Devoir de Philosophie

Sartre, "L'Existentialisme est un humanisme" : liberté de l'homme

Publié le 12/01/2011

Extrait du document

sartre

Traditionnellement l'on considère qu'il existe une "essence" ou une "nature humaine", cad un ensemble de propriétés spécifiques, fixes et universelles, qui définissent "l'homme en soi", et que cette essence se réalise dans les existences individuelles qu'elle précède donc d'une certaine manière, de même que, lorsque nous inventons un objet, l'essence de cet objet existe (dans notre esprit) avant que n'existe l'objet lui-même dans la réalité. en postulant que Dieu n'existe pas, et donc ne peut concevoir une essence humaine avant que l'homme n'existe, Sartre renverse l'analyse traditionnelle et pose que l'homme est d'abord une existence et qu'il n'est que ce qu'il a voulu être. 

sartre

« dans beaucoup d'autres, c'est l'exemple qui permet de comprendre l'analyse théorique: ce procédé est courant chezSartre.

Dans l'ensemble, l'expression de Sartre se donne comme une analyse concrète, imagée et illustréed'exemples.

Bien entendu, cette règle n'est pas toujours valable. 2.

Table des concepts Angoisse : saisie réflexive de la liberté,; la conscience appréhende alors son avenir, devantlequel elle est totalement libre.

L'angoisse diffère de la peur, dont l'objet est déterminé.

Conscience : mouvement,transparent à lui-même, par lequel nous nous dépassons vers les choses.

Contingence : caractère de ce qui nepossède pas en soi sa raison d'être.

En-soi : l'être "plein", qui est ce qu'il est; tout ce qui n'est pas conscience desoi et pour-soi.

Essence : ensemble des déterminations d'un être.

Existence : le fait d'être là, dans le monde et d'yconstruire sa figure.

L'existence précède l'essence : cette formule est le point de départ de l'existentialisme.Facticité : caractère de ce qui existe comme pur fait.

Liberté : pouvoir d'échapper aux déterminations naturelles.Pour-soi : le pour-soi est "le rien" par lequel il y a des choses, la manière d'être de l'existant humain (sécrétant dunéant), ne pouvant coïncider avec lui-même.

Projet : pro-jet.

Fait que la conscience est perpétuellement en avantd'elle-même, vers l'avenir, vers ce qui n'est pas elle.

" Dostoïevski avait écrit : "Si Dieu n'existait pas, tout serait.

permis".

C'ee nous ni devant nous, dans le domainelumineux des valeurs, des justifications ou des excuses.

Nous sommes seuls, sans excuses.

C'est ce que j'exprimeraien disant que l'homme est condamné à être libre.

[...] Si j'ai supprimé Dieu le père, il faut bien quelqu'un pourinventer les valeurs.

Il faut prendre les choses comme elles sont.

Et par aillst là le point de départ del'existentialisme.

En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'ilne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher.

Il ne trouve d'abord pas d'excuses.

Si, en effet,l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figéeautrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté.

Si, d'autre part, Dieu n'existe pas,nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite.

Ainsi nous n'avonsni derrièreurs, dire que nous inventons les valeurs ne signifie pas autre chose que ceci : la vie n'a pas de sens, apriori.

Avant que vous ne viviez, la vie, elle, n'est rien, mais c'est à vous de lui donner un sens, et la valeur n'estpas autre chose que ce sens que vous choisissez.

" SARTRE. 1.

Introduction.

Quelle est l'idée générale du texte ? Dans un univers privé de Dieu, l'homme est la libre source desvaleurs et du sens de son existence.

Il est condamné à la liberté, condamné à l'invention du sens.

La création desvaleurs trouve en l'homme son unique fondement.

Le problème posé par le texte est celui de savoir si la mort deDieu voue l'homme à l'absurde et au non-sens ou bien si cette disparition représente une ouverture possible à unevie authentique, créatrice et féconde.

Le texte se divise en deux grandes parties.

Dans la première (Premierparagraphe), Sartre part de la "mort de Dieu" et souligne que l'homme est condamné à être libre.

Dans la seconde(Second paragraphe), la liberté humaine est reliée au problème des valeurs et du sens.

2.

Etude ordonnée A.

Première grande partie : "Dostoïevski...

à être libre." a.

Première sous-partie : "Dostoïevski...

de l'existentialisme.

" "Si Dieu n'existait pas, tout serait permis" : si l'être absolu, principe d'existence, être en soi et par soi, personnel etdistinct du monde, la substance conçue comme infinie, éternelle, immuable, principe d'intelligibilité et de vérité, nepossédait pas l'existence, toutes choses seraient, alors, autorisées, admises et possibles.

Ce qui caractérise laphrase de l'écrivain russe, c'est qu'elle relie les possibles infinis de l'homme à la "disparition" ou à la "mort" de l'êtreabsolu.

En d'autres termes, la mort de Dieu, loin d'apporter à l'homme seulement du "négatif", lui fournit du "positif",des "possibles" et lui ouvre le chemin d'une infinie liberté.

Ainsi, la phrase de Dostoïevski, revue par Jean-Paul Sartre,lie la mort de Dieu aux possibilités humaines.

On notera que Sartre voit dans cette formule un point de départ, uneproposition de base, de la doctrine existentialiste, doctrine selon laquelle l'existence précède l'essence et possèdeune primauté absolue par rapport à elle. b.

Seconde sous-partie : "En effet...

l'homme est liberté." Pourquoi ce lien étroit, cette liaison que Sartre juge indissoluble entre la mort ou la non existence de Dieu et,d'autre part, les libres possibilités humaines ? Sartre va opérer ici toute une démonstration.

Le philosophe note, toutd'abord, le délaissement de l'homme dans un univers privé de Dieu.

Qu'est-ce à dire ? L'homme est délaissé, c'est-à-dire qu'il est abandonné, sans appui, ni secours,dans le monde.

Il est, selon un concept plus "spécialisé" et très proche de celui de "délaissement", en situation dedéréliction, complètement abandonné, comme le fut le Christ au Mont des Oliviers.

Telle est la situation de l'homme,jeté au milieu es choses, sans nul appui, sans nulle aide, condamné à ne trouver de recours possible qu'en lui-même.Abandonné ainsi, en cette déréliction fondamentale, l'homme est alors à même de tout créer parce que, nous ditSartre, il ne peut s'accrocher à rien.

Remarquons bien ce verbe : s'accrocher, c'est se suspendre ou se retenir à uncrochet.

C'est se tenir avec force ou se cramponner à quelque chose.

Or l'homme, précisément, ne peut secramponner a rien, puisque le ciel est vide et que Dieu, le principe suprasensible, a disparu de notre horizon.

Dèslors, dans cet univers privé de Dieu, l'homme ne peut trouver ni appui, ni excuses en dehors de lui.

Une excuse,c'est un motif que l'on invoque pour se dispenser de quelque chose ou en fuir la responsabilité.

Mais quelles excuses. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles