Selon Soljenitsyne, « une littérature [...] qui n'ose communiquer à la société ses propres souffrances et ses propres aspirations, qui n'est pas capable d'apercevoir à temps les dangers sociaux et moraux qui la concernent, ne mérite même pas le nom de littérature. » Pensez-vous, comme Soljenitsyne, qu'une oeuvre littéraire doive assumer une telle responsabilité dans la société de son temps ?
Publié le 10/06/2009
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Il existe diverses conceptions de la littérature et de sa fonction. En effet, selon différentes personnes, elle peut avoir une visée éducative, philosophique, esthétique ou même divertissante. D'après Soljenitsyne, la critique des moeurs de la société – l'engagement littéraire – serait l'unique but de la littérature : « Une littérature [...] qui n'ose communiquer à la société ses propres souffrances et ses propres aspirations, qui n'est pas capable d'apercevoir à temps les dangers sociaux et moraux qui la concernent, ne mérite même pas le nom de littérature. « Jean-Paul Sartre en convient dans son essai Qu'est-ce que la littérature ? : l'écrivain est un parleur et «parler, c'est agir«. En parlant, on dévoile, et «dévoiler, c'est changer«. Sartre nous dit donc : écrire, c'est révéler et révéler, c'est informer le lecteur sur le monde qui l'entoure. Il explique qu'on ne peut donc demander ni au peintre, ni au musicien de s'engager, et que l'écrivain doit s'engager tout entier dans ses ouvrages. La littérature est-elle seulement l'engagement de l'écrivain pour dénoncer la société ou peut-elle avoir d'autres fonctions ? Pour répondre à ce problème, nous examinerons dans un premier temps les différentes visées que peut avoir la littérature, avant de s'attarder sur l'engagement, une de ses fonctions plus profondes.
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