Sans l'imagination, autrui nous resterait-il invisible ?

« imagination vers des signes, et on interprète à partir d'eux.

Yago veut faire croire à Otello que son meilleur amiCassio et Desdémone sont ensemble.

Il fait imaginer la souffrance d'autrui pour compatir.

Or on peut donner dessignes extérieurs de souffrance sans souffrir, on peut jouer la comédie de la souffrance, savoir éveiller la pitié del'autre.

Il faut stimuler l'imagination pour toucher les sentiments.

La souffrance qui n'est pas spectaculaire, n'appellepas assez à la pitié, n'émeut pas assez.

Quelqu'un d'impassible, de stoïque n'attire pas la pitié, même s'il souffre.Le jeu : c'est le plaisir et le risque.

Et autrui c'est un plaisir et un risque (le fait qu'il soit au-delà).

Nous imaginonsautrui et nous prenons plaisir à cette imagination.

Certes nous seront toujours déçu ( et nous décevrons toujours),mais il ne peut y avoir le plaisir sans la déception ambivalence.Autrui est toujours au delà des synthèses que l'on peut effectuer.* L'idiot de la famille de Sartre qui parle de Flaubert.

Chacun est sans cesse au-delà des synthèses qui peuventêtre effectuées. III) Mais est-ce si négatif que cela qu'autrui soit toujours au-delà ? Quelle nécessité a ce que nous soyons tous transparents, les uns aux autres ? La part permanent de secret,d'opacité, d'au-delà ferait l'intérêt de la vie humaine.Le fait que l'on soit toujours au-delà les uns des autres stimule notre imagination.

Ca nous porte à tenter deconstruire des médiations pour surmonter les barrières qui nous séparent des autres.

SI nous devenionstransparents notre imagination n'aurait plus de raison d'être, elle n'aurait plus à interpréter.

MAIS dans ce cas, onne serait plus humains, si on avait plus à s'imaginer les uns les autres on ne serait plus que des choses déterminées,définies, ca tuerait la liberté, l'inventivité, … On perdrait certaines dimensions de l'existence sur lesquelles ouvrentl'imaginaire. CCL_ Ce serait une autre forme d'inhumanité que d'atteindre une complète visibilité car cela rendrait l'imaginaireimpossible.

Il est nécessaire de faire un effort d'imagination pour atteindre autrui, mais cet effort n'a de sens quecar autrui reste autrui.

Cad conserve une part de mystère, conserve quelque de secret qui ne fait révéler à traversdes signes qui sont toujours à interpréter, qui sont le charme de la vie, de l'existence.

La possibilité d'unerecherche, d'une découverte, et aussi le plaisir d'imaginer l'autre.

Même si cette imagination a des risques, il reste leplaisir du jeu d'essayer de rentre autrui visible.

C'est mieux d'essayer de rendre autrui visible que d'y parvenir.

Car yarriver ca serait la fin l'existence perdrait son intérêt.C'est ce qui fait l'ambivalence de nos existences intersubjectives.

D'un côté nous ressentons la frustration de laséparation et en même temps nous ressentons le plaisir d'avoir à surmonter cette séparation.

Et pour celal'imagination et son jeu constituent l'élément essentiel.Conclusion : Comme nous l'avons vu…Nous pouvons donc dire que l'imagination, avec toute son ambivalence, est le lieu même où se construisent nosrelations avec autrui.

Nous sommes toujours des images pour les autres, mais cela n'est pas une déficience de notrehumanité, mais le lieu même où notre imagination se construit.

Chacun fait l'expérience de la séparation ontologiqueentre les humains, cela à cause de déceptions, de malentendus…. »