sénèque commentaire sur une lettre à lucilius
Publié le 28/10/2014
Extrait du document
«
Citons quelques exemples : le corps, la richesse, les témoignages de considération, les hautes charges, soit
tout ce qu'il a par hasard, par la naissance, ne peuvent pas faire l'objet de sa fierté (vanité).
En revanche, il peut
être admiré parce qu'il possède tous les moyens pour perfectionner sa raison et ainsi contrôler ce qui dépend
de lui : opinions, tendances, désirs ou aversions,...
bref contrôler ses passions.
« Se détacher de la fortune ou de l'infortune »
L'homme grand d'âme, juste et bon, est celui qui délaisse ce que le vulgaire ambitionne comme louable tels
l'argent et les possessions, qui sont éphémères et périssables et qui ne répondent pas aux questions
existentielles (>< raison).
Les stoïciens dénoncent la joie des hasards qui est toujours de courte durée :
l'homme s'échine à mener des combats perdus d'avance entre le regret du passé et l'espérance du futur au lieu
de se confondre sur la raison et de ne désirer que de l'améliorer dans la seule dimension importante : le
présent.
Cette attente résignée se double d'une injustice puisque la chance frappe certains plutôt que d'autres
tout aussi pleins d'espoirs et que le plaisir est non seulement d'attraper un hasard mais aussi de constater la
déception du voisin, toujours dans l'attente.
Son désir d'un bonheur infini et sa conscience de sa finitude enferme l'homme dans l'angoisse et l'incertitude
(Fortune = réponse facile) au lieu de l'amener à tenter d'être heureux avec ce qu'il a, soit à développer son
unique et véritable vertu.
« Vivre selon sa nature »
Il n'est qu'une seule exigence que l'homme doit à tout prix s'imposer à lui-même : suivre sa nature.
Suivre sa
nature est faire l'usage de sa raison et par conséquent contrôler ses passions (les prévenir aussi) et ne pas se
laisser affecter, dépasser par les caprices de la Fortune.
De cette façon, il reste maître de son destin et
conserve ainsi sa liberté qui s'accorde à la nature humaine.
L'homme de bien, éprouvé par l'infortune,
considère celle-ci comme nécessité puisqu'elle le conforte dans la voie de la vertu.
Il ne sera de toute façon
jamais vraiment malheureux puisque, en vertu du stoïcisme, la Providence veille sur lui et tout finit toujours
bien aux sein d'une harmonie cosmique..
»
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