Sommes-nous violents parce que nous avons des passions ?

« Les passions ne suffisent pas à expliquer la violence La violence, tout comme le désir, est le propre de l'homme.

On peut y avoir recours sans pour autant être le jouet de la passion.

Elle est parfois l'unique moyen de mettre un terme aux dérives de la raison.

Il ne faut pas confondre les besoins, les désirs et les passions H obbes, dans le Léviathan, montre que la nécessité peut conduire deux hommes à se battre, s'ils ont besoin d'un bien en quantité insuffisante pour les satisfaire tous deux.

Il en ira de même si c'est le désir qui les motive.

Dans les deux cas, ils agissent vio­ lemment, mais ne sont pas forcément mus par la passion.

La violence peut être calculée L es bourreaux nazis, dans les camps de concentration , agissaient comme des fonction­ naires .

Le psychologue ccCe n'est pas la violence qui restaure, mais la vio­ lence qui ruine, qu'il faut condamner ...

Nicolas Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live américain Stanley Mil­ gram a clairement mon­ tré comment il est pos­ sible de conduire un pai­ sible père de famille à torturer un être inno­ cent et sans défense.

Pour cela , il suffit de le persuader qu'il agit au nom d'intérêts supérieurs, justes et raisonnables.

La violence peut être l'unique moyen de com­ battre l'intolérable J ean Bodin, dans Les Six Livres de la Répu­ blique , considère qu'il est licite de tuer un tyran ayant usurpé le pouvoir.

La violence qui , dans ce cas, est en jeu , n 'a rien de pas­ sionnel.

Elle est un moyen de rétablir un gouvernement qui res­ pecte le droit, la justice, l'intégrité des personnes .

Les origines de la violence ne sont pas seulement passionnelles .

Le besoin, la rareté d'un bien, certaines circonstances politiques, peuvent conduire les hommes à avoir recours à la violence.. »