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Sciences et qualités morales ?

Publié le 13/10/2013

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2° Bien mieux, chacune des qualités intellectuelles qui constituent l'esprit scientifique présente un intérêt éthique, à tel point que le logicien GoBLOT a pu soutenir que cet esprit est fait surtout «de qualités morales«. Il n'est pas jusqu'à des qualités telles que le souci de précision, le goût des idées claires et même l'esprit critique qui ne soient précieuses à cet égard. - 30 Il n'y a d'ailleurs pas seulement dans l'esprit scientifique des qualités intellectuelles, mais aussi des qualités du coeur et de 'la volonté : amour du vrai,

« n'a en vue que les applications pratiques.

La science authentique (cf.

sujet 3, § II A) est tout autre chose.

Celle-ci peut développer des qualités d'esprit qui sont indispensables à la culture de l'esprit (cf.

sujets 18-19, § II B 4°).

A.

- C'est ainsi que les Mathématiques peuvent contribuer de plusieurs façons à éduquer l'intelligence.

- 1° Elles nous donnent le goût des idées claires et précises, des définitions rigoureuses, et nous enseignent ainsi à nous défier de l'à peu près qui est la mort de la recherche intellectuelle.

Le langage mathématique, disait le mathématicien J.-B.

FouRIER, «n'a point de signe pour exprimer les idées confuses».

- 2° Elles nous apprennent aussi à raisonner d'une façon rigoureuse, à poser clairement, à formuler explicitement nos principes et nos hypothèses, et à en déduire rationnellement les conséquences.

- 30 Ce serait une erreur de croire d'ailleurs que les Mathématiques ne font appel qu'à cc l'esprit de géométrie ll : elles exigent bien sou­ vent aussi, du moins dans la recherche, de cc l'esprit de finesse ll et certains dons d'intuition.

B.

- La pratique exclusive des Mathématiques présente cependant un danger.

cc Si nous arrivons à une intelligence parfaite des choses mathématiques, écrit E.

DURKHEIM dans L' Éducation morale (p.

289), c'est en raison de leur extrême simplicité.

» D'où la tendance, qui caractérise un certain esprit cartésien, à tout ramener à des éléments simples et que Durkheim, préludant à certaines critiques de Bachelard (Textes, II, p.

47), dénonce comme pouvant conduire à un cc rationa­ lisme simpliste ll (Ouv.

cité, p.

286).

C'est ici que les Sciences expéri­ mentales viendront utilement compléter les Mathématiques.

- 1° La pratique de ces Sciences qui, contrairement aux Mathématiques, se situent sur le terrain, non des notions idéales, mais du réel (Précis, Ph.

11, p.

113-114; Sc.

et M., p.

229-230), développera l'esprit d'obser­ vation et le souci de l'objectivité.

Savoir soumettre ses idées à l'épreuve du réel et au contrôle de l'expérience est un des éléments essentiels de la culture intellectuelle.

- 2° Ce cc sens du réel » inspirera aussi le sens de la complexité des choses, autre élément important de la culture.

C'est ainsi, comme le dit très bien DuRirnEIM (Oiw.

cité, p.

301), qu'on pourra acquérir cc le sens de l'écart qu'il y a entre la simplicité de notre esprit et la complexité des ehosPs : car c'est précisément à mesure que les hommes se sont rendu C'umpte de cet écart qu'ils uni aussi reconnu la nécessité de la méthode expérimen talc >>.

Plus quP toutes les autres, les sciences de la vie sont capables de nous faire comprendre cc ce qu'il y a de complexe dans les choses et ce que cette complexité a de parfaitement réel >l (Ibid., p.

302).

Et Durkheim ne manque pas d'étendre cette remarque aux Sciences sociales, lesquelles. »

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