Si la liberté n’existe pas sans contraintes, pouvons-nous encore l’appeler liberté ?
Publié le 30/03/2020
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? (Réponse évidente) Il semblerait évident de dire que nous ressentons tous,intérieurement, ce que l’on appelle la liberté et qui fait que nos actions et nos pensées nesont pas déterminées par quelque chose d’extérieur qui s’impose à nous contre notre grès.Ainsi, si nous sommes assis sur une chaise, rien ne nous empêche, dans l’absolu, de nouslever. Nous ne sommes donc pas contraints dans nos choix par autre chose que notre propredécision. Aussi, contrairement aux animaux, nous pourrions dire que nous avons une libertéd’indifférence, c’est-à-dire que nous sommes toujours capables de faire un choix entredifférentes possibilités ou de décider consciemment et volontairement de ne pas en faire etdonc de supposer que les choses peuvent être différentes selon le choix que l’on fait. Cetteidée est illustrée par l’âne de Buridan reprise par DESCARTES pour introduire le premier degréde liberté chez l’homme, la liberté d’indifférence : un âne a également soif et faim. Il est placéà égal distance entre un sceau d’eau et un bol d’avoine. L’animal qui est soumis et contraintspar ses besoins de façon égale ne pourra pas faire de choix et il se laissera mourir de faimsans l’avoir choisi car il est tiraillé entre les deux. L’homme au contraire peut choisir l’un oul’autre ou encore décider volontairement de ne pas choisir. Il peut dire non aux choix quis’offrent à lui par une grève par exemple et c’est ce qui lui permet de se libérer de toutecontrainte physique. Le choix de l’homme est donc libre quand il y a plusieurs choix égalementpossibles, il ne peut donc pas être contraint. (Définition) La liberté est la capacité de pouvoirdéterminer ses propres choix parmi plusieurs possibles sans contraintes extérieures.(Paradoxe) Mais supposer l’absence totale de contraintes est impossible car nouspouvons toujours avancer l’hypothèse de plusieurs déterminismes. Par exemple, nouspouvons supposer que nous nous sommes levés de la chaise parce que notre corps nous aenvoyé des signaux de fatigue après s’être assis longuement. De plus, être totalement libreest contradictoire car en faisant ce que nous voulons à tout instant, nous devenons esclavesde nos propres désirs et acceptons que les autres aussi agissent comme bon leur semble etnous soumettent à leurs désirs. Ainsi, en supposant que nous ne sommes jamais contraints,nous serions plus souvent dans l’illusion de la liberté que réellement libres.(Enjeux) Si la liberté n’existe pas sans contraintes, pouvons-nous encore l’appeler liberté ? La liberté peut-elle se développer en acceptant la contrainte ? La vie en société est-elle une contrainte à la liberté de l’homme ou une condition de sa liberté ? (Problématique) Existe-t-il des actes totalement gratuits ou doit-on supposer quela liberté véritable n’est effective que parce qu’il y a des contraintes ? I. La liberté n’est qu’une illusion.En supposant que la liberté c’est de faire ce que l’on veut quand on le désire, c’est confondrela volonté libre de choisir de façon consciente grâce à notre raison et notre analyse et le « je GLFL – 2019 – 2020Philosophie – Rosemay Hechaimeveux » du désir. Souvent, les choix humains sont eux-mêmes déterminés par d’autres facteursque la volonté libre, à savoir nos pass...
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etnous soumettent à leurs désirs.
Ainsi, en supposant que nous ne sommes jamais contraints,nous serions
plus souvent dans l'illusion de la liberté que réellement libres.(Enjeux) Si la liberté n'existe pas sans
contraintes, pouvons-nous encore l'appeler
liberté ? La liberté peut-elle se développer en acceptant la contrainte ? La vie en société est-elle une contrainte
à la liberté de l'homme ou une condition de sa liberté ?
(Problématique) Existe-t-il des actes totalement gratuits ou doit-on supposer quela liberté véritable n'est
effective que parce qu'il y a des contraintes ?
I.
La liberté n'est qu'une illusion.En supposant que la liberté c'est de faire ce que l'on veut quand on le désire,
c'est confondrela volonté libre de choisir de façon consciente grâce à notre raison et notre analyse et le « je
GLFL ? 2019 ? 2020Philosophie ? Rosemay Hechaimeveux » du désir.
Souvent, les choix humains sont
eux-mêmes déterminés par d'autres facteursque la volonté libre, à savoir nos passions ou les différents
déterminismes sociaux etphysiques.A) Être esclave de ses passions.Il ne faut pas assimiler liberté et licence.
La licence est de faire ce que l'on veut sansaucune règle et cela de manière excessive et déraisonnable.
Or
justement, lorsque nosdécisions ne sont pas raisonnables, cela peut nuire aux autres mais aussi à nous-même.
Nousdevenons esclaves de nos propres passions.
Comme le dit le philosophe arabe AL KINDI :« L'homme libre
est un esclave s'il est soumis à ses plaisirs ».
L'homme n'est donc pas aussilibre qu'il ne le croit sison acte
émane de ses passions.
C'est le cas par exemple du personnageRaskolnikov dans Crime et Châtiment de
Dostoïevski qui tue une vieille dame usurière (quiprête de l'argent avec un taux d'intérêt très élevé) au début du
roman parce qu'il considèreque son métier va à l'encontre de ses opinions idéologiques.
Raskolnikov commet
un actepassionnel idéologique dont il pense être libre mais il se rend compte finalement qu'il devientl'esclave
de son acte duquel il ne peut plus se remettre émotionnellement une fois effectué.Nous pouvons opposer à la
licence le concept de volonté qui suppose un acte raisonné etdonc mesuré, conscient et réfléchi parmi le
possible.B) Le déterminisme psychique et social.Nous pouvons par ailleurs supposer que les pulsions qui
nous enferment plus qu'elles nenous libèrent sont en réalité issues d'un mécanisme latent et inconscient qui
agit en l'hommeà son insu.
C'est ce que propose FREUD lorsqu'il énonce sa théorie de l'inconscient
psychique(voir notion inconscient).
L'homme pense être conscient et faire des choix volontaires maisen réalité.
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