séquence 8 : Serions-nous plus libres sans l’Etat ?
Publié le 11/06/2023
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séquence 8 : Serions-nous plus libres sans l’Etat ? :
Introduction :
Définition de la liberté :
Définition de l’État : ensemble d’institutions (administratives, juridiques, policière, politique…) qui organise la
vie collective
Présupposé : nous sommes déjà libres, même si cette liberté est plus restreinte.
Sans État, on pourrait être soumis aux règles d’une tribu, de la famille, d’un groupe… Peut-être même que
ce serait pire car nous ne pouvons pas les remettre en cause.
Alors peut-être que l’État garantit la liberté.
Des exemples de loi :
• “La loi du plus fort” : le mot “loi” ici n’est pas une règle normative posée par l’Etat (car la loi est un
droit et le droit et la force s’excluent mutuellement -> cf l’argument de Rousseau dans le contrat
social.
Rousseau dit que le droit impose l’égalité et que la force fait le contraire.
Pour lui, si la force
domine, les sociétés et les relations sociales ne sont pas stables : les plus forts ne restent jamais les
plus forts indéfiniment -> On aurait des règles et un fonctionnement de la société change avec le
temps, ce n’est pas durable).
Alors que le droit est supposé stable (il n’y a jamais de changement
radical de la société)
• Les lois naturelles (faits) : une loi naturelle est une relation invariable entre des phénomènes (Si A
alors B).
Mais est-elle loi de la nature de manière universelle ou une loi de la nature humaine ?
Kant : “dans une société de gens sages, il n’y aurait pas besoin de règles” , d’État, de police car les gens
comprendraient pourquoi voler autrui, se battre, etc est mauvaise pour la vie d’autrui.
Nous avons justement
des lois car les gens animés de leurs désirs, de leur passion etc vont dans certaines circonstances porter
préjudice, nuire aux autres , ce qui va impliquer de la violence, du chaos.
Dans notre monde, la sanction devient un souci d’efficacité (théorie éducative) en lui imposant quelque
chose qu'il n'aime pas ou en lui soustrayant ce qu’il aime.
On conditionne son comportement.
Contexte : au 19es, formation de l’État Nation.
Aujourd’hui, l’État a plus de pouvoirs que l’Église.
Les lois de
l’État sont sacrées (c’est à dire impossible à remettre en cause).
On est obligé de les respecter, voire de les
craindre.
Spinoza
Si tous les êtres humains étaient gouvernés par la raison, il n’y aurait pas besoin de loi car ils
comprendraient par leur intelligence pourquoi vivre en bonne entente c’est mieux que de vivre dans le conflit
et la violence.
Quelqu’un qui est rationnel comprendra pourquoi c’est dans son intérêt de comprendre qu’il
faut être honnête.
MAIS pour Spinoza, la plupart des hommes sont gouvernés par leurs désirs et non pas la
raison, qui les aveugle et les font se tromper sur leurs réelles intentions.
Comme tous les êtres humains ne
sont pas raisonnables, il faut la loi.
L’idée d'infantilisation des adultes par l’État ET ARGUMENT DE Nietzsche
Mais des règles peuvent être utiles pour la vie en société (cf argument de Nietzsche).
L’homme d’État se
trouve comme un guide vers la justice et le bien.
L’Homme ne semble ici pas capable de se gouverner luimême.
La logique de la sécurité
Pour problématiser la question de la légitimité et de l’intervention de l’Etat pour restreindre la liberté
individuelle , au motif de la protection de personnes
Nietzsche disait que l’’État n’a aucune légitimité.
L’État est devenu une idole.
Nietzsche lui consacre un chapitre intitulé « De la nouvelle idole », dans
lequel il explique que l’institution de pouvoir a profité de la « mort » de Dieu et de la « fatigue » des hommes
pour le remplacer.
Le statut de nouvelle idole de l’État repose plus précisément sur l’origine qu’il
revendique : il affirme provenir du peuple, en être l’émanation, ce qui garantirait qu’il défend bien ses
intérêts.
Or, il s’agit là d’un mensonge : « (…) l’État ment, dénonce Nietzsche, dans toutes ses langues du
bien et du mal ; et, dans tout ce qu’il dit, il ment – et tout ce qu’il a, il l’a volé.
Tout en lui est faux ; il mord
avec des dents volées, le hargneux.
Même ses entrailles sont falsifiées »
Etude de cas : l’affaire du “lancer de nain”:
A Morsang-sur-Orge, 1992, un patron de discothèque décide d’inviter dans son club pour un spectacle, une
équipe de lancer-de-nain.
Le maire de la ville (donc un représentant du pouvoir local) interdit cette pratique
dans sa ville.
