Socrate (Procès de)
Publié le 26/06/2012
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Athènes, 399 avant J.-C.
En 399, le philosophe Socrate, accusé de mépriser les dieux de la cité, d'avoir introduit d'autres cultes et corrompu la jeunesse fut condamné à mort. Il but la ciguë. Il importe de comprendre pourquoi.
Il ne fait pas de doute que la critique par Socrate des idées reçues ne pouvait que déplaire à l'Athénien moyen, membre du tribunal de l'Héliée. Mais surtout, Socrate était le maitre à penser d'un groupe de jeunes aristocrates, dont les plus célèbres avaient été Alcibiade et Critias, et ces hommes, adversaires de la démocratie, avaient fait sentir durement leur autorité aux Athéniens pendant la tyrannie des Trente, en 404-403. Socrate pouvait, aux yeux de la foule, passer pour l'inspirateur de ces « collaborateurs « réactionnaires, quels qu'aient été ses mérites civiques personnels.
Au demeurant, sur 501 juges, 225 déclarèrent Socrate non coupable ; et, jugé coupable, il pouvait encore n'être condamné qu'à une peine raisonnable. Dans ces procès pour irréligion, l'accusateur et l'accusé déclaré coupable proposaient chacun une peine : le tribunal choisissait entre les deux. L'accusateur de Socrate demanda la mort, pensant que Socrate proposerait l'exil, et l'obtiendrait. Socrate demanda la plus haute récompense : être nourri aux frais de l'État jusqu'à sa mort. Ses amis intervinrent, lui firent offrir de payer une amende, mais trop tard. Le choix des juges ne faisait aucun doute. On peut donc considérer que Socrate a choisi de mourir. Il fut exécuté, en raison des fêtes d'Apollon Délien, un mois seulement après la sentence, après avoir refusé une évasion sur laquelle on aurait sans doute fermé les yeux, parce qu'il avait toujours obéi aux lois et avait été, disait-il, condamné légalement. Il avait soixante-dix ans.

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Pour
Maurice Clavel,
Ja mort de Socrate
est un crime.
Celui
ci est mort con:Ùne
les prophètes, comme le Christ,
comme beaucoup de penseurs, victime du confor
misme de la Cité qu'il avait voulu éveiller.
Pour Nietzsche, au contraire, la more de Socrate est un
suicide camouflé.
Ayant toujours préféré les idées à la
vie par haine de cette dernière, il voulait mourir et n'a
rien fait pour se sauver.
Cette int erprét ation de
Nietzsche est contredite par Socrate lui-même.
Dans le
Phédon, il explique longuement pourquoi
être fidèle à
la pensée
.li est en rien un acte suicidaire.
Au contraire!
Enf.ût,
ce sont Hegel et Merleau...Ponty qui ont raison.
La mort de Socrate, c'est la tragédie d'un homme venu
trop tôt dans un monde
en crise
qui a
com pris trop
tard qu'il était
sa
chance.
Une
nD1 exemplak'e
Trois dialogues de
Platon, L'Apologie
de Socrate, le Ménon
et le Criton, relatent
ses derniers jours.
Ce qui frappe, c'est
sa sérénité face à la
mort.
Il n'a pas peur.
Jusqu'au bout, il
converse avec ses
amis et ses disciples
au sujet de la mort,
dans sa cellule.
D'où lui vient
cette sérénité?
De la philosophie.
Penser consistant
à se détacher des
choses comme l'âme
se détache du corps
au moment du décès,
en philosophant,
il a appris à mourir,
comme ille dit dans
le Phédon (67 e) :
'Philosopher, c'est
apprendre à mourir.
"
Aussi est�l prêt.
Socrate,
qui a voulu
réveiller la cité,
a été condamné
à mort pour cela.
Philosopher
consistant à
"apprendre à
rnourir )>, c'est
sans peur qu'il
fera face à la
fatale issue..
»
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