"Sommes nous ce que les autres font de nous?" Dissertation
Publié le 28/03/2023
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Sujet 1: Sommes-nous ce que les autres font de nous?
Royaume-Uni, 1979, Margaret Tatcher vient d’être élue à la tête du Gouvernement britannique et
ouvrit la voie à une libéralisation de l’économie ainsi qu’au tournant libéral des années 1980, elle
déclara alors qu’il « n’y a pas de telle chose que la société, il y a seulement des individus ».
Cette affirmation prend part dans le débat interminable de l’identité de l’homme et de ses causes.
Ainsi, héritière de John Lock et d’Adam Smith, la Première Ministre britannique sembla affirmer
que l’individu serait le souverain de son identité et que la multiplication des individus n’aurait pas
d’influence sur le groupe.
Cela pousse alors à se demander si les individus sont vraiment libres,
nullement régis par d’autres facteurs comme les autres et la société ou leur inconscient et qu’ils
seraient donc pleinement responsables de leurs actions, ou bien sont-ils le produit de structures qui
les dépassent, puissent-elles êtres extérieures ou intérieures?
Pour tenter de formuler une réponse à cette question, nous allons procéder comme suit: tout
d’abord nous aborderons les pensées prônant le primat de l’individu et de sa conscience sur le
monde extérieur.
Ensuite le cas des philosophies déterministes seront abordées avec en premier
lieu une importance mise sur les déterministes extérieurs à l’individus et enfin le cas des
déterminants intérieurs à l’homme et propre à sa nature seront abordés.
Répondre par « Je suis une conscience » lorsqu’on nous demande qui nous sommes semble
étonnement étrange, à la fois évident et contre-productif, vérité et esbroufe, comme si le fait de
l’affirmer ne répondait pas à la question posée.
Pourtant, un raisonnement a du, un jour, être
formulé pour en arriver là.
Cette notion ne va pas de soit et met alors l’homme et sa capacité à
raisonner et percevoir au centre même de son identité.
C’est ce qu’affirma René Descartes en son
temps quand, se posant la question de l’existence des objets, remonta la chaîne jusque’a douter
de l’existence de tout sauf, à la fin de sa quête, de sa capacité à raisonner.
« Je pense donc je
suis » et donc le cogito de Descartes servit alors à affirmer que le réel, puisse-t-il ne pas exister, ne
peut influer sur la capacité de l’homme à penser et à affirmer son existence.
Cela peut,
éventuellement se comprendre par, ironiquement, les avancées technologiques de son époque qui
démontraient alors, grâce à Coppernic et Galilée, que la terre ne représenterait pas le centre de
l’univers.
Nous reviendrons plus tard sur l’influence des découvertes sur la perception de la nature
de l’individus plus tard avec Freud.
Mais ce qui est donc important de souligner c’est la remise en
question de ce qui semblait évident a mené Descartes à affirmer que ce qui n’était pas possible de
remettre en question était la capacité d’un homme de penser et par le fait même, s’affirmer.
Donc, l’influence du monde extérieur sur notre personne n’est pas possible car son existence peut,
logiquement, être remit en question.
Descartes soutient donc que nous sommes ce que nous faisons
de nous et uniquement nous, car il s’agit de la seule chose réelle qui puisse nous déterminer.
Ainsi,
le libre-arbitre est au centre de la philosophie cartésienne, l’individu étant libre, ses choix sont le
produit de sa propre réflexion, sans le doute de l’extérieur.
Cela rejoint la pensée de Tatcher
évoquée plus haut pour qui l’individu est pleinement responsable de ses actes.
Mais penser la société et l’individu en deux choses étrangères les unes aux autres et complètement
indépendantes n’est pas la seule façon d’affirmer l’individu au centre de la société.
Par exemple
l’individu peut, par sa volonté et la mise en oeuvre de celle-ci, influencer la société et la
remodeler.
On peut alors se pencher sur les idées formulées par Emmanuel Kant au XVIIIème siècle.
Il affirma alors que la seule chose bonne en ce monde est une bonne intention et qu’elle devait
régir nos comportements.
Mettant en opposition deux impératif, le conditionnel qui n’est pas
universel et qui s’applique dans certains cas précis et le catégorique, qui a pour visée de régir les
actions des hommes et de les moraliser en les structurant autour de principes universels.
Ainsi,
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faire que « la volonté qui accompagne toute mes actions puisse être élevée au rang de maxime
universelle » ainsi que le fait de « ne jamais traiter les autres comme un moyen mais uniquement
comme une fin » sont des impératif catégoriques qui visent à, par la pensée et la volonté de
l’individu, ériger une société plus juste.
