Salcedo, le comédien Acte III scène 2 : Non, non mon Père !… contre les hommes et contre Dieu. SARTRE, Les Mains sales

La pièce est en trois actes. Le premier acte va jusqu'à la désignation des otages. L'acte II met les otages en présence de Montserrat, il s'est achevé sur l'exécution du potier. L'acte III verra l'exécution des cinq autres otages. Le marchand vient d'être exécuté au cours de la scène 1, à l'issue d'un odieux marchandage mené par Izquierdo (la vie du marchand contre la femme à laquelle il disait tenir plus que sa vie).

               Après avoir pourchassé la lâcheté du marchand, Izquierdo s'est attaqué au comédien, il s'amuse à faire jouer à Salcedo une scène de théâtre dans laquelle il dit pardonner à ses bourreaux. Interrogé par Izquierdo, le Père Coronil renchérit : "Dieu commande non seulement qu'on pardonne à ses bourreaux, mais qu'on les aime !"

               Malgré ces paroles cruelles, Salcedo implore le Père Coronil : "Mon Père, protégez-moi…"

Imperméable aux appels à la résignation du Père Coronil, le comédien finit par se révolter. C'est un véritable acte d'accusation que Salcedo met peu à peu en place, à travers son argumentation.

               Le comédien commence par trois dénégations successives suivies d'une série d'exclamations qui soulignent le caractère pathétique du passage.