Devoir de Philosophie

SPINOZA: Vie et contexte intellectue

Publié le 24/01/2012

Extrait du document

spinoza

Vie et contexte intellectuel
Sur la vie
Colerus (Jean Koehler) Vie de Spinoza (tr. fr. in Pléiade[1])
Lucas La vie de Spinoza par un de ses disciples (Pléiade)
Meinsma, Spinoza et son cercle, tr. fr. Vrin, 1983
Deleuze, Spinoza, philosophie pratique, Minuit, 1981
Moreau P.F. Spinoza, Seuil, 1975
Données biographiques
L’évocation de la vie de Spinoza a souvent cédé à l’hagiographie (le saint laïque, l’athée ivre de Dieu[2], le christ des philosophes) à la suite des remarques de Bayle sur le thème de l’athée vertueux qui succédèrent aux injures de Kortholt (maledictus Spinoza).
Spinoza est né le 26 nov. 1632, dans une famille juive marrane[3] d’origine portugaise, ayant émigré aux Pays-Bas via Nantes. Famille de bourgeoisie marchande (commerce d’épices et raisins secs). La communauté juive- portugaise d’Amsterdam est reconnue par les autorités politiques des Provinces Unies et dirigée par des notables élus annuellement ; le père de Spinoza fut l’un d’entre eux. Ses rabbins les plus illustres furent Morteira (auteur d’un Traité de la Providence de Dieu dont les thèses sont opposées à celles que défendra le TTP) et Menasseh Ben Israël (auteur, entre autres[4], d’un traité (Conciliador) sur la conciliation des passages de la Bible apparemment contradictoires.
Spinoza reçoit une formation juive traditionnelle (1639-50) il apprend l’hébreu mais on parle portugais à la maison et l’espagnol est la langue de culture[5]. Spinoza connaît visiblement la Bible par cœur.
En 1640, flagellation publique d’Uriel da Costa[6], revenu au judaïsme puis à la religion naturelle. Spinoza fréquente Juan de Prado, autre juif qui récuse l’immortalité de l’âme et la révélation et qui est exclu de la communauté en 1656.
[1] . Traduction ancienne, peu fiable mais la seule disponible actuellement.
[2] . Novalis.
[3]. Voir Y.Yovel, Spinoza et autres hérétiques et le thème du Spinoza “marrane de la raison”. Les marranes sont les descendants des juifs convertis de force en Espagne et au Portugal. Le terme est injurieux. Les ‘vieux chrétiens ’ s’en servent pour désigner ceux de ces ‘nouveaux chrétiens’ qu’ils accusent d’être restés juifs en secret. On ignore en fait la proportion de ceux qui pratiquent extérieurement la religion catholique et sont demeurés fidèles à la foi juive que cependant ils connaissent mal à cause de la répression de l’Inquisition. En fait, il y a parmi les descendants des conversos, toute la gamme des comportements religieux, depuis des chrétiens militants (par ex chez les Jésuites et au Carmel) ou les crypto-juifs convaincus, jusqu’aux indifférents en matière de croyance ou aux déistes (cf Juan de Prado). Ils furent obligés de fuir la péninsule ibérique à la fin du XVIè. Voir également les études d’I. Revah, récemment publiées chez Vrin par Méchoulan et Moreau.
[4] . Voir l’article de Popkin dans The Cambridge Companion… et le livre de Meinsma.
[5] . Sa bibliothèque contient de nombreux ouvrages de la littérature espagnole.
[6] . Voir G.Albiac, La synagogue vide et la trad. du livre d’Uriel Exemplar humanae vitae, Un modèle de vie humaine par J.P.Osier, D’Uriel da Costa à Spinoza, Berg international, 1983.

spinoza

« I Vie et contexte intellectuel 2 entre autres 4, d’un traité (Conciliador) sur la conciliation des passages de la Bible apparemment contradictoires.

Spinoza reç oit une formation juive traditionnelle (1639- 50) il apprend l’hébreu mais on parle portugais à la maison et l’espagnol est la langue de culture 5.

