SAUSSURE (Ferdinand de)
Publié le 11/05/2019
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vilégie l'étude synchronique {perspective du sujet parlantt par rapport à l'étude diachronique (perspective historique). La langue, conçue comme une structure {mais Saussure n'emploie pas le mot ; ce sont les phonologues pragois qui l'introduiront dans la linguistique), un système de différences que les signes entretiennent entre eux, est opposée à la parole, qui en est la manifestation individuelle. La notion de signe linguistique est rigoureusement définie : unité constituée indissociablement d'un signifié {le concept) et d'un sgnifiant (l'image acoustique), il est à la fois arbitraire (n'ayant d'autre réalité que celle qui lui est attribuée dans une société donnée) et linéaire, il entre à la fois dans des rapports actuels (syntagmatiques) et virtuels (paradigmatiques) — Saussure disait « associatifs » — avec les autres signes de la langue. Enfin, la langue n'étant qu'un système de signes parmi d'autres, Saussure fondait le projet d'une science générale des signes, la sémiologie. L'influence des idées de Saussure, si elle n'a pas été immédiate, a été cependant considérable, sur la linguistique comme sur l'ensemble des sciences humaines : la philosophie (Merleau-Ponty), l'anthropologie (Lévi-Strauss), la psychanalyse {J. Lacan), le critique (r. Barthes). On peut trouver le phénomène étrange, si l'on songe que l'un des objectifs essentiels de Saussure était de « situer d'abord la linguistique vis-à-vis des autres sciences >>, de la différencier des autres démarches. Mais, s'il fut ainsi, selon l'expression de Benveniste, l'« homme des fondements », Saussure fut tout autant l'homme des réticences, des scrupules et des doutes : en témoignent ses recherches sur les anagrammes et à propos desquelles il écrivait à A. Meillet : « Me rendriez-vous le service, d'amitié, de des notes sur l'Anagramme dans les poèmes homériques que j'ai consignées. entre autres études, au cours des recherches sur le vers saturnien... Confidentiellement, parce qu'il est presque impossible à celui qui en a l'idée de savoir s'il est victime d'une illusion... >>. Cette illusion avait en
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vilégie
l'étude synchronique {perspective
du sujet parlantt par rapport à l'étude
diachronique (perspective historique).
La langue, conçue co=e une structure
{mais Saussure n'emploie pas le mot; ce
sont les phonologues pragois qui l'intro
duiront dans la linguistique), un système
de différences que les signes entretien
nent entre eux, est opposée à la parole,
qui en est la manifestation individuelle.
La notion de signe linguistique est rigou
reusement définie : unité c-onstituée
indissociablement d'un signifié {le con
cept) et d'un signifiant (l'image acousti
que), il est à la fois arbitraire (n'ayant
d'autre réalité que celle qui lui est
attribuée dans une société donnée) et
linéaire, il entre à la fois dans des
rapports actuels (syntagmatiques) et vir
tuels (paradigmatiques) -Saussure di
sait « associatifs » - avec les autres
signes de la langue.
Enfin, la langue
n'étant qu'un système de signes parmi
d' autre s, Saussure fondait Je projet d'une
science générale des signes, la sémiolo
gie .
L'influence des idées de Saussure,
si elle n'a pas été immédiate, a été
cependant considérable, sur la linguisti
que comme sur l'ensemble des sciences
humaines : la philosophie (Merleau
Ponty), l'anthropologie (Lévi-Strauss), la
psychanalyse {J.
Lacan), la critique
(R.
Barthes).
On peut trouver le phéno
mène étrange, si l'on songe que l'un des
objectifs essentiels de Saussure était de
« situer d'abord la linguistique vis-à-vis
des autres sciences >>, de la différencier
des autres démarches.
Mais, s'il fut
ainsi, selon l'expression de Benveniste,
l'« homme des fondements », Saussure
fut tout autant l'homme des réticences,
des scrupules et des doutes : en témoi
gnent ses recherches sur les an ag ram
mes et à propos desquelles il écrivait à
A.
MeiUet : « Me rendriez-vous le ser
vice, d'amitié, de lire des notes sur
l'Anagramme dans les poèmes homér i
ques que j'ai consignées.
entre autres
études, au cours des recherches sur le
vers saturnien...
Confidentiellement,
parce qu'il est presque impossible à celui
qui en a l'idée de savoir s'il est victime
d'une illusion ...
>>.
Cette illusion avait en réalité
un bel avenir dans la poétique
moderne..
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