Science, croyance et vérité
Publié le 06/05/2012
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On a tendance spontanément à associer science et vérité et à opposer science et croyance. En effet, vu l’objet d’étude de la science, vu sa démarche, les applications techniques et technologiques qu’elle permet, la science semble pouvoir répondre aux trois critères les plus solides des quatre critères de la vérité.
- Est vrai ce qui emporte ma conviction (suffisante subjectivement, mais insuffisante objectivement) ; ex : La foi ; je crois fermement à l’existence de Dieu sans preuves matérielle ou insuffisante subjectivement et objectivement. J’adhère sans raison objective ni réel sentiments de conviction interne et qui s’exprime par ; « je crois que « ou encore suffisante objectivement et subjectivement ; c’est la « certitude «.
Le problème c’est que je peux être convaincu sans que ce à quoi je crois sois suffisant objectivement. La passion, l’intérêt peuvent être les seuls fondements de ma conviction et parfois (souvent) le sentiment de certitude est trop vite ressenti.
«
27.04
Les deux critères les plus solides sont la cohérence et la correspondance.
Critères auxquels la religion
et la philosophie touchant au domaine métaphysique donc échappant à toute expérience sensible et
donc ne s’appuyant pas sur l’observation et l’expérimentation, ne peuvent pas satisfaire même si le
critère de la cohérence (interne/ du discours) s’appliquant à la démonstration peut donc aussi
s’appliquer à l’argumentation.
Donc, si on associe naturellement science et vérité on oppose tout
aussi naturellement et logiquement croyance et science et on peut même penser que ce qui
constitue la science c’est le fait de rompre avec la croyance et cela à différents niveaux.
Premièrement, au niveau de l’objet d’étude lui-même la science s’occupe de la matière, du vivant, ou
de la matière inanimée.
[3 états de l’esprit humain (A.Conte)= le progrès passe par ces 3 étapes].
Si la religion prétend répondre à toutes les questions (pour quoi ? comment ? que m’est-il permis
d’espérer ?) et concerne le champ du transcendantal (le Bien/Le Vrai) et du métaphysique aussi bien
que ce qui concerne la Phusis, la science ce que Conte appelle l’esprit positif, elle, se contentant de
traiter la question du comment et d’en reste au plan de l’immanent (est immanent ce qui est
intrinsèques aux choses).
Ce que cherche la science se sont les lois effectives (et des effets étant
systématiques) invariables des phénomènes et cela par « l’usage bien combiné du résonnement et
de l’observation » (dit Conte).
L’esprit scientifique c’est l’esprit arrivé à maturité, conscient de ses
limites et modeste aussi dans ses ambitions.
Cet esprit est, selon Conte, le dernier état de l’esprit qui
pourra répondre à notre besoin de connaissance et de vérité.
Deuxièmement, au niveau de la démarche « quand l’esprit se présente à la culture scientifique, il
n’est jamais jeune, il est même très vieux, il a l’âge des ses préjugés » (dit Gaston Bachelard) et ses
préjugés sont issus de l’opinion de l’expérience première (quotidienne) et de tendances naturelles de
l’esprit à généraliser (à substantialiser) par exemple ; ce que Bachelard appelle « obstacle
épistémologique ».
Faire des sciences c’est en quelque sorte rajeunir en levant tout ces obstacles
épistémologiques (qui sont des préjugés dans le fond) qui empêchent le progrès de la science (de la
connaissance) par une catharsis (purification) d’ordre intellectuel et aussi affectif.
L’idée de
Bachelard c’est que ce qui empêche le progrès de la science ce n’est pas la complexité de son réel ni
la difficulté à l’observer, ni une insuffisance d’intelligence, mais des croyances contre lesquelles il
faut être dans une mobilisation permanente tout au long de la démarche.
03.05
Deux exemples d’obstacles épistémologiques :
1er: L’expérience première c’est celle qui fait qu’une observation scientifique n’est pas une
observation commune.
Si l’observation n’est pas guidée (ciblée) elle ne peut pas vérifier une
hypothèse.
Elle cherche non pas la variation mais la variété.
La variété est ce que la pensé
préscientifique récence.
Distinction (variété et variation) : la variation s’attache à un phénomène
particulier.
Il s’agit non pas d’observer l’apparence extérieure de tel ou tel objet, mais au contraire de
lui faire subir un certain nombre d’épreuves afin de connaitre les différentes réactions possibles d’un
même objet.
(Citation d’Alain) » Objectivation des variables et test de leur sensibilité.
Elle enrichit la
compréhension du concept et prépare la mathématisation de l’expérience .
» = c'est-à-dire
l’élaboration, la formulation mathématique, la synthèse de tous les éléments constituant le.
»
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