Sommes-nous nés pour la société ?
Publié le 23/11/2011
Extrait du document
«
que créature pauvre et délaissée et ne pouvant se satisfaire à lui-même.
Pour subsister,
il a besoin de s’associer.
Ce mythe des origines ne prétend pas détenir l’unique réponse à
la question de l’origine de l’homme et donc de sa Nature.
Il existe plusieurs mythes des
origines.
Cependant, il est une expérience de pensée qui justifie pertinemment le fait de
naître pour la société :
- la vie sociale est exigée de l’homme pour sa survie biologique.
L’homme nativement
n’est pas doté de tout ce qui lui est nécessaire.
- La vie sociale est exigée pour l’épanouissement de s vertus intellectuelles et morales.
Nativement l’homme ne possède ces vertus qu’en germe, en puissance.
Pour actualiser
ses potentialités, il a besoin des autres, d’un maître en l’occurrence.
- L’homme étant façonné au modèle des dieux (ou du Dieu monoth éiste dans la Genèse),
il est naturellement sociable.
La vie sociale est exigée pour manifester la ressemblance et
l’image divine en l’homme.
Ainsi, la société est nécessaire à l’homme qui naît totalement démuni, sous la possibilité
de développer seul ses capacités.
Cependant, si la vie en société s’inscrit comme la
réponse à une impossibilité de l’individu de s’auto -suffire , n’est -ce pas dès lors un simple
moyen technique pour survivre ? La société, est -ce aussi naturelle que ça ?
II) L’homme ne naît pas soci able, il le devient.
a.
L’idée de « contrat »
L’homme naturellement sociable défendu par Aristote est une conception aux antipodes
des théoriciens du contrat social, selon lesquels l’homme est un animal naturellement
solitaire.
La société n’est qu’un artifice , le fruit d’un contrat entre les hommes.
Le contrat
social présuppose un état de nature avec lequel il rompt.
Qu’il s’agisse du contrat social
selon Hobbes, Locke ou Rousseau, les trois types de contrat ont une finalité commune :
assurer la liberté des h ommes.
Avec l’idée de « contrat », les modernes mettent en avant
le rôle fondateur de la volonté.
La société est bien issue d’une volonté des hommes – et
pas seulement un besoin ou une nécessité - elle est aussi ce que les hommes en font,
libre à eux par c onséquent d’en modifier les fondements ou l’organisation.
Pour Rousseau, à l’état de nature - état fictif avant la mise en place du contrat qui définit
la société – les besoins biologiques ne supposent pas l’existence sociale.
L’homme vit
dans une « solitude heureuse ».
Pour Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme »,
c'est -à -dire qu’il est dans un état de guerre de tous contre tous et que le contrat est la
garantie d’une sécurité instaurée.
L’état de nature est un état d’isolement complet de
l’individu.
A utrui n’est présent que sous forme d’une menace constante.
b.
L’existentialisme contre l’idée de nature humaine.
L’existentialisme est un courant philosophique du XXème siècle, qui affirme que l’homme
est libre et qu’il n’est pas déterminé.
C’est ce qu’il fai t, ce qu’il choisit, qui le fait devenir
ce qu’il est.
Dieu et la nature humaine sont alors considérés comme des concepts
inexistants.
L’homme doit trouver en lui ses propres valeurs et il doit décider par lui -
même les actes qu’il commettra.
De ce fait, i l ne peut naître pour quelque chose, encore
moins pour la société.
Sartre, figure emblématique du mouvement existentialiste affirme
notamment dans son œuvre L'existentialise est un humanisme que si l’homme n’est pas
définissable, c’est parce qu’il n’est d’ abord rien.
Ainsi les deux parties précédentes dévoilent l’opposition entre la théorie aristotélicienne
de la société et la pensée de l’état de nature et du contrat social.
D’une part
l’homme « solitaire » ne réalise pas sa nature, d’autre part, l’état de nature postule que
l’homme se définisse premièrement en tant qu’individu séparé de ses semblables.
De ce
fait, la société est soit une disposition naturelle et fondamentale de l’homme, soit elle.
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