Sénèque, De la colère, préambule
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
raison.
La colère est la propre de l'homme est à l'animal, on peut seulement appliquer une forme deférocité qui n'est pas de la colère au sens om l'animal n'attaque pas un autre animal en vertu decertaines raisons, mais instinctivement.
Bien que fruit de l'ardeur et non fondée en raison, la colère,tout comme la luxure, est donc une forme de désir complexe qui appartient à l'être raisonnable seul.L'exemple de la luxure vise à montrer que si l'animal possède certains plaisirs, il ne possède néanmoinspas le gout de ces plaisirs, come celui de la luxure qui suppose la raison au sens où la luxure semblesupposer la conscience de ce qu'est ce plaisir et ne pas pouvoir se faire instinctivement.
De même, lacolère est motivée par des raisons, alors que l'impétuosité animale ne l'est pas. § Dès lors, dire que l'animal est colérique, comme le ferait un poète, c'est personnifier l'animal, luiconférer des caractéristiques qui sont celles de l'homme et en faire une personne qui réfléchit etmotive ses choix.
Cette personnification est le propre de la poésie qui parle par images et métaphoresmais elle n'est pas un langage convenable en dehors de la création poétique.
De même, les verbes« se fier » et « songer » attribués au cerf et à l'ours sont des personnifications dans la mesure où ilsrenvoient à des capacités dignes d'un être raisonnable et non d'un animal.
Un cerf ne se fie pas àquelque chose, il n'a pas de faculté rationnelle lui permettant de prendre conscience que l'action qu'ilaccomplit résulte d'un choix de sa part et est motivée par quelque chose.
Il agit instinctivement,immédiatement, dans réflexion. § Les animaux ne sont pas mus par les passions comme le sont les hommes, et en témoignent ladifférence entre leurs modes de vie : les hommes s'assemblent, s'affrontent en fonction de leurspassions, là où si les animaux s'unissent parfois, ce n'est que par instinct.
De sorte que l'on ne peutpas parler de bien ou de mal animal mais seulement humain.
Le bien résulte de passions tournées versautrui telles que l'amour et le mal de passions tournées contre autrui telles que la haine.
Or, ce ‘est nipar amour ni par haine que les animaux s'unissent mais en fonction du besoin et de l'instinct naturelen eux. § Sénèque s'emploie alors à établir la différence entre les hommes et les animaux : l'homme seul possèdela pensée et de fait la faculté de prévoir les choses, d'anticiper sur elles et de les réfléchir.
Ils ontune voix et une langue mais inarticulées, dans la mesure où il n'a pas de pensée.
Les animaux ont bienalors un langage mais ils ne parlent pas comme les hommes, ils ne peuvent articuler des mots pour sefaire comprendre.
Leur langage est autre et moins élaboré.
Ils ont la faculté de se mouvoir mais ceprincipe n'est pas rationnel mais instinctif, de sorte qu'ils ne peuvent parvenir à le concevoirclairement aussi bien que les hommes conçoivent la raison qui les meut.
L'absence de raison fait doncde l'animal un être moins développé que l'homme. § Leur instinct les rend donc violents mais ils ne se représentent pas la douleur qu'ils donnent oureçoivent, de sorte qu'ils n'éprouvent aucune passion, telle que la tristesse ou le souci.
C'est pourquoiaprès avoir été attaqués par exemple, les animaux n'auront pas peur d'être attaqués de nouveau, demême qu'ils ne se feront pas de souci.
D'où l'opposition de leurs attitudes : ils peuvent passer d'unétat d'arder intense à celui de la tranquillité elle-même la plus intense : ils ne gardent aucune tracede leurs actes, ne prévoient rien, n'attendent rien, contrairement à l'homme qui tente toujours deprévoir les choses et de les anticiper. CONCLUSION.
§ Ce texte de Sénèque s'attache donc à définit la colère comme désir illimité proprement humain, fondédans l'intention et non seulement dans l'acte, de sorte que c'est le caractère motivé de la colère quila définit en propre. § De cette définition ressort que la colère est une passion spécifiquement humaine, les animaux ayant uninstinct immotivé et non une raison qui motive tous leurs actes. § De sorte que la définition de la colère se fait prétexte à une caractérisation dans la différence descaractéristiques animales et humaines..
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