Devoir de Philosophie

Spinoza: « la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison ».

Publié le 19/09/2015

Extrait du document

spinoza

Spinoza

 

« On pense que l’esclave est celui qui agit par commandement et l’homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif1 de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage, et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. Quant à l’action par commandement, c’est-à-dire à l’obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait cependant pas sur-le-champ un esclave. Si la fin2 de l’action n’est pas l’utilité de l’agent3 lui-même, mais de celui qui la commande, alors l’agent est un esclave, inutile à lui-même ; au contraire, dans un État et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet. »

1. Être captif : être prisonnier.

 

2. La fin : le but.

 

3. L’agent : celui qui agit.

Questions

 

1. Dégagez l’idée principale du texte et les étapes de son argumentation.

 

2. a. Expliquez « être captif de son plaisir [...] est le pire esclavage ».

 

b. Expliquez « la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison ».

 

c. Que signifie l’opposition entre un esclave et un sujet ?

 

3. L’obéissance est-elle nécessairement contraire à la liberté ?

La pensée est entravée dans son libre exercice quand l’esprit n’arrive plus à prendre une distance suffisante par rapport aux représentations qu’il engendre. La liberté suppose le pouvoir de réfléchir à la valeur de ce que l’on pense et de ce que l’on doit faire. Ainsi, l’individu dominé par sa quête de plaisir finit par se rendre esclave des images qui le lui promettent. On peut dire qu’il s’enchaîne lui-même et c’est bien « le pire esclavage » qui soit. En effet, nous devenons notre propre ennemi, nous nous asservissons nous-mêmes et cet état est plus dégradant que de devoir plier sous un joug extérieur. Pour conclure, il s’avère que le plaisir, s’il n’est pas jugé, n’est pas aussi « bon » que l’expression courante (présente ligne 2) le soutient. Sa véritable valeur n’est acquise que moyennant un travail de la raison nous permettant de juger les limites au-delà desquelles une satisfaction devient mauvaise.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles