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Sartre, commentaire et analyse Estratto da Jean Paule Sartre. Réflexions sur la question juive, pp. 56-57-58

Publié le 15/06/2023

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« Sartre, commentaire et analyse Estratto da Jean Paule Sartre.

Réflexions sur la question juive, pp.

56-57-58 Essais folio, Barcelone 12 Mai 2021 Purs reflets, roseaux agités par le vent, ils n’auraient certes pas inventé l’antisémitisme si l’antisémite conscient n’existait pas.

Mais ce sont eux qui, en toute indifférence assurent la permanence de l’antisémitisme et la relève des générations. Nous sommes en mesure, à présent, de le comprendre.

C’est un homme qui a peur.

Non des Juifs, 5 certes : de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout sauf des Juifs.

C’est un lâche qui ne veut pas s’avouer sa lâcheté ; un assassin qui refoule et censure sa tendance au meurtre sans pouvoir le refréner et qui, pourtant, n’ose tuer qu’en effigie ou dans l’anonymat d’une foule ; un mécontent qui n’ose se révolter de peur des conséquences de sa révolte.

En adhérant à l’antisémitisme, il 10 n’adopte pas simplement une opinion, il se choisit comme personne.

Il choisit la permanence et l’impénétrabilité de la pierre, l’irresponsabilité totale du guerrier qui obéit à ses chefs - et il n’a pas de chef.

Il choisit de ne rien acquérir, de ne rien mériter, mais que tout lui soit donné de naissance et il n’est pas noble.

Il choisit enfin que le Bien soit tout fait, hors de question, hors d’atteinte, il n’ose le regarder de peur d’être amené à le contester et à en chercher un autre.

Le Juif n’est ici 15 qu’un prétexte ailleurs on se servira du nègre, ailleurs du Jaune.

Son existence permet simplement à l’antisémite d’étouffer dans l’œuf ses angoisses en se persuadant que sa place a toujours été marquée dans le monde, qu’elle l’attendait et qu’il a, de tradition, le droit de l’occuper. L’antisémitisme, en un mot, c’est la peur devant la condition humaine.

L’antisémite est l’homme qui veut être roc impitoyable, torrent furieux, foudre dévastatrice : tout sauf un homme. Domande 1.

In che modo la paura di fronte alla condizione umana può portare all’antisemitismo? 2. a.

Come si possono relazionare l’antisemitismo e la società? b.

La storia e la situazione sociale (nell’epoca di scrittura della riflessione) della Francia influiscono sui motivi che portano ad un sentimento antisemita? 3.

Come questo “tipo” di antisemita (descritto nell’estratto) può assicurare la continuità dell’antisemitismo nelle generazioni? J'ai choisi cette œuvre car le sujet de l'antisémitisme m'intéresse particulièrement ; comprendre pourquoi des êtres humains sont capables d'exprimer une telle haine envers un peuple, en l'occurrence les juifs.

J'ai sélectionné l'extrait car il explique en détail l'homme antisémite : un homme qui a peur.

"Non des Juifs, certes : de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout sauf des Juifs (rr.4-6). Le livre a été écrit à la fin de l'année 1944, puis publié en 1946.

Lorsque Sarte l'a écrit, la France venait d'être libérée après quatre années d'occupation nazie.

Pendant ces quatre années, un fort antisémitisme s'est développé qui a conduit à la déportation des Juifs français vers les camps d'extermination.

Cependant, à cette époque, l'existence de ces camps n'était pas encore connue avec certitude.

Le texte comporte trois parties : un portrait de l'antisémite, un portrait du démocrate et une analyse de l'impact de l'antisémitisme sur le juif.

L'extrait que j'ai choisi est la conclusion de la première partie.

Au cours du premier chapitre, Sartre nous donne les éléments nécessaires pour comprendre la figure de l'antisémite.

Les caractéristiques de l'antisémite sont expliquées : médiocrité, manichéisme, attitude irrationnelle, sadisme, tendance criminelle et enfin la partie décrite par l'extrait choisi, la peur. Sartre entend étudier la condition humaine de l'antisémite.

Par condition humaine, il entend le sentiment de peur de l'homme vis-à-vis de lui-même et de la société dans laquelle il vit.

L'homme projette sur un ennemi idéal, en l'occurrence le juif, toutes les peurs dont il souffre (de lui-même, de sa conscience, de ses instincts, de ses responsabilités, de sa solitude, de sa lâcheté, du changement, de la société et du monde) (rr.4-7).

L'antisémitisme offre donc une échappatoire à la peur de la condition humaine.

Sartre compare le comportement antisémite à un comportement homicide : il veut la mort du Juif, mais il nie la pulsion homicide sans pouvoir la réfréner.

L'antisémite est lâche, comme un assassin qui ne peut tuer que dans l'anonymat d'une foule (rr.8-9). L'identité nationale, en l'occurrence l'identité nationale française, est toujours très complexe et englobe des réalités différentes ; il est donc difficile de trouver une identité simple et l'antisémite le ressent.

L'antisémite a peur de la fragmentation de la société, de l'impossible homogénéité de la société et des conflits entre les différentes.... »

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