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Sommes-nous maîtres de nos pensées ?

Publié le 03/04/2005

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Ils sont formés au sein d'une tradition et reçus à travers elle. Ils constituent le fond de la conscience humaine avant même que celle-ci s'en rende compte. L'idée reprise est celle de l'inconscient mise en avant par Freud. Ce qu'elle a d'original, c'est qu'elle permet d'insérer l'homme dans une culture, une tradition, c'est-à-dire un monde qui n'est pas neutre. Alors que Descartes méditait et se retirait du monde, Jung nous permet de comprendre que nous sommes toujours déjà dans le monde. Cependant, l'idée subsiste que, si mes pensées puisent leur substance dans l'inconscient, je pourrais toutefois les maîtriser pleinement. Est-ce le cas ?               III - Freud et la psychanalyse : lapsus, refoulement, oubli   Freud est le premier à avoir montré comment une partie de la conscience échappe de fait à son éclairage. Il s'agit de l'inconscient, partie de la conscience où se trouve refoulée désirs et pulsions. Or, ce type de pensées n'est pas seulement indépendant de nous au sens elles se trouvent constituées de manière inconsciente, mais également au sens où elles s'expriment en nous, malgré nous.

La pensée désigne au sens large toute activité mentale d’un sujet. Pour Descartes, elle est tout ce qui est connu ou aperçu immédiatement en nous. Descartes définit les pensées comme : « toutes les opérations de la volonté, de l’entendement, de l’imagination et des sens. «

Mais d’où viennent ces choses ressenties en nous ? En sommes-nous les producteurs ou bien proviennent-elles de l’extérieur ? En avons-nous la responsabilité ?

« III – Freud et la psychanalyse : lapsus, refoulement, oubli Freud est le premier à avoir montré comment une partie de la conscience échappe de fait à son éclairage.

Il s'agit de l'inconscient, partiede la conscience où se trouve refoulée désirs et pulsions.

Or, ce type depensées n'est pas seulement indépendant de nous au sens elles se trouventconstituées de manière inconsciente, mais également au sens où elless'expriment en nous, malgré nous. L'exemple le plus typique de cette expression non contrôlée est le lapsus.

Voulant dire quelque chose, je dis autre chose.

Or, cette autre chosen'est pas simplement une erreur que je commets, mais la manifestation de ceque je pense sans le savoir ou, plutôt, de ce qui pense en moi.

Dans lelapsus, ce n'est donc pas tant moi qui me trompe que l'inconscient qui metrompe en profitant d'un moment de relâchement pour s'exprimer.

Le plussouvent les pensées exprimées ont une connotation sexuelle relative à lanature des pulsions ou des désirs refoulés. Le mécanisme du refoulement est d'ailleurs exemplaire, puisqu'il montre comment l'esprit humain refoule ce qu'il n'arrive pas à « digérer ».

Lerefoulement s'avère être une sorte de mécanisme permettant ledéveloppement de la conscience.

Il se rapproche en cela de l'oubli, qui permetà l'esprit de négliger le moins utile à son activité.

C'est en somme l'idéal d'uneconscience en pleine maîtrise de ses pensées qui est aboli.

En définitive, lamaîtrise de nos pensées n'est possible qu'en partie et le fait que certaines choses nous échappent prend un aspectpositif.

La cure psychanalytique permet alors simplement à ce mécanisme de ne pas dégénérer en névrose. + Les lapsus et les actes manqués témoignent d'un désir inconscientFreud qualifie d'inconscient tout processus psychique dont l'existence nous est démontrée par ses manifestationsmais dont par ailleurs nous ignorons tout, bien qu'il se déroule en nous.Les lapsus sont des erreurs de langage qui échappent à ceux qui parlent et qui ont un caractère involontaire.

Parexemple, le locuteur dit le contraire de ce qu'il voudrait dire.

Freud cite le cas d'un président qui, dans son discoursd'ouverture, dit : « je déclare la séance close.

» Les lapsus ou actes manqués (oubli d'un nom propre, par exemple)sont pour Freud des « actes psychiques complets ».

Ils témoignent d'un désir inconscient et résultent del'interférence de l'expression de ce désir avec ce qu'on voudrait ou devrait consciemment dire. + Le rêve est la voie royale de l'inconscientLe rêve a le plus souvent un caractère incompréhensible et absurde.

Pour Freud, le rêve est l'expression d'un désirinconscient qui ne peut s'exprimer du fait de la censure qui, bien que relâchée dans le sommeil, continue à s'exercer.Le désir ne peut donc s'exprimer que d'une façon déguisée en utilisant en particulier un langage symbolique.

Le rêveprésente donc un double contenu : un contenu manifeste absurde, incohérent, le rêve tel qu'il apparaît à celui quien fait le récit ; un contenu latent, c'est-à-dire une organisation de pensées, un discours, exprimant un ou plusieursdésirs, le rêve tel qu'il apparaît une fois déchiffré.

L'investigation psychanalytique permet le passage du contenumanifeste au contenu latent d'un rêve.

Le rêve, dit Freud, est « la voie royale de l'inconscient ». «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.» Freud, Surle rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargéede notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

Ainsi,pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désirinconscient.

D'où les lapsus ou les actes manqués.• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partant du principe, établi à travers l'étude denombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont lesdésirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et deles faire sortir de leurs névroses. « Le rêve suivant qui a d'ailleurs, parmi ses antécédents, un état névrotique, vous intéressera sous plusieursrapports.Il voyage en chemin de fer.

Le train s ‘arrête en pleine campagne.

Il pense qu'il s'agit d'un accident, qu'il faut songerà se sauver, traverse tous les compartiments du train et tue tous ceux qu'il rencontre : conducteur, mécanicien,etc.A cela se rattache le souvenir d'un récit fait par un ami.

Sur un chemin de fer italien on transportait un fou dans uncompartiment réservé, mais par mégarde on avait laissé entrer un voyageur dans le même compartiment.

Le fou tuale voyageur.

Le rêveur s'identifie donc avec le fou et justifie son acte par la représentation obsédante, qui letourmente de temps à autre, qu'il doit « supprimer tous les témoins ».

mais il trouve ensuite une meilleure motivationqui forme le point de départ du rêve.

Il a revu la veille au théâtre la jeune fille qu'il devait épouser, mais dont ils'était détaché parce qu'elle le rendait jaloux.

Vu l'intensité que peut atteindre chez lui la jalousie, il seraitréellement devenu fou s'il avait épousé cette jeune fille.

Cela signifie : il la considère comme si peu sûre qu'il auraitété obligé de tuer tous ceux qu'il aurait trouvés sur son chemin, car il eût été jaloux de tout le monde.

Nous savons. »

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