SPINOZA (Ethique): D'une prétendue volonté de Dieu
Publié le 22/02/2012
Extrait du document


«
circonstances (et en effet il y en a un grand concours) ont-elles pu se trouver par chance réunies ? ».
Pourquoi lapierre est-elle tombée du toit à cet instant et cet endroit précis ?
Spinoza nous présente le mode de raisonnement d'un des croyants qui veut expliquer la chute de la pierre.
L'hommeva alors se poser une succession de questions lui permettant d'expliquer un évènement « pourquoi le vent soufflait-ilà ce moment ? Pourquoi l'homme passait-il par-là à ce même instant ? ».
Ces questions immanquablementdébouchent sur l'absence de raison objective pour qu'un évènement intervienne, l'homme se trouve alors dansl'incapacité de répondre aux questions qu'il se pose et donc ne peut pas expliquer comment tant de circonstancesse sont trouvées par chance réunies.
La vraisemblable signature de la main divine fait alors son apparition.
A forcede se demander « pourquoi », le croyant va aboutir à la première cause : Dieu.
C'est l'intervention divine, la pierreest tombée sur la tête de l'homme et ce dernier passait par-là à cet instant précis parce que Dieu l'a voulu.Ici, il s'agit d'un raisonnement purement théologique qui désigne dieu comme étant la cause suprême.C'est justement ce que Spinoza critique, ce sont les esprits faibles qui se réfugient dans la volonté de Dieu.
Spinozadécrit la volonté de Dieu comme un « asile de l'ignorance ».
Il dénonce l'anthropomorphisme des hommes, c'est-à-dire le fait qu'ils se représentent tout à leur modèle, même la nature.
Parce-que nous agissons en vu d'un but, nouspensons que la nature en fait de-même.
En concevant la nature ainsi, nous la considérons comme un dieu.
L'hommese réfugie trop souvent derrière l'image d'un Dieu créateur au lieu d'analyser les phénomènes tels qu'ils sont.Les hommes sont paresseux, car en principe il est toujours possible de remonter de cause en cause même si on estcontraint de prendre en compte un très grand nombre de circonstances comme le poids de la pierre, l'inclinaison dutoit, la vitesse de marche de l'homme, etc.
Les hommes ignorants refusent justement de prendre en cause les loisgénérales qui animent la nature.
Ils préfèrent inventer des miracles et voir de l'extraordinaire là où il n'y a riend'autre que du naturel.
Mais, de nombreux phénomènes de la nature restent toujours inexpliqués par les scientifiques.
Comment les hommesréagissent-ils face à leur ignorance ? Leur croyance en une divinité supérieure leur a-t-elle permis de se sortir decette ignorance ?
Dans son deuxième exemple, Spinoza il décrit l'attitude admirative que nous avons devant la complexité du corpshumain.
« Quand ils voient la structure du corps humain, ils sont frappés d'un étonnement imbécile » les hommessont stupéfaits face à notre corps qui est le résultat d'une ingéniosité inatteignable.L'agencement de l'organisation corporelle est si complexe que les hommes n'arrivent à en connaître que trèspartiellement le fonctionnement et donc son origine.
La science n'étant pas encore capable d'expliquercomplètement le fonctionnement d'une telle organisation, les hommes vont alors raisonner en se disant que cetteorganisation corporelle est si exceptionnelle (« en telle façon qu'aucune partie ne nuise à l'autre ») qu'elle n'a puêtre imaginée et réalisée que par une personne au pouvoir non moins exceptionnel.
Ils se permettent alors de direque seul « un art divin ou surnaturel » est capable de créer un arrangement aussi complexe.
C'est donc la preuveselon eux que Dieu existe et qu'il est bon car il nous a offert un corps qui est à nos yeux la plus belle chose qui soit.Les hommes ne supportent pas d'être ignorants.
Lorsqu'ils ne comprennent pas tel ou tel mécanisme, ils sontfrustrés.
Ils ont alors supposé une action divine, l'intervention d'un être surhumain, pour expliquer tout ce qu'ilsn'arrivent pas à expliquer.
C'est le refuge qu'ils ont lorsqu'ils se trouvent dans l'ignorance
Mais ici encore, les hommes n'utilisent pas leur raison et ne cherchent pas à connaître les lois de la nature.
Ils neveulent pas non plus admettre qu'ils sont incapables d'expliquer un tel agencement.
Ils qui préfèrent y voir dusurnaturel et l'admirer comme des sots.
Spinoza dénonce ici la mauvaise influence qu'a la religion.
En effet, elle va àl'encontre des avancées scientifiques en empêchant de nombreux hommes de raisonner et leur élévationintellectuelle.
Les hommes sont paresseux et préfèrent souvent abandonner leurs réflexions pour se tourner vers laréponse la plus facile et la plus difficile à réfuter : la volonté de Dieu.
La religion accentue et encourage ce mauvaiscaractère qu'a l'homme.
La religion nous empêche les croyants de sortir du monde sensible dans lequel nous vivons.
En effet, elle impose sesidées et explique des phénomènes en tout genre en s'appuyant sur des textes religieux.
Ces explications censéesrévéler la vérité aux hommes croyants sont en fait là pour empêcher l'homme de sortir du monde sensible et de setourner vers le monde réel, le monde intelligible.
La religion représente une barrière difficilement franchissable, carbien souvent elle éduque ses croyants et leur impose ses valeurs.
Dans ce texte, Spinoza dénonce de nombreuses choses à travers des exemples simples ce qui permet au texted'être accessible à des personnes venant de milieux différents et donc de mettre en garde le plus de monde possibledes méfaits de la religion.Dès qu'il se trouve face à un phénomène difficile à expliquer, à comprendre, l'homme a tendance à se rapporter àdieu, cette voie de la facilité l'empêche de raisonner.
On peut alors dire que la religion maintient l'homme dansl'ignorance.Cette religion qui maintient l'homme dans l'ignorance est aussi le reflet de l'ignorance de l'homme.
En effet, on a.
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