Sommes-nous d'autant plus libre que nous connaissons mieux l'histoire ?
Publié le 11/10/2013
Extrait du document
A. La culture historienne nous engage dans le présent
La connaissance historique revient-elle vraiment à tourner le dos à notre liberté? S'il est vrai, comme nous l'avons dit, que l'événement humain est toujours singulier et que l'histoire ne se répète pas, il est impossible de plaquer sur le présent les schémas du passé. Mais c'est précisément le défaut de culture historienne qui entretien cette erreur: pour l'homme du commun, une guerre est une guerre et, depuis la nuit des temps, il ne se passe jamais rien de nouveau sous le soleil. Ce qu'apporte la connaissance du passé, c'est donc une meilleure disposition à saisir ce que chaque situation historique a d'unique et d'original. L'historien, plus que quiconque, sait donc que le présent est toujours inouï, inédit et qu'il réclame, pour répondre à ses défis, de l'inventivité et de l'audace. Loin d'enfermer dans le passé, l'histoire engage dans l'existence concrète. Dans tous les aspects de la vie sociale, individuelle ou collective, elle aide à souligner l'absence de solutions toutes faites pour régler les problèmes du présent: tout ce qui a réussi hier ne peut plus réussir aujourd'hui. La vie nous condamne à inventer. Et l'histoire contribue à cette prise de conscience.
«
est donc dans l'ensemble libératrice dans la mesure où elle nous aide
à surmonter les obstacles qui entravent la réalisation de nos désirs.
IJll> Si la connaissance historique est libératrice, est-ce au même titre que
n'importe quel savoir?
Il fallait, pour traiter le sujet dans sa spécificité,
commencer par cerner
ce qui fait le propre de cette connaissance.
On
ne doit pas, par exemple, la confondre avec la connaissance scientifique.
Celle-ci consiste à formuler des lois grâce auxquelles il est possible de
prévoir, sous des conditions déterminées, certains faits.
Le savoir de
l'historien
ne porte pas, lui, sur des faits reproductibles mais sur des
événements singuliers.
Il ne saurait donc extraire des lois de l'histoire
à partir desquelles l'avenir serait prévisible.
L'explication historienne est
toujours rétrospective.
Si donc la connaissance historique nous libère,
ce ne peut pas être au sens où elle permettrait de maîtriser le devenir
de
l'homme et de le conduire là où on voudrait qu'il aille.
En quel sens
alors peut-elle être dite
«libératrice»?
IJll> Pour répondre à cette question, il était nécessaire d'analyser la notion
de liberté.
Qu'est-ce qui rend plus libres?
Ce peut être ce qui, comme
un savoir-faire, permet de surmonter des contraintes.
Mais
ce peut être
également
ce qui rappelle l'homme à sa condition de sujet responsable
de son existence ou l'incite à l'assumer pleinement.
Ce peut être aussi
tout ce qui conduit un individu ou un peuple à conjurer la répétition
dans son histoire et à faire preuve d'innovation et de créativité.
C'est
entre ces trois conceptions du devenir libre que le traitement de notre
question pouvait légitimement hésiter.
PLAN
Introduction
0 Que peut la connaissance historique?
A -
En quoi consiste le savoir de l'historien?
B - Dans quelles mesures l'histoire nous libère-t-elle?
0 La connaissance historique nous aliène
A -
Une fuite devant les exigences du présent
B -
Une quête d'identité vaine
e La prise de conscience de notre responsabilité historique
A -
La culture historienne nous engage dans le présent
B - Notre liberté dans l'histoire
Conclusion
62 L' H 1ST0 1 RE.
»
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