« soi » se forme dans le jeu, où l'enfant doit faire siennes les attitudes de tous les autres joueurs : alors est édée la conduite de l' « autre généralisé », c'est-à-dire de la communauté organisée.
Publié le 21/10/2012
Extrait du document
«
tribu, enfin, les conduites des deux sexes diffèrent, mais, quoique les institutions
soient patrilinéaires, ce sont les hommes
qui sont timides, coquets, délicats, tandis que les femmes sont robustes, pratiques, r4fléchies, traitent les affaires et choisissent
elles-mêmes leurs maris.
Ainsi, même la
psychologie différentielle des sexes dépend de l'éducation et un même enfant peut
participer pleinement au type de chacune de ces sociétés, à condition d'y être amené très jeune.
Il n'y a pas d' « éternel
féminin ».
« Nous sommes notre culture ».
HOOK Sidney (né en 1902) est l'auteur de The metaphysics of pragmatism (1937); Towards the understanding of Marx ( 1933); From Hegel to Marx ( 1 936); Reason, social myths and Demo cracy (1940).
FREUD ET LA PSYCHANALYSE
FREUD Sigmund (1856-1939) On s'accorde à faire tenir la découverte freudienne en un mot : l'inconscient, qui n'a pas très bonne réputation auprès des philosophes.
Mais ce mot, comment
l'entend-on ? Freud lui-même en a noté trois accep tions.
Si l'inconscient qualifie des phé nomènes qui, comme les actes manqués
et le rêve, échappent, dans leur élabora tion, à la conscience, le psychanalyste
est un spécialiste de la vie imaginaire,
la psychanalyse une annexe de la psycho logie.
S'il indique une « catégorie
psychique », il faut comparer ce que nous percevons de nous-même et d'autrui
à la partie qui émerge de l'iceberg : la
psychanalyse est « psychologie abyssale », l'analyste, un explorateur que la fréquen tation des profondeurs rend méfiant à l'égard de nos superstructures.
Reste une troisième signification que Freud tient
pour la plus neuve, tout en reconnaissant qu'il n'a pas su lui donner une formu lation satisfaisante quand il invoque une « pensée inconsciente » opérant selon des lois objectives : l'inconscient est un système, structuré comme un langage,
dont l'analyste-linguiste saisit le fonc tionnement et la portée à travers les discours singuliers que ses patients arti culent par leurs symptômes.
Ainsi com prise, la psychanalyse, comme en témoigne le champ couvert par les recherches de Freud, déborderait toute psychologie, y
compris celle qu'elle a engendrée : elle
prétend moins cerner ou fouiller l' indi vidu humain que le mesurer à des struc tures dans le jeu desquelles il se trouve inséré.
Freud nous fournit donc le moyen de limiter à notre gré la portée de sa notion
d'inconscient; mais si étroite qu'on la
veuille,
elle implique un certain radica lisme qui ne lui a pas échappé : elle fait de l'homme, fondamentalement leurré
sur soi, un être décentré.
Idée, d'où qu'il la prenne, difficilement acceptable
pour le philosophe.
Admet-il que la conscience n'épuise pas la subjectivité,
elle reste à ses yeux un absolu.
Que
gagne-t-on à l'escamoter ? La mort de toute vérité.
Si l'inconscient est un malin
génie qui abuse de moi, rien n'échappe
à la fantasmagorie, ni les passions, ni les jugements, ni même la psychanalyse.
A cette nouvelle terreur, le philosophe n'a pas tort de répondre par le cogito.
Voici un dialogue mal engagé.
Comment lever la difficulté? Il est sûr que Freud réduit le pouvoir de toute expérience immédiate (interne ou externe) :
pour saisir aussi bien le sens d'un
moment d'émotion que d'une destinée, il
doit faire intervenir des ressorts qu'elle
ne détient pas, par exemple le complexe d'Œdipe, dans sa forme et ses effets
imaginaires.
Mais il ne récuse pas
pour autant l'apparence au nom d'un
arrière-monde dont l'entrée serait réservée aux experts.
Cette contradiction fait sans doute l'essentiel du freudisme qui y a
trouvé son origine et son appui.
En ren contrant le phénomène du refoulrment,
Freud découvre que, si le vrai se érobe, il se trahit aussi par le mouvemen même,
observable et modifiable dans le transfert
analytique, qui le dérobe.