Il y a un passage de cet arrêté au tribunal administratif qui est refusé, puis au conseil
constitutionnel qui accepte cet arrêté.
Donc le maire a le droit d’imposer cette interdiction.
Les motifs donnés
par le conseil constitutionnel sont que : -ça portait atteinte à l’ordre public et -ce spectacle portait atteinte à la
dignité humaine (leçon morale).
C’est une décision arbitraire et paternaliste.
La notion de dignité humaine est vague et elle est appliquée de
manière arbitraire.
La santé publique peut être une forme de propagande d’État car elle a des discours très normatifs.
Réflexion sur la légitimité et légalité
Def de la légalité : le droit positif (écrit, public)
Def de la légitimité : la conformité d’une règle, d’un comportement a des principes moraux que l’on considère
comme quelque chose d’universel.
Le caractère arbitraire de l’étude de cas du lancer de nain intervient car la notion de dignité humaine est
vague, elle n’est pas clairement déterminée.
Et cela pose problème dans le droit, car le droit nécessite des
concepts clairs pour que leur interprétation ne soit justement pas arbitraire.
La légitimité de la loi naît de la
question de “qu’est-ce qui est juste” ? La loi n’apparaît pas comme impartiale et donc peu légitime.
État = institutions = personnes qui les dirigent.
Si ces personnes sont malhonnêtes, les lois seront vues
comme injustices, peu équitables.
Il y a un problème dans l’impartialité de l’État.
Il y a une morale universelle et une morale de groupe / la
mienne (et qui ne doit pas être imposée).
C’est le cercle vicieux de la justice de Rousseau.
Il faut théoriser la
démocratie mais il y a un problème : pour créer des institutions justes, il faut des hommes justes… et qu’ils
soient éduqués de façon juste.
Mais où se trouvent les instructeurs justes ?
Moi, de ma morale personnelle, si je trouve une décision indigne, j’ai le droit, mais je ne devrais pas vouloir
imposer aux autres l’interdiction d’une pratique qui ne pose pas de problèmes à autrui, surtout s’ils sont
volontaires et consentants.
Cf argument de Ruwen Ogien dans droit et morale: Il y a une morale universelle qui devrait s’appliquer à tout
le monde et son critère le moins arbitraire c’est de ne pas nuir à autrui (dans le sens général de respecter le
droit des autres) et il y a aussi une morale plus particulière à distinguer, celle de mon groupe, la mienne (ce
que l’on juge digne ou indigne, honorable ou pas honorable) mais c’est ma conception à moi.
Je peux
l’appliquer mais je ne dois pas l’imposer aux autres.
Si on impose cette loi : on nuit aux droits des autres.)
L'argument anarchiste et de l’autodétermination :
-> 1.
Noam Chomsky est le plus grand critique de la société étrangère des USA (cad les forces
militaires utilisées sur les relations sociales).
C’est un penseur anarchiste qui pourtant dit que l’on a besoin
de l'État pour protéger les gens.
-> 2.
support : extrait du documentaire :” Ni dieu ni maître ! Une histoire de l’anarchisme” (arte)
Extrait numéro 1: une représentation historique et théorique du mouvement anarchiste.
19e siècle : la question sociale -> Proudhon, Bakounine -> révolution sociale.
L’anarchiste s’oppose au communisme et au capitaliste.
La question sociale de l’époque est : la société progresse mais il y a une grande misère des travailleurs,
alors comment résoudre ce problème ? (trop grande différence de richesse entre les propriétaires et les
travailleurs).
Il faut concilier l’égalité et la liberté : c’est la valeur fondamentale de l’anarchisme (“l’absence
de pouvoir”.
Proudhon, 1840.
dit : “je suis anarchiste”.
Venant d’un milieu social populaire, il dénonce les inégalités
sociales.
“La propriété, c’est le vol” -> début de l’idée anarchiste (la propriété ici étant vue comme le
fondement de l’ordre social contre lequel Proudhon veut lutter).
Il est considéré comme le père de
l’anarchisme, rapidement suivi par Karl Marx notamment.
L’anarchisme s'internationalise.
Exemple d’essai de l’anarchisme : la commune de Paris où le pouvoir appartenait au peuple (c’est la
première tentative de destruction de l’État et de prise en main de la vie économique, sociale, politique par le
peuple)/ Grande figure : Louise Michel.
Après la répression des communards, il y a volonté des anarchistes
à prendre les armes (la grève devient un moyen de lutte).
Bakounine ajoute le principe de la révolution armée, ce qui divise ce mouvement socialiste.
—---> Le problème de l’anarchisme : il est divisé :
•
l’anarchisme révolutionnaire (anarchisme avec armes)
•
réformistes (anarchisme syndical avec instruction du....
»
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