Sciences & Techniques: Psychiatrie : ils ont exploré l'esprit humain
Publié le 22/02/2012
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à vie.
Mais il faut se méfier des miracles Au bout d'un an de prescriptions, apparurent les effets secondaires : la déprimes'installait au fur et à mesure que le délire s'éloignait.
Même après la mise au point des premiers antidépresseurs, en1957, la nécessité d'associer médication et psychothérapie demeurait flagrante.
Car, depuis le début du XXe siècle et les stupéfiantes théories de l'Autrichien Sigmund Freudsur l'inconscient, ce ne sont plus seulement les médecins et les biologistes qui tentent decomprendre ce qui se cache dans notre crâne.
Dans les années 50, la psychanalyse est unediscipline en pleine vitalité.
Or, les praticiens de cette technique sont troublés parl'efficacité de la chlorpromazine.
Freud avait pourtant prédit que les maux psychiques seguériraient un jour grâce à des traitements chimiques.
Des médicaments hormonaux,pensait-il, puisqu'il fondait sa théorie sur la libido.
Mais, quelques décennies plus tard, alors que leur discipline se tient fort à l'écart de la neurologie, lespsychanalystes jugent inacceptable d'expliquer les troubles psychiques par des processus chimiques.
Il faut direqu'au début des années 50 on ne sait que de façon très imprécise comment fonctionne le cerveau.
Les biologistes du XIXe siècle avaient constaté, d'une part, le rôle de substances chimiquesdans la stimulation des muscles, d'autre part, la présence de courants électriques dans lecerveau.
Au tout début du siècle, alors qu'on venait d'identifier les cellules nerveuses ducerveau, les neurones, et leurs points de jonction, les synapses, certains biologistes eurentune géniale intuition : la diffusion du signal nerveux au travers de la synapse ne serait-ellepas due à des substances chimiques ? Mais l'idée est trop audacieuse, trop choquante.C'est l'époque où règne l'idée dualiste de la séparation du corps et de l'esprit.
Il paraît donc normal que ce soient deux mécanismes distincts qui régissent le système nerveux central : le cerveau, tenu pour lesiège de l'âme et de l'esprit, et le système nerveux périphérique, qui commande le corps ; la chimie, matérielle, pourles parties inférieures, et l'électricité, impalpable, pour la partie supérieure.
En 1921, le biologiste allemand Otto Loewi constate que des substances chimiques, l'acétylcholine et l'adrénaline,interviennent dans la stimulation nerveuse du coeur.
Il ébauche une théorie chimique de la transmission synaptique.Dès 1924, son compatriote le neuropsychiatre Hans Berger invente un procédé qui, pour la première fois, permetd'enregistrer l'activité électrique du cerveau humain : l'encéphalogramme.
Auparavant, on ne l'observait que sur lesanimaux, boîte crânienne ouverte.
En plaçant des électrodes sur le cuir chevelu, Hans Berger découvre les deuxprincipaux rythmes cérébraux normaux, alpha et bêta, et décrit leur altération chez les épileptiques.
A la fin des années 30, les neurophysiologistes britanniques Allan Hodgkin et Andrew Huxley, travaillant en tandem,décrivent l'influx nerveux comme une onde électrique déclenchée par les mouvements des ions sodium et des ionspotassium à travers la membrane du neurone.
Chimie et électricité se trouvent enfin réunies.
Aveuglés par leurs a priori
Parallèlement à ces travaux purement biologiques se forment les sciences du comportement.Dans les années 20, en Russie, le physiologiste Ivan Pétrovitch Pavlov pose les bases-toujours valides de la psychophysiologie, c'est-à-dire le lien entre la physiologie du systèmenerveux et le comportement.
Il montre, chez l'animal, comment le comportement peut êtreconditionné par l'instauration de réflexes liés à des associations mentales.
En 1935, l'éthologue autrichien Konrad Lorenz met en évidence un phénomèned'apprentissage irréversible, l'empreinte, qui incite tout animal nouveau-né à suivre lapremière forme en mouvement qu'il voit sa mère, un leurre ou le chercheur lui-même.
Tous ces savants croient alors que cerveau peut se découper en aires qui seraient le siège de capacités définies.Idée simpliste, mais que semble confirmer l'observation des handicaps moteurs et/ou psychiques que présentaientles nombreux soldats de la Première Guerre mondiale blessés à la tête par des éclats d'obus.
On dissèque postmortem les cerveaux de certains malades afin de mettre leurs troubles en relation avec une éventuelle lésioncérébrale.
On pratique des lésions sur des cerveaux animaux.
Bien que ces expériences montrent que plusieursrégions cérébrales sont impliquées dans chaque opération mentale, les neurophysiologistes sont aveuglés par leurs apriori..
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