Seule l’histoire ne peut vraiment pas prendre rang au milieu des autres sciences de Schopenhauer
Publié le 04/03/2017
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Schopenhauer commence par l’énoncé de sa thèse : l’histoire ne peut faire partie des sciences. Le savoir historique, quelque statut qu’on lui accorde, ne sera pas scientifique. Avant même que Schopenhauer n’ait développé cette thèse, comprenons-en la portée. Les sciences de la nature, qui ont connu un formidable développement depuis le xviie siècle, ont rejoint les mathématiques qui restent l’exemple même de toute science. Le xixe siècle est, quant à lui, celui de l’histoire, qu’on songe entre autres à Michelet et à Taine, ou à Darwin en biologie, ou encore en philosophie à Hegel et à Marx dont les pensées se nourrissent d’une intense réflexion sur l’histoire. La critique de Schopenhauer doit être replacée dans ce contexte, celui de la valorisation de l’histoire. Il convient d’observer que cette critique schopenhauerienne ne vise que l’histoire : toutes les autres sciences méritent leur nom, l’histoire seule doit être exclue de leur rang
«
Cor
rigé
APPROCHE DE LA PROBLÉMA TIQUE
Bien lire le texte : analyser soigneusement les princip aux
concepts qui permettent à l'auteur d'opposer l'histoire et les
sciences et qui, le plus souvent, sont groupés par deux : coor
dina tion et subordination, science et simple connaissance, indi
viduel et universel, individu et genre, toujours et une seule fois,
etc.
Essayer d'enchaîner ces couples de notions les uns aux
autres afin de déterm iner la progression des idées du texte, qui
n' est pas une simple juxtaposition d'arguments séparés.
Thème : la valeur de l'his toire comp arée aux autres sciences.
Thèse : l'h istoire ne peut être une science parce que son objet,
le fait individuel, ne se prête pas, par essence, à une connais
sance scientif ique.
Plan :
- (1.
1 à 6} L'histoire n'est pas systéma tique.
- (1.
6 à 15} L'h istoire traite de l'individuel.
- (1.
15 à 20} L'histoire ne peut être achevée.
Recherche de l'intérêt philosophique : Schopenhauer s'en
prend dans ce texte à l'idée que l'histoire est une science comme
le sont les mathéma tiques, la physique ou !'"astro nomie.
Cette
page est écrite à un moment où l'histoire, au sens moderne du
terme, en était encore à ses débuts et se cherchait encore la
rigueur, la solid ité qui lui étaient déniées jusqu 'alors.
La prise
de position de Schopenhauer, pour rétrograde qu'elle apparaisse
à un lecteur de ce siècle, doit nous conduir e à nous interroger
sur l'essence et le stat ut de l'histoire et de la science : suffit-il
que l'histoire (ainsi, peut-être, que les autres «Sciences••
humaine s} prétende établir des lois, se donne des airs scienti
fiques pour qu'elle soit une science véritable? À quelles exi
gences une connaissance doit-elle répondre pour être une
science au plein sens du terme ? Enfin, doit-on attendre de toutes
les sciences la même scientificité, toutes les sciences doivent
elles être jugées telles, en tant que sciences, par exemple, sur
le modèle des mathéma tiques?
NOTIONS CONCERNÉES
- Le temps.
- L'hi stoire.
- La connaissa nce et la raison..
»
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