Sans la liberté de blâmer, il n'y a pas d'éloge flatteur (Beaumarchais). Qu'en pensez-vous ?
Publié le 27/02/2008
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Cette phrase est tirée du Mariage de Figaro de Beaumarchais. Elle a à cette époque une importance considérable. La liberté de parole et de critique n'est pas encore véritablement acquise. Il n'est pas permis de critiquer ni le pouvoir et ni les nobles et aristocrates. Beaumarchais est un auteur de théâtre qui écrit au siècle des Lumières, courant philosophique et artistique important qui a pour objectif de répandre les lumières et la liberté d'opinion et de religion. La citation de Beaumarchais est souvent utilisée. Mais que signifie-t-elle ? Le terme « blâmer » désigne le fait de porter un jugement défavorable ou de faire de sérieux reproches. L'éloge en est l'opposé, puisqu'il s'agit de vanter les qualités d'une chose ou d'une personne. Le mot « flatteur » est souvent compris comme agréable et comme ce qui donne satisfaction à l'amour-propre. Il peut aussi désigner ce qui embelli l'objet par rapport à la réalité du modèle. Mais prise dans ce sens, cette phrase aurait pas de sens. Puisque la flatterie ne serait pas sincère et mentirait toujours même avec la liberté. Cette citation se réfère bien entendu à la liberté et au sens de nos actions qui en découle. Ici, il s'agit de voir le lien entre la liberté et la sincérité de la personne, mais aussi entre la liberté et le sens de nos actions.
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- « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur » nous dit Beaumarchais dans le Mariage de Figaro (acte V scène 3, 1784). Commentez
- Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, V, 3. Commentez cette citation.
- « sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur »
- « La pièce change de sens et de couleur selon qu'on y pénètre par l'intrigue ou par les mots d'auteur [...] qui fonctionnent comme autant de slogans, transformant par instants la scène en tribune, revendiquant la liberté d'être, de jouir, de ‘blâmer'. Mais ces formules, par leurs conditions d'énonciation, sont ambigües, et la réconciliation finale en atténue la portée. » (Jean-Pierre de Beaumarchais, Revue d'Histoire littéraire de la France, n° spécial bicentenaire du Mariage de Figaro
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