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Sans désir, serions-nous encore des hommes ?

Publié le 19/08/2013

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Pour Hegel, le désir n'est qu'un moment ou plus exactement une figure de la conscience de soi, laquelle n'est elle-même qu'une forme spécifique du devenir de l'esprit. Mais que signifie la conscience de soi?

La conscience de soi signifie le moment où la conscience se ressaisit elle-même à travers l'objet. Autrement dit, la conscience de soi n'existe ou ne peut se ressaisir dans son identité que moyennant le détour par un autre. Le rapport à soi de la conscience, c'est-à-dire le moment où elle se saisit elle-même comme conscience, où elle est elle-même son propre objet, bref où elle est conscience de soi est toujours médiat. Si un objet ne lui est pas donné, alors la conscience de soi n'est que l'identité vide du Je = Je, où aucune réalité n'est donnée. En effet, dans le Je = Je, la conscience est immédiatement en rapport avec elle-même, mais comme aucun objet ne lui est présent ou bien comme elle n'est investie dans aucun objet, elle ne peut se ressaisir; elle n'est qu'un contenu vide, une expression abstraite, une « tautologie sans mouvement «.

« boisson, mais pour mettre fin à une absence de liquide dans le corps, c'est-à-dire à un état de déshydratation. L'objet du désir n'est donc qu'un moyen et ne saurait être la fin.

Il est ce par quoi le désir doit passer, mais non pas ce à quoi il doit s'arrêter. C'est sur le même mode que Platon analyse dans Le banquet cette forme particulière du désir qu'on nomme l'amour.

L'amour est le fils « d'Expédient et de Pauvreté ».

Il est le désir de quelque chose qu'on ne possède pas : « Aussi bien cet homme-là que quiconque d'autre a envie de quelque chose, c'est de ce dont il ne dispose pas qu'il a envie, c'est de ce qui n'est pas présent; et ce qu'il ne possède pas, ce que personnellement il n'est pas, ce dont il est dépourvu, voilà en gros de quelle sorte sont les objets de son envie, de son amour. » En outre, l'amour se rapporte aux bonnes choses, il aime qu'elles deviennent siennes : « L'objet de l'amour, c'est, dans l'ensemble, la possession perpétuelle de ce qui est bon. » Mais le thésauriseur tend à conserver ce qui lui paraît bon.

Or on ne le tient pas pour autant pour un amoureux.

Pour saisir le véritable objet de l'amour, il faut, dit Platon, considérer la manière dont l'amour s'efforce de réaliser ce désir.

Ce que l'amour veut, ce n'est pas le beau, le bel objet, mais « la procréation et l 'enfantement dans la beauté ».

Dans sa modalité ordinaire, l'amour utilise la fécondité des corps et engendre des enfants de chair.

L'union de l'homme et de la femme est «un enfantement», « c'est une affaire divine, c'est, dans le vivant mortel, la présence de ce qui est immortel ». La procréation est en effet « ce que peut comporter d'éternel et d'impérissable un être mortel».

Donc l'objet de l'amour « c'est aussi, forcément, l'immortalité ».

Par cette analyse, il nous est montré que l'amour est l 'expression d'un manque et que l 'objet véritable de l'amour n'est pas l 'objet immédiat, mais ce que l'objet permet. B.

Le problème du plaisir L'état de manque se traduit chez l'homme par une douleur que, seule, l'appropriation de l'objet peut faire cesser.

Or la cessation de la douleur n 'est- elle pas ce qui provoque le plaisir? En affirmant que l'appropriation de l'objet n'est pas le but véritable du désir, Platon minimise le rôle du plaisir.

Seule une âme pervertie peut, en fait, fixer son attention sur le plaisir, c'est-à-dire s'attarder sur les objets du monde sensible. Dans G orgias , Platon montre ainsi qu'une vie réglée, « contente et satisfaite de ce que chaque jour lui apporte » est préférable à «une existence inassouvie et sans frein».

Les gens tempérants sont plus heureux que les incontinents.

Considérons deux hommes dont chacun posséderait de nombreux tonneaux.

Le premier, homme sage, aurait des tonneaux « en bon état et remplis » de produits distincts : de vin, de miel, de lait et de liqueurs rares, acquises « au prix de mille peines et de difficultés ».

Mais une fois ses tonneaux remplis, cet homme « n'y verserait plus rien, ne s'en inquiéterait plus et serait tranquille». L'autre homme, l'incontinent, aurait, comme le premier, les mêmes produits et en même quantité, mais «n'ayant que des tonneaux percés et fêlés, il. »

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