Si l'homme
parvient, par un jeu réglé mais dont la conduite reste toujours singulière, à échapper à la vérité, il ne peut éluder la
question de l'accès à cette vérité : tout
manquement se paie.
Le refoulement,
Freud l'a souvent souligné, est à la fois
aveu et dénégation.
C'est parce qu'il est
pour une part acceptation que les signi fications refoulées « font retour », mais
c'est parce qu'il est refus que ce retour
s'opère dans les rébus du rêve, le moree lage du corps (la « complaisance soma tique ») ou se répète dans l'insistance
d'une compulsion.
A tous ces phéno mènes atypiques de la vie marginale,
tenus avant lui pour des déchets, Freud voue l'attention précise du déchiffreur,
qui sait qu'il y a un message à recueillir
et un destinataire à reconnaître dans ce bruit -ct paifois cette fureur « insensés ».
Une telle attitude, loin de céder aux
séductions de l'irrationnel, inaugure un rationalisme dont nous n'avons pas encore rigoureusement élaboré la philo sophie, mais que nous voyons à l'œuvre
dans la promotion, par le mouvement moderne des sciences humaines, de la catégorie du signifiant et dans le souci de ressaisir le travail du sens dans son avènement, ses arrêts, ses détours.
En marquant d'emblée l'équivalence du symp tôme et du symbole, et en retrouvant dans le moi la structure même du symptôme,
Freud démontre la présence du symbo lisme au cœur du sujet.
Il met à
jour un en-deçà du langage et ne le déchiffre -c'est là son apport décisif
- qu'en le reliant à un univers de règles, un au-delà du langage : l'Œdipe,
tenu pour un modèle d'institution, orga nise la thématique d'une vie et jusqu'à ses fantasmes.
L'importance, un peu
oubliée aujourd'hui, que Freud attache à la vie sexuelle, trouve ici son explica tion : la sexualité, originellement per verse, réticente à toute régulation cultu relle et même instinctuelle, a en fait le privilège - la sociologie l'a établi - de se trouver partout prise dans un réseau strict d'obligations et de droits; elle est le pont qui relie le désir sans mesure
à l'ordre de la loi, le fil qui nous conduit
au plus près du conflit de l'homme par tagé entre son narcissisme et son exigence de communication.
J.-B.
PONTALIS
LACAN Jacques (né en 1901) a écrit De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personna lité ( 1932) et plusieurs études, qui
n'ont pas été réunies en volume, notam ment sur la prise de possession, par l'en fant, de son apparence visible pour autrui.
Le docteur Lacan dirige les volumes
annuels de La Psychanalyse.
POLITZER Georges (1903-1942) a commencé sa carrière de philosophe
militant en collaborant à plusieurs revues : Philosophies, L'esprit, La Revue Marxiste, Revue de psychologie
concrète (qu'il avait créée).
Le berg sonisme, une mystification philoso phique, publié sous le pseudonyme de François Arouet, est une virulente attaque contre la philosophie de Bergson.
Dans la Critique des fondements de la
psychologie (1929) Politzer se propose d'établir les bases d'une « psychologie concrète ».
Seul parut le tome I, consacré à la critique de la Psychanalyse: Politzer
y dissocie les résultats positifs de la Psychanalyse de l'hypothèse « abstraite » de l'inconscient, et propose à la psycho logie la recherche du sens réel et vécu du comportement.
Il adhère ensuite au Parti
communiste et partage son activité entre des travaux d'économie politique, la colla boration à L'Humanité et l'enseigne ment de la philosophie marxiste à« l'Uni versité Ouvrière » (ses cours seront publiés en 1946 sous le titre de Principes élé mentaires de philosophie).
Politzer
continue aussi à dénoncer vigoureusement,
au nom du Marxisme, les tendances « idéalistes » et « obscurantistes » à
l'intérieur de la philosophie contempo raine, dans des articles publiés par la revue la Pensée : La philosophie et les mythes; Qu'est-ce que le ra tionalisme? Dans la cave de l'aveu gle; La fin de la Psychanalyse.
Parmi ses autres travaux, citons encore : La crise de la Psychologie contem poraine; Révolution et contre révolution au xx• siècle; Ré ponse à « Or et sang » de M.
Ro senberg (publiés en 1947).
Arrêté par
les Allemands, Georges Politzer a été f!fSillé le 23 mai 1942 au Mont- Valé run.
LAGACHE Daniel (né en 1903) Professeur à la Sorbonne, le Docteur
Lagache est l'auteur de Les hallucina-
443.
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