Sciences & Techniques: Démographie : combien sommes-nous ?
Publié le 22/02/2012
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Depuis 1900, la population européenne s'est ainsi accrue d'un quart, et celle de l'Asie d'un tiers.
Mais dans le même temps, l'effectifhumain a été multiplié par 2,5 en Amérique latine, et par 3 en Afrique.
D'un autre côté, les changements démographiques majeurs n'ont pas été partout contemporains.
Les grandes mutations observéesdans les pays en voie de développement depuis le milieu de ce siècle se sont opérées dans les pays industrialisés dans la deuxièmemoitié du XIXe siècle.
Et c'est d'ailleurs sur l'évolution désormais achevée des pays riches que les démographes fondent leursanalyses.
Ils reconnaissent dans les changements actuels une transition entre deux régimes démographiques homogènes, stables.
Le premier de ces régimes est caractérisé par une mortalité forte, associée à une natalité élevée.
Les taux de l'une et de l'autres'équilibrent alors de telle sorte que la croissance de la population résultante est faible.
Jusqu'à l'enclenchement de la révolutionindustrielle, l'ensemble de l'humanité s'est trouvée dans ce cas.
La seconde situation correspond, elle, à une mortalité faible contemporaine d'un bas niveau de natalité avec, une fois encore, unecroissance résultante de faible ampleur.
C'est le stade qu'ont désormais atteint les pays européens.
Le passage entre les deuxsituations, qui correspond à l'apparition de très nombreux déséquilibres et peut se produire selon des modalités et des rythmesvariables, a été baptisé transition démographique .
Mise à part la date plus ou moins tardive du démarrage de cette transition, c'est surtout la modulation imprimée par la diversité destaux de fécondité qui explique les grandes disparités du rythme d'accroissement des populations.
Et de fait, l'érosion de ce taux defécondité semble aujourd'hui générale : elle concernerait les 9/10e de la population mondiale.
Au total, depuis les années 1960, lenombre d'enfants par femme a ainsi baissé de 27 %.
Cela s'explique notamment par la limitation des naissances, que pratiquentactuellement 51 % des femmes mariées dans le tiers monde.
Mais on peut également y voir le résultat de l'extension del'industrialisation et du progrès économique : il existe en effet une corrélation marquée entre le reflux du taux de fécondité, ledéveloppement de l'instruction et le statut de la femme.
Taux de croissance en baisse
Dans les pays industrialisés, après avoir connu un pic au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le rythme de croissancedémographique n'a cessé de baisser.
Il est désormais souvent inférieur à 0,8 % par an.
Dans le tiers monde, le point culminant de lacroissance de la population a été plus tardif.
Il eut lieu au cours des années 1960 en Amérique latine, aussitôt après en Asieméridionale et orientale, puis dans les années 1970-1980 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Seule l'Afrique subsaharienne, avecun taux avoisinant les 3 %, semble poursuivre sa progression, encore qu'une décroissance notable de la fécondité soit désormaisenregistrée dans plusieurs pays.
" Là où les situations restent encore les plus préoccupantes (Nigeria, Côte d'Ivoire, Tchad…), commente Hervé Le Bras , la catastrophe souvent annoncée ne semble plus à craindre ".
Une chose est sûre : le grand virage au cours duquel le rythme de croissance démographique planétaire a atteint son maximum doit être situé dans les années 1965-1970.
A cette époque, la mortalitéétait nettement en déclin et la fécondité restait encore forte.
Le taux de croissance a ainsi plafonné à 2,1 %.
Une situation quel'humanité ne connaîtra certainement plus jamais, le retour à une natalité élevée n'étant plus désormais envisagé.
Le déclin généralisé du taux de mortalité depuis une cinquantaine d'années est à mettre sur le compte desprogrès de la médecine et de l'hygiène, de plus en plus de personnes en bénéficiant.
S'il reste, notammenten Afrique, des îlots de population où la situation sanitaire est tragique, la mortalité infantile a néanmoinsglobalement diminué de 33 %, entre 1965 et 1985.
Et sur la même période, l'espérance de vie à lanaissance a augmenté de 16 %.
Résultat : on compte aujourd'hui sur Terre plus de 1,8 milliard d'êtres humains de moins de 15 ans.
Bien que le record soit pour l'instant détenu par le Yémen, avec 52 % de la population âgée de moins quinze ans, ce sont pourl'essentiel les pays situés entre le Kenya et le Zimbabwe, ainsi que l'Algérie et Madagascar, qui accueillent les populations les plusjeunes de la planète.
Plus généralement, les jeunes constituent 45 % de la population africaine.
A l'inverse, on observe un déficit enjeunes dans les pays où la fécondité a le plus décliné (Europe, Japon et nouveaux pays industriels d'Asie), et où la réduction du tauxde mortalité piétine.
Parallèlement, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans sur notre globe n'a cessé d'augmenter, pour atteindre 350 millions.On les trouve surtout au centre de l'Europe.
Mais le vieillissement démographique commence également à affecter l'Inde et la Chine, où le nombre des plus de 65 ans, estimé à environ cent millions de personnes, a doublé au cours des vingt dernières années.
Et ilpèse désormais de tout son poids dans le vieillissement global de la population humaine.
Il y a quinze ans, l'âge médian des Homosapiens était ainsi de 21,6 ans.
Aujourd'hui, il est de 23,4 ans.
Il est important de noter que les disparités ne concernent pas seulement le taux d'accroissement de la population, sa situationéconomique et sanitaire, ou sa pyramide des âges.
Elles se retrouvent aussi dans les modalités d'occupation des terres.
De fait, surl'ensemble de la planète, on rencontre aujourd'hui en moyenne 41 Homo sapiens au kilomètre carré.
En termes stricts, le domainegéographique occupé par l'Homme, correspond environ à un dixième de la surface terrestre.
Mais en réalité, si l'on excepte les régionsdes grands glaciers polaires très peu peuplées, l'humanité s'étend aujourd'hui sur presque toute la surface des terres émergées.
Et ce,suivant diverses répartitions.
La population est ainsi distribuée de façon très lâche dans le domaine aride (Mauritanie, Mongolie, Australie, avec des densitésproches de deux habitants au kilomètre carré).
Ailleurs, elle se concentre dans des villes, voire dans des cités-territoires hautement.
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