Il s’agit donc ici de brouiller la frontière entre réalité et
pensée mise en place par Descartes tout en affirmant que la société est influencée par la volonté
de l’individu.
Je suis donc ce que je fais de moi mais mon environnement est, par le fait même, un
produit de ma volonté.
Ainsi, cette première version de la définition de l’individu le place au centre de cette même
définition.
Je suis une conscience ou je suis une volonté sont donc des principes que l’on pourrait
qualifier de théoriques en ce sens qu’ils nient tous deux l’influence de variables exogènes à
l’individu, comme l’aurait qualifié Marx: les superstructures.
L’individu pourrait bien ne pas être au centre de son existence.
Le doute est donc permit en
s’ouvrant à la possibilité d’admettre que des variables qui nous dépassent nous déterminent.
C’est
ce qu’affirme le plus directement Baruch Spinoza, philosophe Juif, Néerlandais d’origine portugaise
.
Selon lui, se penser libre c’est se voiler la face car ignorer sciemment ou non, ce qui nous
détermine.
En prenant l’exemple d’une pierre qui roule qui serait l’homme se croyant libre, ce qui
poussa la pierre dans un premier temps et lui permit donc de rouler lui est inconnu tout comme les
déterminants régissant nos choix et ce qui en découle.
Spinoza réfute donc le libre arbitre et place
des variables et déterminismes hors de la portée de l’entendement.
Tout le monde pourrait ainsi
remonter l’échelle des causes et analyser son comportement en remontant le plus loin possible.
Nous sommes donc définit par les autres car ils peuvent, directement ou indirectement, influencer
nos choix par leur simple présence passée.
On pourrait traduire cela par le fait qu’un observateur
influence le déroulement de la situation observée.
Pensons très simplement à l’attitude de grands
sportifs qui peuvent, consciemment ou non, être influencée dans leur jeu par le public.
Ne dit-on
pas « je joue différemment quand tu n’es pas là » pour justifier une piètre performance?
Pour Karl Marx, philosophe du soupçon du XIXème siècle, l’homme est régit par des
superstructures, outils de la classe bourgeoise pour asseoir et affirmer sa domination sur le
prolétariat.
Plusieurs sont évoquées comme la religion qui, en science politique est considérée
comme une variable lourde lors d’élections car poussant les croyant à voter tendance
conservatrice.
Mais d’autres sont également envisagées.
Marx définit alors l’homme par son
appartenance à une classe sociale qui elle-même se définit par la possession d’un moyen de
production (le capital pour les bourgeois et le travail pour les prolétaires), la prise de conscience
de l’appartenance à cette classe (une classe en soi par opposition à une classe pour soi qui est la
simple constatation et n’implique nullement une forme de revendication) et enfin l’opposition à la
classe antagoniste.
L’homme est déterminé par rapport aux autres, il se définit donc uniquement
par rapport à sa position dans le processus de production et est, par corollaire, le produit de sa
société.
Tout le but de la classe dominante est alors de dissimuler les moyens qui lui permettent de
maintenir le contrôle et de faire passer les superstructures comme des institutions au mieux
inexistantes, au pire bonnes pour la société.
Pléthore d’exemple viennent alors en tête comme la
Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen qui, pour Marx, ne prône l’égalité et la liberté que
de façon « formelle » (sans oublier que la Révolution Française fut avant tout une révolte des
bourgeois contre l’aristocratie).
Nous pouvons alors également évoquer le bon goût et le florilège
de règles et de convenances qui servent à démarquer et imposer un standard.
Pierre Bourdieu parla
alors de « culture dominante » en analysant la façon dont la culture bourgeoise avait envahit les
esprits et formatés les définitions.
Ainsi, une certaine façon de se vêtir, de se tenir à table et
caetera… Servent à diffuser la culture bourgeoise.
Ces critères, purement subjectifs et qui
définissent le bon goût, qui est définit par ceux qui le dictent, permettent, par le regard, de
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classer les gens.
Car juger, c’est également préjuger, l’on juge par rapport à des standards et des
figures d’autorités dans la matière.
La superstructure s’est également modernisée prenant
l’exemple du new management par exemple qui met en avant le bien être des employés et que
Frédérique Lordon, chercheur et philosophe au CNRS qualifie de « l’enrôlement du conatus par les
affectes joyeux ».
Ou le conatus représente l’individu.
Encore une fois....
»
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