Spinoza connaît visiblement la Bible par cœur.

En 1640, flagellation publique d’Uriel da Costa 6, revenu au judaïsme puis à la religion naturelle.

Spinoza fréquente Juan de Prado, autre juif qui récuse l’immortalité de l’âme et la révélation et qui est exclu de la communauté en 1656.

Autour de 1652- 56 ou 58, il fréquente l’école latine de F.

van den Enden 7.

Il appr end donc le latin assez tard (la latin est la langue de la science et de la culture universelle) par la lecture des comédies latines de Plaute et de Térence 8; En même temps, depuis la mort de son père (1654) il dirige avec son frère l’entreprise familiale.

Le 27 juillet 1656 est la date de la rupture avec la communauté juive.

Spinoza rédige peut -être une Apologie pour justifier sa sortie de la Synagogue (perdue).

Le Herem ou exclusion des fidèles signifie la fin des relations sociales, intellectuelles, affe ctives.

Spinoza doit apprendre un nouveau métier (manuel et artisanal mais d’un haut niveau de technicité et de connaissance scientifiques, mathématiques et optiques) où il excellera (celui de polisseur de lentilles) et se créer un nouveau réseau de relati ons.

Il fréquente les cercles de chrétiens libéraux ou marginaux (collégiants, mennonites, sociniens) qui se réunissent régulièrement sans pasteurs pour lire et commenter l’Ecriture.

A ces cercles il faut ajouter les cercles de réflexion philosophique où s e diffusent la philosophie et la science nouvelle, celle de Bacon et de Descartes.

Certains amis de Spinoza appartiennent aux deux mouvements à la fois.

1657- 9 Rédaction probable du Tractatus de Intellectus emendatione (à destination des cartésiens; inachevé).

1661- 62 Rédaction probable de la Korte Verhandeling, le Court traité (hypothèse F.Mignini 9) examen critique des principaux concepts de la métaphysique scolastique et première ébauche de sa philosophie.

1661- 63: séjour à Rijnsburg dans la banlieue de Leyde (où se trouve la grande université ouverte aux idées cartésiennes) ville des Collégiants.

Là se constitue le “cercle d’amis” qui sont les premiers destinataires de ses lettres, ses premiers lecteurs: J.Jelles, P.Balling, S.

de Vries, le libraire ‘prog ressiste’ Jan Rieuwertz, L.Meyer, médecin et homme de théâtre.

Il y reçoit la visite d’Oldenburg, secrétaire de la Royal Academy de Londres, qui le met en contact avec les chimistes anglais (Boyle).

Spinoza met en forme géométrique les Principia de Descart es pour son élève Casearius ( Principia philosophiae cartesianae, suivis des Cogitata metaphysica, 1664), avec un souci pédagogique sensible.

C’est le seul livre qui sera publié sous son nom.

1663- 69 ou 71? Séjour à Voorburg, ville de C.Huyghens (horloge à balancier).

Rapports avec les libertins érudits français : Saint Evremond, Saint Glain (sans doute le premier traducteur français du TTP ).

4 .

Voir l’article de Popkin dans The Cambridge Companion… et le livre de Meinsma.

5 .

Sa bibliothèque contient de nombreux ouvrages de la littérature espagnole.

6 .

Voir G.Albiac, La synagogue vide et la trad.

du livre d’Uriel Exemplar humanae vitae, Un modèle de vie humaine par J.P.Osier, D’Uriel da Costa à Spinoza, Berg international, 1983.

7.

Ancien jésuite qui finira pendu en France pour avoir participé à la révolte du chevalier de Rohan contre Louis XIV.

8 .

Van den Enden les faisait même jouer par ses élèves (par ex.

le 16 janv.

1657 représentation publique de l’Andrienne de Térence) et il semble que Spinoza ait pu, à l’occasion, jouer le rôle des personnages les plus agés.

9 .

Jusqu’aux travaux récents de Mignini on admettait sans preuve, l’inverse, à savoir l’antériorité du CT sur le TIE.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles