SARTRE: Le coefficient d'adversité des choses
Publié le 09/05/2005
Extrait du document

Le coefficient d'adversité des choses, en particulier, ne saurait être un argument contre notre liberté, car c'est par nous, c'est-à-dire par la position préalable d'une fin que surgit ce coefficient d'adversité. Tel rocher qui manifeste une résistance profonde si je veux le déplacer, sera, au contraire, une aide précieuse si je veux l'escalader pour contempler le paysage. En lui-même - s'il est même possible d'envisager ce qu'il peut être en lui-même - il est neutre, c'est-à-dire qu'il attend d'être éclairé par une fin pour se manifester comme adversaire ou comme auxiliaire. (..) Sans les pics et les piolets, les sentiers déjà tracés, la technique de l'ascension, le rocher ne serait ni facile ni malaisé à gravir; la question ne se poserait pas, il ne soutiendrait aucun rapport d'aucune sorte avec la technique de l'alpinisme. Ainsi, bien que les choses brutes (...) puissent dès l'origine limiter notre liberté d'action, c'est notre liberté elle-même qui doit préalablement constituer le cadre, la technique et les fins par rapport auxquels elles se manifesteront comme des limites. Si le rocher, même, se révèle comme «trop difficile à gravir», et si nous devons renoncer à l'ascension, notons qu'il ne s'est révélé tel que pour avoir été originellement saisi comme « gravissable» ; c'est donc notre liberté qui constitue les limites qu'elle rencontrera par la suite. J-P. SARTRE
• Plusieurs thèmes sont repérables : outre la définition implicite de la liberté, la «neutralité« des choses en l'absence de la conscience humaine, et le fait que leur « sens « dépend des projets de cette dernière; il faudra donner à chacun de ces thèmes l'importance qui lui revient.
• C'est notre liberté qui constitue ses limites : comment concilier cette affirmation avec ce que l'on peut par ailleurs savoir de la conception sartrienne de la liberté?
Introduction
- I. Absence de sens de la chose brute.
- II. Actualisation de la liberté dans le projet.
- III. La liberté produit ses propres obstacles.
Conclusion
Liens utiles
- Commentaire de texte: « Pour l'artiste, la couleur, le bouquet, le tintement de la cuiller sur la soucoupe sont choses au suprême degré » Sartre
- Dans Qu’est-ce que la littérature , Jean-Paul SARTRE écrit que la poésie ne se sert pas des mots de la même manière que la prose : « Et même, elle ne s’en sert pas du tout ; je dirais plutôt qu’elle les sert… Le poète s’est retiré d’un seul coup du langage instrument ; il a choisi une fois pour toutes l’attitude poétique qui considère les mots comme des choses et non comme des signes. » Vous commenterez ce jugement de SARTRE et analyserez, en vous appuyant sur des exemples précis, ce
- La possession est une amitié entre l'homme et les choses. Le Diable et le Bon Dieu (1951) Sartre, Jean-Paul. Commentez cette citation.
- "Dans toutes les littératures, les auteurs subjectifs ont été nombreux. Et c'est une vérité élémentaire que de dire qu'en un sens tout écrivain est subjectif, quels que puissent être ses efforts pour éliminer le coefficient personnel dans la peinture qu'il fait des choses et de l'homme. Mais il n'est pas moins vrai que les différences à cet égard sont infiniment graduées, et que les termes extrêmes de l'échec en arrivent à représenter deux fonctions de l'écrivain qui sont presque sans
- Ce n'est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons: c'est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes. Sartre, Situations. Commentez cette citation.