Si vous vouliez acquérir ou faire acquérir à quelqu'un une habitude physique complexe, comment procéderiez-vous ? Indiquez les raisons tirées de la philosophie et de la physiologie qui conseilleraient ou vous décon¬seilleraient d'employer telle ou telle méthode selon la nature ou le degré de complexité de l'habitude que vous voudriez former.
Publié le 16/09/2014
Extrait du document
Mais il ne suffit pas de multiplier Ies répétitions pour acquérir une habitude : même lorsqu'il s'agit d'un acte simple, il faut procéder avec méthode; l'exercice ne doit jamais demander un effort qui dépasse les forces disponibles. A commencer par des exercices trop pénibles ou à prolonger des exercices d'abord faciles au-delà du moment où on ne les exécute qu'avec difficulté, on manquerait son but ou on n'obtiendrait qu'un résultat médiocre. Ainsi. celui qui n'a aucun entrafnement ne peut pas débuter avec un disque de 10 kilos. Il ne doit pas davantage prolonger indéfiniment ses séances de lancer. En effet, le muscle • fortement contracté s'épuise rapidement. Prétend-on dominer l'impression de fatigue et lui imposer une tension douloureuse, il se produit des déformations inévitables et qui détruisent partiellement l'habitude qui commencé; on constate des ratés. Loin de travailler avec plaisir, le gymnaste fatigué éprouve un malaise qui abaisse son tonus, et le sentiment de ne pas réussir lui fait perdre le goût qu'il avait senti naître.
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r,'llABITl'DE 8ï
;;ique complexe telle que la dactylographie, la danse ou la connaissance d'un métier manuel comme celui de menuisier ou d'horloger.
Les principes que nous suggérera la réflexion vaudront aussi pour ] 'acquisition des habitudes morales ou psychologiques qui, d'ailleurs, ne s'acquièrent pas indi'.·pendumment des habitudes physiques qui les sous-tendent.
!.
L'ACQUISlTION DES HABITl:DES COMPLEXES EN GÉNÉRAL.
A.
L'habitude en gén:éral.
C'est un trnisme : lllflbitude s 'acqniNt en répétant les actes qu'elle est destinée à faciliter.
Du point de me physiologique, cette répétition use les résistances organiques qui s 'op
posent au mouvement; de plus, et surtout, elle fortifie les muscles aux
quels on a donné ] 'occasion de s'exercer.
Du point de vue psychologique, le souvenir des expériences passées éclaire sans qu'on s'en rende compte
l'action présente et dispense de l'effort d'attention qui était tout d'abord
nécessaire; ensuite, le sentiment d'agir avec aisance et stireté donne du goût pour ! 'action et fait naitre le désir de nouveaux efforts pour aboutir à des mouvements encore plus aisés et plus stirs.
Ainsi, après avoir lancé plusieurs centaines de fois le disque ou le javelot, je serai capable, sans augmenter mon effort et même en me jouant, de les lancer plus loin et à ! 'endroit exact que j'aurai visé.
Non content de cela, je chercherai il hattre mon propre record et à faire encore mieux.
Mais il ne suffit pas de multiplier les répétitions pour acquer1r une
habitude : même lorsqu'il s'agit d'un acte simple, il faut procéder avec
méthode; l'exercice ne doit jamais demander un effort qui dépasse les
forces disponibles.
A commencer par des exercices trop pénibles ou à
prolonger des exercices d'abord faciles au-delà du moment où on ne les exécute qu'avec difficulté, on manquerait son but ou on n'obtiendrait qu'un résultat médiocre.
Ainsi.
celni qui n'a aucun entraînement ne peut pn~ débuter avec un disque de fO kilos.
Il ne doi.t pas davantage pro
longer indéfiniment ses séances de lancer.
En effet, le muscle -fortement
conlracté s'épuise rapidement.
Prétend-on dominer l'impression de fati
gue et lui imposer une tension douloureuse, il se produit des défor· mations inévitables et qui détruisent partiellement 1 'habitude qui com Inl'Hcc; on constate des ratés.
Loin de travailler avec plaisir, le gymnaste
fatigué éprouve un malaise qui abaisse son tonus, et le sentiment de
ne pas réussir lui fait perdre le gotit qu'il avait senti naître.
\u contraire, le repos, lorsqu'il vient à temps interrompre l'exercice, est presque aussi bienfaisant que le travail lui-même.
Durant ces inter rnlles apparemment inactifs, il se produit dans le muscle.
une so,rte de maturation grâce à laquelle, à la reprise, on s'élève rapidement au-dessus
du niveau atteint antérieurement.
L'esprit médite avec complaisance les résultats obtenus et prépare spontanément les prochains exercices.
L'en
traînement se poursuit dans une atmosphère tonifiante.
B.
Les habitudes complexes.
-Ces principes valent pour toutes les
habitudes, et par conséquent aussi pour les habitudes complexes.
Mais J'vcquisition de ces dernières exige le recours à une méthode plus
fludiée.
Une habitude complexe, en effet, consiste à effectuer automatiquement, 011 du moins avec aisance et st'treté, des opérations comportant divers.
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