Sartre Jean-Paul Philosophe et écrivain français
Publié le 09/04/2019
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En 1945, il fonde la revue politico-littéraire \"Les Temps modernes\", qui existe encore de nos jours, et il fait partie des pères fondateurs du quotidien \"Libération\" en 1972. Sartre refuse le jugement et l'accaparement de sa personne, ce qui l'amène, entre autres, à refuser le Prix Nobel de littérature en 1964. Lié à Simone de Beauvoir, il forme avec elle le couple phare du quartier Saint-Germain à Paris. A côté de ses travaux philosophiques, Sartre produit toutes sortes d'écrits : des romans à succès (\"La Nausée\", 1938), des nouvelles (\"Le Mur\", 1939), des nouvelles autobiographiques (\"Les Mots\", 1964), des pièces de théâtre (\"Les Mouches\", 1943 ; \"Les Mains sales\", 1948) et des essais sur la politique et l'art (\"Situations\", 10 tomes, 1947-1976).
«
Sartre Jean-Paul , 1905-1980, né à Paris, philosophe et écrivain français.
Il est l'auteur
d'une œuvre multiple, qui emprunte des formes variées.
Il a ainsi écrit des essais
philosophiques (dont la Transcendance de l'ego , 1937 ; l'Être et le Néant , 1943 ; la Critique
de la raison dialectique , 1960), des essais de critique littéraire (sur Mauriac, Nabokov,
Faulkner, Camus), des romans...
Parmi ces derniers, la Nausée (1938) marqua
incontestablement un tournant de la littérature, tandis que les Chemins de la liberté se
présentent comme une grande fresque historico-romanesque ( l'Âge de raison [tome 1], le
Sursis [tome 2] en 1945, la Mort dans l'âme [tome 3] en 1949, la Dernière Chance , ultime
tome de la quadrilogie étant resté inachevé).
Parmi les autres genres abordés par l'écrivain,
on peut citer la biographie ( Baudelaire , 1947 ; Saint Genet, comédien et martyr , 1952 ;
l'Idiot de la famille , consacré à Flaubert en 1971-1972), l'autobiographie ( les Mots , 1964), le
théâtre ( les Mains sales , 1948 ; le Diable et le Bon Dieu , 1951 ; un « théâtre de situations »
qui a l'ambition de « forger des mythes »), le scénario de film ( Les jeux sont faits , réalisé en
1947 par Jean Delannoy).
Parallèlement à la publication d'articles et d'entretiens ( Situations ,
tomes I à X, de 1947 à 1976), Sartre fonda en 1945 une revue, les Temps modernes , par
laquelle il montrait son souci de « ne rien manquer de ce temps ».
Fortement impliqué dans
les débats politiques de son époque, il les marqua par ses prises de position anticapitalistes et
anticolonialistes.
Ces engagements, alliés à son double statut d'écrivain et de philosophe, ont
contribué à faire de Sartre la figure emblématique de l'intellectuel.
Il prit encore position dans
le domaine de la littérature lorsqu'il refusa en 1964 le prix Nobel qui lui était attribué,
considérant qu'une telle distinction risquait de faire de l'écrivain une « institution ».
Une écriture de la liberté.
Si la polygraphie dont Sartre fit preuve est l'effet d'une nécessité interne de la pensée, il
faut se demander en quoi thèmes et problématiques l'ont amené à la choisir.
Il apparaît
que la thèse d'une liberté absolue en même temps que située impose, par son seul
énoncé, une telle exubérance formelle : puisque la liberté ne s'éprouve qu'en situation, le
recours à la pluralité des formes d'expression est l'occasion de multiplier les situations, tant
dans leurs occasions que dans leur efficacité.
La condition humaine ne se laissant jamais
mieux appréhender que dans sa singularité, la représentation qu'un auteur peut prétendre
en donner doit multiplier les points de vue.
« Que peut-on savoir d'un homme aujourd'hui ?
» se demande Sartre dans la préface à l'Idiot de la famille .
La réponse est un épais
volume, une œuvre magistrale qui, précisément, combine les références et les formes.
« C'est qu'un homme n'est jamais un individu ; il vaudrait mieux l'appeler un universel
singulier : totalisé et, par là même, universalisé par son époque, il la retotalise en se
reproduisant en elle comme singularité.
Universel par l'universalité singulière de l'histoire
humaine, singulier par la singularité universalisante de ses projets, il réclame d'être étudié
simultanément par les deux bouts » (Jean-Paul Sartre, l'Idiot de la famille ).
La philosophie de Sartre.
Deux idées-forces traversent la philosophie de Sartre : la contingence et la liberté.
La
contingence, parce que l'être est préalable à toute justification : sa présence de fait, déjà
là, précède et conditionne toute raison qu'on peut chercher à en donner.
« L'être est, l'être
est en soi, l'être est ce qu'il est.
» Il s'ensuit que, l'être étant comme « de trop »,.
»
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