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Sommes-nous nés pour la société ?

Publié le 23/11/2011

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Georges Simenon, célèbre romancier belge du XXème siècle, écrivait dans son roman Le grand Bob : « Il faut croire que l’homme a voulu vivre en société, puisque la société existe, mais aussi, depuis qu’elle existe, l’homme emploi une bonne part de son énergie et de son astuce à lutter contre elle. « Cette phrase illustre pleinement l’ambiguïté face à laquelle l’homme doit faire front. La société se définit comme la collectivité organisée d’individus, régie par des règles et des institutions propres, structurée par des rapports sociaux donnés. La société est ainsi définie par les sciences humaines. C’est un organisme complexe, dont l’existence fragile repose sur la coopération, même minimale, entre ses membres. L’homme évolue en société. Or, il est animé d’un esprit individualiste, qui le pousse à s’affirmer indépendamment des autres. On peut donc s’interroger sur l’éventualité d’une alternative à la vie en société. L’homme est il destiné à vivre en société ? 

« que créature pauvre et délaissée et ne pouvant se satisfaire à lui-même.

Pour subsister, il a besoin de s’associer.

Ce mythe des origines ne prétend pas détenir l’unique réponse à la question de l’origine de l’homme et donc de sa Nature.

Il existe plusieurs mythes des origines.

Cependant, il est une expérience de pensée qui justifie pertinemment le fait de naître pour la société : - la vie sociale est exigée de l’homme pour sa survie biologique.

L’homme nativement n’est pas doté de tout ce qui lui est nécessaire.

- La vie sociale est exigée pour l’épanouissement de s vertus intellectuelles et morales.

Nativement l’homme ne possède ces vertus qu’en germe, en puissance.

Pour actualiser ses potentialités, il a besoin des autres, d’un maître en l’occurrence.

- L’homme étant façonné au modèle des dieux (ou du Dieu monoth éiste dans la Genèse), il est naturellement sociable.

La vie sociale est exigée pour manifester la ressemblance et l’image divine en l’homme.

Ainsi, la société est nécessaire à l’homme qui naît totalement démuni, sous la possibilité de développer seul ses capacités.

Cependant, si la vie en société s’inscrit comme la réponse à une impossibilité de l’individu de s’auto -suffire , n’est -ce pas dès lors un simple moyen technique pour survivre ? La société, est -ce aussi naturelle que ça ? II) L’homme ne naît pas soci able, il le devient.

a.

L’idée de « contrat » L’homme naturellement sociable défendu par Aristote est une conception aux antipodes des théoriciens du contrat social, selon lesquels l’homme est un animal naturellement solitaire.

La société n’est qu’un artifice , le fruit d’un contrat entre les hommes.

Le contrat social présuppose un état de nature avec lequel il rompt.

Qu’il s’agisse du contrat social selon Hobbes, Locke ou Rousseau, les trois types de contrat ont une finalité commune : assurer la liberté des h ommes.

Avec l’idée de « contrat », les modernes mettent en avant le rôle fondateur de la volonté.

La société est bien issue d’une volonté des hommes – et pas seulement un besoin ou une nécessité - elle est aussi ce que les hommes en font, libre à eux par c onséquent d’en modifier les fondements ou l’organisation.

Pour Rousseau, à l’état de nature - état fictif avant la mise en place du contrat qui définit la société – les besoins biologiques ne supposent pas l’existence sociale.

L’homme vit dans une « solitude heureuse ».

Pour Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme », c'est -à -dire qu’il est dans un état de guerre de tous contre tous et que le contrat est la garantie d’une sécurité instaurée.

L’état de nature est un état d’isolement complet de l’individu.

A utrui n’est présent que sous forme d’une menace constante.

b.

L’existentialisme contre l’idée de nature humaine.

L’existentialisme est un courant philosophique du XXème siècle, qui affirme que l’homme est libre et qu’il n’est pas déterminé.

C’est ce qu’il fai t, ce qu’il choisit, qui le fait devenir ce qu’il est.

Dieu et la nature humaine sont alors considérés comme des concepts inexistants.

L’homme doit trouver en lui ses propres valeurs et il doit décider par lui - même les actes qu’il commettra.

De ce fait, i l ne peut naître pour quelque chose, encore moins pour la société.

Sartre, figure emblématique du mouvement existentialiste affirme notamment dans son œuvre L'existentialise est un humanisme que si l’homme n’est pas définissable, c’est parce qu’il n’est d’ abord rien.

Ainsi les deux parties précédentes dévoilent l’opposition entre la théorie aristotélicienne de la société et la pensée de l’état de nature et du contrat social.

D’une part l’homme « solitaire » ne réalise pas sa nature, d’autre part, l’état de nature postule que l’homme se définisse premièrement en tant qu’individu séparé de ses semblables.

De ce fait, la société est soit une disposition naturelle et fondamentale de l’homme, soit elle. »

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