende
plus d'autrui pour être certain d'être libre : je peux encore dépendre
de
mécanismes, psychologiques par exemple, qui définissent ma conduite.
Je ne suis ni spontanément ni librement généreux si l'on me force à
donner ; mais l'élan de générosité que personne n'a sollicité n'est pas
encore
un mouvement libre s'il est en quelque sorte plus fort que moi.
Des
aveux spontanés, d'autre part, peuvent résulter d'un intense sentiment de
culpabilité qui écrase
le responsable d'un acte.
• On ne parle pas de liberté lorsqu'un acte n'est pas déterminé par la
réflexion consciente mais par des forces qui poussent l'être à se conduire
de telle ou telle manière (troisième sens).
Une conscience et une volonté
libres
supposent d'abord une indépendance à l'égard des besoins, des
désirs, des passions, des mécanismes biologiques ou instinctifs.
• Des conduites spontanées, comme par exemple des comportements
instinctifs, sont rigoureusement
nécessaires.
Ils ne peuvent pas ne pas se
déclencher.
On est ici à l'extérieur du champ de la liberté.
Une action
spontanée qui résulterait d'une sorte d'instinct,
ou d'une pure impulsion
dont notre volonté ne serait pas responsable, pourrait avoir des
conséquences heureuses ou au contraire malheureuses ; mais on peut
contester qu'elle ait une valeur morale, qu'elle soit comme telle bonne ou
mauvaise, si l'on soutient avec Kant que seuls les actes volontaires.
déterminés par une libre décision, peuvent être jugés sur le plan moral.
b) De la spontanéité des actes libres
• Si la spontanéité d'une conduite ne définit pas sa liberté.
inversement,
un acte libre est, en un sens, toujours spontané (deuxième sens).
• En effet, une volonté soumise à des déterminations externes n'est pas
libre, puisqu'elle dépend précisément de celles-ci.
Poser un acte libre,
c'est dire que
«Si (par exemple) je me lève maintenant de mon siège tout à
135.
»
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