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Se connaître est-ce douter de soi ?

Publié le 27/02/2005

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Il s'agit d'agir en quelque sorte en méconnaissance de la situation, mais de porter la certitude sur sa décision et sa résolution à agir, et non pas sur l'issue de l'action, qui nous échappe du fait de son inscription dans un ordre du monde inaccessible.   -  Cette morale, d'inspiration stoïcienne (Manuel d'Epictète), permet l'action dans l'entreprise du doute. Mais la troisième maxime reste ambiguë. Devons-nous abandonner notre connaissance du monde, pour être sûr de soi ? Devons-nous choisir entre la certitude de l'action et la certitude de notre être ? L'exercice du doute ne doit pas conclure à une résignation, un abandon de la connaissance au profit de l'action, de même qu'il ne peut s'exercer au point d'interdire toute action à un sujet écrasé par l'irrésolution. C'est dans l'alliance dosée de l'exercice du doute sur soi et de la résolution que le doute permet la révélation du soi dans l'action.     III. L'exercice contrôlé du doute permet l'affirmation de soi   -Exigence méthodologique de la science moderne, le doute est aussi l'étape nécessaire de l'affirmation de l'ego. L'ego cartésien est le fondement de la subjectivité, en ce sens il est l'affirmation de l'unicité de chaque individu.

La recherche philosophique, dans sa continuelle enquête, fait route au bord d'un abîme : la folie du doute. Quotidien philosophique, mais aussi état mental que chacun en son for intérieur connaît, dans différentes configurations : de la rumination sans fin de problèmes métaphysiques à la crainte tétanisante des microbes, des accidents, et ce jusqu'aux inévitables questions « qui suis-je ? « et « que dois-je faire ? «. Douter des choses du monde et, à plus forte raison, douter de soi, peut apparaître comme un défaut, une inutilité dangereuse. Mais dans l'impératif d'exercer son jugement et d'assurer à soi certaines réalités, le doute peut être envisagé comme un outil de travail. Entreprendre de douter de soi place ainsi le sujet dans une position mal assurée, problématique. La célèbre injonction de Socrate « connais-toi toi-même « est autant un but à atteindre (le savoir humain), qu'une exigence méthodologique et morale à pratiquer (la sagesse). Mais le sujet peut-il vivre ensemble ces deux attitudes ? La nécessité d'agir au quotidien laisse-t-elle au sujet le loisir de douter de son être ? Existe-t-il une voie moyenne, où la réponse du « qui suis-je ? « permet de répondre à « que dois-je faire ? « ?

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