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Science et recours à l'imagination

Publié le 15/09/2014

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On peut développer cette idée en faisant allusion à Newton qui re­fusait toute hypothèse. Il appelait hypothèse l'explication fictive des phénomènes où se projettent les désirs irrationnels d'une culture et qui constitue un "obstacle épistémologique".

Lire : Bachelard, La formation de l'esprit scientifique.

 

En conséquence, la véritable hypothèse scientifique, oeuvre de l'ima­gination, doit pouvoir être vérifiée. C'est le rôle de l'expérimentation que de confronter l'explication supposée possible aux phénomènes réels.

« vrai, la démarche scientifique doit-elle s'interdire d'user de l'imagi­ nation? On devine que le débat va tourner d'une part autour de la fonction qu'on attribue à l'imagination, et d'autre part des étapes de la recher­ che.

• Démarche Possible : Chercher les raisons qui justifient l'opposition des deux no­ tions-clés.

L'imagination comprise comme fonction de se représenter ce qui n'est pas présent, voire ce qui n'est pas réel, ne peut que contredire l'exigence scientifique de connaître le réel.

On peut développer cette idée par plusieurs arguments.

Un premier consistera à mettre en lumière ce qui disting~e l'imagi­ nation et la perception.

La perception est le contact immédiat qu'on a avec les choses et les phénomènes du monde extérieur.

Toute démar­ che expérimentale partant de l'observation, la perception y est une étape nécessaire.

Or l'imagination produit l'image de ce qui n'est pas là? Comment s'assurer de la conformité de l'image avec la chose? Par ailleurs, si le contact avec la chose permet de l'examiner sous de mul­ tiples aspects pour en affiner l'observation, l'image est plate et ne laisse pas scruter son contenu.

"L'objet de la perception déborde cons­ tamment la conscience ; l'objet de l'image n'est jamais rien de plus que la conscience qu'on en a ; il se définit par cette conscience : on ne peut rien apprendre d'une image qu'on ne sache déjà." Lire : Sartre, L'imaginaire, première partie.

Un deuxième argument consisterait à opposer l'image et le concept.

Tandis qu'on peut concevoir un chiliogone, polygone à mille côtés, on ne peut s'en faire une image qui ne soit confuse, et donc qui nous apporte la moindre connaissance sur cette figure.

Lire: Descartes, Méditations Métaphysiques, sixième Méditation.

Un troisième argument analyserait l'aspect trompeur de l'imagina­ tion, "cette maîtresse d'erreur et de fausseté" selon Pascal.

Soumise à l'influence des passions, le désir, la vanité, la crainte, l'imagination crée un monde illusoire auquel on croit et sur lequel la raison n'a plus de contrôle.

Lire: Pascal, Pensées, éd.

Brunschvig, fragment 82.

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