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Se peut-il qu'un homme échappe a son temps ?

Publié le 27/02/2005

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L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. Tel est le premier principe de l'existentialisme. C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité, et que l'on nous reproche sous ce nom même. Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou que la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ; rien n'existe préalablement à ce projet ; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être. Non pas ce qu'il voudra être.

Lorsque l'on affirme qu'on vit avec son temps, ou encore que les temps changent, on n'emploie pas le terme « temps « dans le même sens que quand on dit que l'horloge permet de mesurer le temps. Ainsi, dans l'expression « échapper à son temps «, c'est au premier  sens du terme que l'on pense. Le temps est alors compris comme l'ensemble des circonstances (étymologiquement, ce qui se tient autour)- sociales et historiques- dans lesquelles un homme vit. Echapper à son temps, cela signifierait donc soit se soustraire activement à ce qu'on peut appeler son conditionnement, soit en être éloigné sans l'avoir choisi (homme né loin de tout et de tous, dans une contrée déserte).

Ce même homme pris en exemple n'est-il pas un être mythique ? Se peut-il qu'un homme échappe à son temps ? L'intitulé nous invite à penser que l'homme subirait son temps, c'est-à-dire qu'il ne pourrait pas choisir de ne pas vivre là où il vit, au coeur d'une époque, dans un cadre social et économique déterminé. On doit dés lors se demander si l'homme peut se libérer de tout conditionnement, c'est-à-dire s'il en a la capacité, et comment il l'acquiert.

 

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« "De tous les arguments qui nous persuadent que les bêtes sont dénuées de pensée, le principal, à mon avis, est quebien que les unes soient plus parfaites que les autres dans une même espèce, tout de même que chez les hommes,comme on peut voir chez les chevaux et chez les chiens, dont les uns apprennent beaucoup plus aisément qued'autres ce qu'on leur enseigne ; et bien que toutes nous signifient très facilement leurs impulsions naturelles, tellesque la colère, la crainte, la faim, ou d'autres états semblables, par la voix ou par d'autres mouvements du corps,jamais cependant jusqu'à ce jour on n'a pu observer qu'aucun animal en soit venu à ce point de perfection d'userd'un véritable langage c'est-à-dire d'exprimer soit par la voix, soit par les gestes quelque chose qui puisse serapporter à la seule pensée et non à l'impulsion naturelle.

Ce langage est en effet le seul signe certain d'une penséelatente dans le corps ; tous les hommes en usent, même ceux qui sont stupides ou privés d'esprit, ceux auxquelsmanquent la langue et les organes de la voix, mais aucune bête ne peut en user ; c'est pourquoi il est permis deprendre le langage pour la vraie différence entre les hommes et les bêtes." 2- Qu'est-ce que se libérer ? La liberté, faculté de choisir, est ce qui ne dépend que de l'homme.

La pensée,et ainsi le langage, sont ce qui nous libèrent. Texte de Kant "Les Lumières, c'est la sortie de l'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable.

L'état de tutelleest l'incapacité à se servir de son entendement sans la conduite d'un autre.

On est soi-même responsable de cetétat de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de larésolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre.

Sapere aude ! Aie le courage de te servir de tonpropre entendement ! Voilà la devise des Lumières.

Paresse et lâcheté sont les causes qui font qu'un si grandnombre d'hommes, après que la nature les eut affranchis depuis longtemps d'une conduite étrangère, restentcependant volontiers toute leur vie dans un état de tutelle ; et qui font qu'il est si facile à d'autres de se posercomme leurs tuteurs.

Il est si commode d'être sous tutelle.

Si j'ai un livre qui a de l'entendement à ma place, undirecteur de conscience qui a de la conscience à ma place, un médecin qui juge à ma place de mon régimealimentaire, etc., je n'ai alors pas moi-même à fournir d'efforts.

Il ne m'est pas nécessaire de penser dès lors que jepeux payer ; d'autres assumeront bien à ma place cette fastidieuse besogne.

Et si la plus grande partie, et de loin,des hommes (et parmi eux le beau sexe tout entier) tient ce pas qui affranchit de la tutelle pour très dangereux etde surcroît très pénible, c'est que s'y emploient ces tuteurs qui, dans leur extrême bienveillance, se chargent de lessurveiller.

Après avoir abêti leur bétail et avoir empêché avec sollicitude ces créatures paisibles d'oser faire un passans la roulette d'enfant où ils les avaient emprisonnés, ils leur montrent ensuite le danger qui les menace s'ilsessaient de marcher seuls.

Or ce danger n'est sans doute pas si grand, car après quelques chutes, ils finissent bienpar apprendre à marcher ; un tel exemple rend pourtant timide et dissuade d'ordinaire de toute autre tentativeultérieure. Transition : On peut échapper à son temps en s'en libérant.

Il nous faut cependant maintenant analyser plus précisément le rapport entre la liberté et l'histoire, puisqu'à l'issue de notre première partie, nous avons compris queles circonstances extérieures définissant le temps correspondait à l'histoire, et que dans notre seconde partie, nousavons vu que l'homme était un être qui pouvait être libre. III- Histoire et liberté. 1- La raison, médiation entre histoire et liberté.

On n'échappe pas à son temps, mais on peut ne plus en dépendre grâce à la raison. Textes de Hegel "On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces "mobiles", circonstances, excitations et impulsions.

Laformule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive.

Mais, en vérité, mon comportement n'a pasété seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé tellescirconstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles.

Il n'est ici aucune place pour la relation decausalité.

Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et mon vouloir n'est pas l'effet de ces circonstances.La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement.

Mais, en tant queréflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances.

Dans la mesure où l'homme allègue (1)qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc., il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors quesa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui.Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même." "La philosophie, précisément parce qu'elle est la découverte du rationnel, est aussi du même coup la compréhensiondu présent et du réel, et non la construction d'un au-delà qui serait Dieu sait où - ou plutôt dont on peut dire où ilse trouve, c'est-à-dire dans l'erreur d'une façon de raisonner partielle et vide [...].

Ce qui est rationnel est réel, Cequi est réel est rationnel.

C'est là la conviction de toute conscience non prévenue, comme la philosophie, et c'est àpartir de là que celle-ci aborde l'étude du monde de l'esprit comme celui de la nature.

Si la réflexion, ou le sentimentou quelque autre forme que ce soit de la subjectivité consciente considèrent le présent comme vain, se situent au-delà de lui et croient en savoir plus long que lui, ils ne porteront que sur ce qui est vain et, parce que la consciencen'a de réalité que dans le présent, elle ne sera alors elle-même que vanité.

Si, inversement, l'Idée passe[vulgairement' pour ce qui n'est qu'une idée ou une représentation dans une pensée quelconque, la philosophie. »

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