Sciences & Techniques: L'invention de la radio

« se modifie.

Dans son Traité sur l'électricité et le magnétisme (1873), il énonce sa théorie électromagnétique de la lumière.

Il établit queles champs magnétiques et électriques, généralement " ancrés " sur un support électriquement chargé ou magnétisé, peuvent sepropager dans l'espace sous forme d'ondes électromagnétiques transportant de l'énergie - donc de l'information - à la vitesse de lalumière.

Il édifie le socle théorique sur lequel s'appuiera Heinrich Hertz (1857-1894) pour découvrir les ondes qui portent son nom. A l'âge de 20 ans, Hertz décide de se consacrer aux sciences de la nature.

A Berlin, il devient l'élève du physicien et physiologisteHermann von Helmholtz et obtient le diplôme de docteur en physique après seulement cinq semestres d'études ! Professeur de physique à l'école polytechnique de Karlsruhe, capitale du grand-duché de Bade, il enseigne la théorieélectromagnétique de Maxwell et bricole une foule d'appareils pour démontrer l'existence d'" ondes de force électrique ".

Il étudieinlassablement la propagation des ondes électromagnétiques, qui font " sauter " l'énergie électrique d'un circuit à un autre, sans l'aided'un fil conducteur. Sur la bonne fréquence En 1887, il invente et construit un oscillateur qui lui permet de travailler sur de très hautes fréquences, plusde 100 millions d'oscillations par seconde - on dira plus tard 100 mégahertz (MHz).

L'oscillateur comprenddeux sphères de cuivre, creuses, d'une trentaine de centimètres de diamètre, reliées par un conducteurrectiligne coupé en son milieu par l'intervalle éclateur - petite discontinuité dans un circuit conducteur, dontla longueur peut être réglée par une vis micrométrique.

Les sphères sont soumises à des déchargesélectriques.

Les charges s'y accumulent jusqu'au moment où l'étincelle éclate dans l'éclateur.

Cescourants alternatifs de haute fréquence induisent des courants dans un conducteur voisin, le résonateur, produisant de petites étincelles dans l'éclateur qui y a été aménagé. L'oscillateur et le résonateur sont les modèles primitifs d'un émetteur et d'un récepteur de radio.

Ainsi, en 1888, Hertz découvre lesondes hertziennes - étape concrète vers l'invention de la radio - et en mesure les longueurs.

Il n'imagine pas que la propagation puisses'étendre au-delà du laboratoire, et n'envisage pas l'utilisation des ondes électromagnétiques pour communiquer. En 1890, le physicien Edouard Branly (1844-1940), professeur de physique à l'Institut catholique de Paris, constate qu'une étincelleprovoquée à proximité d'un tube rempli de limaille métallique rend celle-ci conductrice.

Un léger choc sur le tube à limaille détruit sacohésion et lui fait perdre sa conductivité.

Le phénomène se produit à distance, même si l'on enferme le circuit dans une cage en verreou dans une caisse en bois, mais non pas dans une cage métallique.

Le tube à limaille est un récepteur.

Mais la radio n'est toujourspas inventée. En 1894, le Britannique Oliver Joseph Lodge (1851-1940), professeur de mathématiques appliquées puis de physique, automatise le "récepteur " de Branly.

Il lui associe un mécanisme qui donne au tube de limaille une petite secousse, laquelle détruit la conductibilitédu tube acquise sous l'effet des ondes hertziennes et le remet en état de réceptivité.

Lodge dit que la limaille a d'abord été " cohérée "et qu'il faut la " décohérer ".

Il donne au tube le nom de coherer, qui sera francisé en " cohéreur ", terme adopté malgré lesprotestations de Branly, qui tenait à son " radioconducteur ". En septembre 1894, Lodge fait fonctionner sur plusieurs dizaines de mètres un appareil de télégraphie hertzienne dans un butpédagogique, mais il ne pense pas à la radio.

(Il fut le premier à suggérer, en 1894, que le Soleil est une source d'ondes hertziennes,ce qui ne fut confirmé qu'en 1942.

A partir de 1910, il dérapa vers le spiritisme.) A la fin du XIXe siècle, la radio est dans l'air du temps.

Certains la pressentent.

Par exemple, le physicien britannique WilliamCrookes, qui déclare en 1892 que les ondes électromagnétiques " pourront transpercer des milieux tels qu'un mur ou le brouillardlondonien, qui seront donc transparents à ces ondes.

On voit ainsi apparaître l'étonnante possibilité d'un télégraphe sans fil ".

Lamême année, aux Etats-Unis, la société American Telegraph and Telephone (AT&T) entreprend des recherches sur l'utilisation desondes hertziennes pour la téléphonie sans fil, mais y renonce, faute d'un détecteur approprié. Aleksandr Stépanovitch Popov (1859-1906), parfois désigné comme l'inventeur de la radio, va prendre le relais.

Ce Russe, professeurde mathématiques et d'ingénierie électrique à l'Ecole de la marine de Kronstadt construit, en 1895, un appareil destiné à enregistrerles perturbations électriques dans l' atmosphère .

Selon lui, son appareil peut également recevoir des signaux émis par l'homme, pourvu que la source soit suffisamment puissante.

En mars 1896, il réussit la transmission et la réception d'ondes hertziennes entre diversbâtiments de l'université de Saint-Pétersbourg.

Il utilise des antennes verticales pour améliorer la réception.

En septembre, il établitdes communications radio sur une dizaine de kilomètres, entre des navires au large et le port de Kronstadt. Marconi, bricoleur de génie Il croit bien être l'inventeur de la radio.

Mais, aux yeux de l'histoire, Marconi l'a précédé : l'Italien en seraofficiellement récompensé par le prix Nobel de physique en 1909. Guglielmo Marconi (1874-1937) est né à Bologne d'un père italien et d'une mère irlandaise.

Plus qu'un scientifique, cet homme de génie est un "inventeur ", qui, dans l'enthousiasme de la jeunesse, s'est fixé pour but d'affranchir la télégraphie de lacontrainte des fils.

Adolescent, il se passionne pour l'électricité et l'électromagnétisme.

A 20 ans, ilinstalle un atelier dans le grenier de la maison familiale et entreprend ses transmissions à distance parondes hertziennes.

Il ignore les objections des scientifiques qui prétendent que la dispersion des ondes et. »