Socrate : tournant philosophique ?
Publié le 27/02/2008
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Mais cette acception du cas socratique, outre
qu'elle est simpliste et scolaire, présente de nombreux problèmes relatifs au
supposé naturalisme de ses prédécesseurs (dont on ne peut dire avec raison que
seuls Anaxagore et Leucippe en sont les représentants non-équivoques).
II. La rupture épistémologique
Cette nouvelle approche
(platonico-aristotélicienne) se fonde quant à elle sur l'autobiographie de
Socrate dans le Phédon (96a). Le thème principal est alors celui de la
"seconde navigation" consécutive à l'insatisfaction éprouvée par Socrate lors de
ses investigations physiques qui formaient l'intérêt principal dans sa jeunesse.
La "seconde navigation" exprime se détour nécessaire par un autre moyen afin de
parvenir au même terme (utiliser les rames quand le vent est absent - le havre
reste la fin). La changement opéré est d'ordre instrumentaire : il s'agit de
réfléchir au concepts mis en ?uvre par la recherche, d'interroger leur
pertinence, de statuer sur leur définition. Mais il n'y a pas ici de transition
objectuelle ou thématique qui serait engagée par la démarche socratique, la
rupture est d'ordre méthodologique (d'autant plus que dans le Phédon,
la détention par Socrate d'une théorie de la génération et de la corruption,
c'est-à-dire d'une théorie de la nature, est nécessaire à la démonstration de
l'immortalité de l'âme).
III. Les
réticents
A cette dernière approche peut être objecté que le
Socrate du Phédon est un Socrate platonisé, distinct et moins fidèle à
lui-même que le serait le Socrate des dialogues de jeunesse (ou simplement
"socratiques"). Mais il est à souligner que déjà dans les premiers dialogues de
Platon, Socrate théorisant l'action humaine met en jeu et en question la
procédure méthodologique.
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