Sans nos échanges, que serait la beauté ?
Publié le 27/02/2005
Extrait du document
Et ce choix,
déterminé par le goût, modifie l'environnement individuel, influence les choix
ultérieurs et développe les tendances majeures de la personnalité. Il n'en reste
pas moins que l'oeuvre des peintres, des sculpteurs, des architectes peut exercer
une influence décisive sur le goût, soit que les artistes s'imposent d'eux-mêmes
et imposent leur propre conception de la beauté, soit qu'ils se trouvent mis en
vedette, protégés, imposés par les puissants du jour. Citons encore une fois
Voltaire : « Le goût se forme insensiblement dans une nation qui n'en avait pas
parce qu'on y prend peu à peu l'esprit des bons artistes. On s'accoutume à voir
les tableaux avec les yeux de Le Brun, du Poussin, de Le Sueur ; on entend la
déclamation notée des scènes de Quinault avec l'oreille de Lulli, et les airs,
les symphonies, avec celle de Rameau. On lit les livres avec l'esprit des bons
auteurs. » Quant à l'art de cour, des palais minoens aux salons de la princesse
Mathilde, certes il impose un style, mais il oriente aussi le goût, d'abord dans
le pays où il est né, puis partout où s'exerce l'influence de celui-ci. Aussi le
critère pour juger d'un oeuvre d'art sera le bon goût, en somme l'harmonie, le
respect d'une certaine décence, une certaine normalité. C'est donc la société
qui forme le goût pour la beauté, sans un échange social, il semble difficile de
juger la beauté.
3) Un pourvoir de l'oeuvre elle-même.
On se demandera pourquoi une oeuvre est reconnue comme oeuvre d'art, et parfois
même donnée en exemple.
On assimile trop souvent le sentiment de la beauté à un simple sentiment intérieur, à un pur plaisir égoïste. Cela serait ignorer que ce sentiment a été forgé par la civilisation, par la culture et donc par les hommes. Les critères de la beauté sont relatifs à l’époque et sont donc forgé par la société. Il n’y a pas de critères de la beauté en soi qui serait au-dessus des changements historiques. L’histoire est faite elle-même de débats houleux sur ce qui mérite le nom de « beau «. Qu’est-ce qui constitue véritablement la beauté ?
Liens utiles
- La beauté dans la laideur en poésie _ Séance 14 : Du Parnasse ... au Symbolisme
- la perception d'une beauté trop intense est-elle source de souffrance ?
- Fleurs du mal: Baudelaire doit plonger dans le mal et en extraire la beauté
- H2- La Méditerranée médiévale : Espace d’échanges et de conflits au VII
- Hymne à la beauté les fleurs du mal